Côte d’Ivoire: Affi a « expressément » refusé d’être assisté à sa 1ère audition (gouvernement)

Manuella YAPI

Arrêté début novembre pour attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) Pascal Affi N’Guessan, a « expressément » refusé d’être assité par un avocat pour sa première audition, a fait savoir la Secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’homme Aimée Zébéyoux, dans une réponse à Human Rights Watch rendue publique mercredi.

« Lors de son audition par les agents enquêteurs, après notification de son droit d’être assisté par un conseil, le sieur Pascal Affi N’Guessan a expressément indiqué à ceux-ci qu’il souhaitait être auditionné sans » avocats, a expliqué Mme Zébéyoux dans sa correspondance datée du 25 novembre, précisant que cette « mention a été faite dans le procès-verbal d’audition ».

Suite à son arrestation le 06 novembre alors qu’il regagnait sa ville natale Bongouanou (dans l’Est du pays), M. Affi N’Guessan a été présenté devant le juge d’instruction puis placé sous mandat de dépôt le 09 novembre, date à laquelle il a eu ses premiers échanges avec ses conseils.

L’un d’entre eux, Maître Pierre Dagbo, a rapporté le même jour à ALERTE INFO que son client « n’a pas subi de maltraitance physique mais s’est plaint d’être resté pendant 60 heures dans une pièce où il ne voyait pas la lumière du jour », tout en regrettant que les immunités liées aux fonctions de député et d’ancien Premier ministre de son client n’aient pas été prises en compte.

Joint au téléphone le 23 novembre, Me Dagbo a confirmé que le président du FPI a reçu la visite d’une autre avocate, Me Josiane Bredou, sur son lieu de détention qui reste inconnu du public, du fait du procureur selon lui.

Pascal Affi N’Guessan, porte-parole des partis de l’opposition qui « ne reconnaissent pas l’élection » présidentielle tenue le 31 octobre, a annoncé le 02 novembre « la création du Conseil national de transition (CNT) » présidé par le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié, chargé entre autres de former un gouvernement de transition et organiser des élections « justes, transparentes et inclusives ».

Saisi par le gouvernement suite à l' »acte de sédition » de l’opposition, le procureur d’Abidjan Richard Adou a annoncé l’arrestation d’une vingtaine de personnes dont le Secrétaire exécutif du PDCI Maurice Kakou Guikahué, pour avoir « participé à cette conjuration ».

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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