Michel Zecler: Le procureur de Paris requiert une mise en examen de 4 policiers

Le parquet requiert la mise en examen de quatre policiers, un juge d’instruction saisi

La détention provisoire a été requise pour trois d’entre eux, a annoncé dimanche le procureur de Paris, Rémy Heitz. Pour le quatrième, un placement sous contrôle judiciaire a été demandé.

Après deux jours de garde à vue dans les locaux de l’inspection générale de la police nationale (IGPN, la « police des polices »), la mise en examen a été requise pour les quatre policiers accusés du passage à tabac de Michel Zecler, a annoncé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, lors d’une conférence de presse tenue en fin d’après-midi, dimanche 29 novembre.

Une enquête était ouverte contre eux depuis mardi pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », avec la circonstance aggravante de racisme, et « faux en écriture publique », et avait conduit à leur placement en garde à vue vendredi. La suite des investigations a été confiée à un juge d’instruction. L’avocate de Michel Zecler s’est dit « satisfaite des réquisitions du parquet ».

Détention provisoire requise pour trois agents

La détention provisoire des trois agents accusés d’avoir porté des coups au producteur a par ailleurs été demandée pour « éviter un risque de concertation entre les auteurs ou de pressions sur les témoins », a expliqué Rémy Heitz. S’agissant du quatrième fonctionnaire soupçonné d’avoir fait usage d’une grenade lacrymogène, son placement sous contrôle judiciaire a été requis, notamment pour « violences volontaires par personne dépositaire de la loi ».

Lors de la conférence de presse, le procureur de Paris a précisé que « ces quatre policiers – un brigadier de 44 ans et trois gardiens de la paix, âgés respectivement de 23, 31 et 35 ans – présentent de bons, voire très bons états de service, et qu’aucun incident particulier n’a à ce jour émaillé leurs carrières respectives ». « Entendus à plusieurs reprises » lors de leur garde à vue à l’IGPN, les trois principaux mis en cause ont d’abord « reconnu avoir porté des coups, expliquant ceci par l’attitude de M. Zecler et les circonstances de l’interpellation » dans un local exigu. Les policiers ont aussi évoqué une « incapacité à maîtriser M. Zecler qui se débattait » et ont expliqué « les coups par la panique qui les avait saisis », selon Rémy Heitz.

Accusés par M. Zecler de l’avoir qualifié de « sale nègre » à plusieurs reprises, ils contestent « avoir tenu les propos racistes » pourtant « corroborés par l’un des jeunes derrière la porte du sas » et réfutent « le caractère mensonger du procès-verbal ».

Toutefois, les trois policiers ont fini « par admettre que les coups portés n’étaient pas justifiés et qu’ils avaient agi principalement sous l’effet de la peur », selon le procureur de Paris. Quatre des neufs personnes présentes dans le studio, outre M. Zecler, ont déposé plainte pour « violences » contre les forces de l’ordre.

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Coup de fil de l’Elysée

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi « la révocation » des policiers mis en cause, « dès que les faits seront établis par la justice ». Il les a accusés d’avoir « sali l’uniforme de la République ». Après qu’Emmanuel Macron a partagé sa « honte » face aux images de ce tabassage, parmi les plus virales en 2020 en matière d’information, l’Elysée a déclaré avoir appelé Michel Zecler samedi, pour prendre de ses nouvelles.

Le Monde avec AFP

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