La Côte-d’Ivoire et les fakes « très nocifs » des opposants, combien de temps encore ?

Côte d’Ivoire et Fake news, jusqu’à quand ?

Par Albert Savana

Le mercredi 2 décembre 2020, la communicante française et ancienne DG de la célèbre chaine de radio RFI, Geneviève Goëtzinger, [photo] qui dirige l’agence de communication ImaGGe, a publié dans un tweet une fake news, relatant l’hospitalisation d’Alassane Ouattara dans un “prestigieux hôpital militaire français ».

Vérification faite, le Président ivoirien se porte bien et se trouve actuellement dans sa résidence de Mougins en France. Cette fake-news s’inscrit dans une malheureuse campagne de désinformation ayant rythmé l’actualité ivoirienne ces derniers mois. Jusqu’où cette pratique ira-t-elle ?

Reprenant à son compte une fausse information émanant des opposants d’Alassane Ouattara et en particulier d’un journal notoirement adepte de ces pratiques, cette ancienne DG de RFI alimente donc une pratique que beaucoup ont condamné ces dernières semaines.

L’AFP Factuel signalait le 29 octobre une information mensongère détaillant une future fraude électorale de la part du pouvoir, ou encore le 27 septembre une photo de prétendus prisonniers politiques dans un état grave circulant sur les réseaux fin septembre et qui datait en réalité de 2006, soit bien avant l’arrivée d’Alassane Ouattara à la tête de l’Etat.

Ces campagnes de désinformation ont des répercussions majeures sur la stabilité des pays, comme le montrait un article récent du Monde pointant l’impact des fake News sur les violences meurtrières qui ont éclaté dans la ville de M’Batto le 10 novembre, affirmant même que “les chantres du chaos ont surfé avec méthode sur la vague de la désinformation.”

Des communicantes françaises fers de lance des relais à l’étranger

Les communicantes Patricia Balme et Geneviève Goëtzinger, qui travaillent respectivement pour Guillaume Soro et Pascal Affi N’Guessan, sont une bonne illustration de ce phénomène. Le 2 décembre, dans un tweet qu’elle a retiré depuis, Patricia Balme faisait état d’une – fausse – incarcération d’artistes ivoiriens. Selon un diplomate européen à Abidjan “ces relais internationaux sont extrêmement nocifs dans la séquence électorale dont vient de sortir la Côte d’Ivoire ».

Devant ces fakes news, même les plus grands médias sont influencés, à tel point qu’elles ont pu façonner une réalité parallèle sur la manière dont s’est déroulée l’élection.

Le Figaro
a publié un article symptomatique à cet égard. Le journaliste Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction, dans un article du 12 novembre, a ainsi évoqué une Côte d’Ivoire “à feu et à sang”, avec “ des vagues de violences inouïes”, bien loin de la situation réelle du pays.

A l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle croissant sur l’opinion publique, le rythme de publication et la vitesse de circulation de ces fakes news n’est pas prêt de se tarir.

Commentaires Facebook

1 réflexion au sujet de « La Côte-d’Ivoire et les fakes « très nocifs » des opposants, combien de temps encore ? »

  1. > Ces campagnes de désinformation ont des répercussions majeures sur la stabilité des pays

    Les fake news n’affectent QUE la stabilité des démocraties bananières. Ne me parlez surtout pas d’Etats riches qui, seuls, n’y seraient pas sensibles, parce que je doute que des fake news soient capables de déstabiliser un pays comme le Sénégal.

    La vérité est ailleurs. Et la vérité, c’est que dès lors que sont pris en otage les médias d’Etat qui ne servent plus que la propagande du Pouvoir, infantilisant ainsi le peuple ; dès lors que sont braconnés les rares espaces de libre expression ; dès lors qu’est traquée et combattue toute voix discordante ; … Que reste t-il au peuple ? Sous le parti unique encouragé par la rivalité Est/Ouest, les opposants produisaient des tracts, échangés sous le manteau et qui mettaient en danger la vie et/ou la liberté de quiconque y avait accès. Dans un monde globalisé, ouvert et où explosent les réseaux sociaux adossés aux TIC, il est vain et illusoire de chercher à cacher le soleil avec sa main.

    Pour en revenir à cet article plus que partisan, il faut poser ces questions à son auteur : Ouattara a-t-il admis aller se faire opérer d’une sciatique ? Non ! Ouattara a-t-il une seule fois produit un communiqué informant de son état de santé en 10 ans de Pouvoir ? Non. Ouattara a-t-il une fois informé, même à son retour de « voyage », des examens médicaux subis ? Non. Ouattara a-t-il admis que Gon avait été évacué en France suite à une attaque cardiaque ? Non. Chaque fois, ce sont les « fake news » qui ont informé les Ivoiriens de l’état de santé de leurs dirigeants. Alors, de quoi s’étonne t-on aujourd’hui ? N’importe comment, une fois de plus, l’avenir proche nous situera tous sur le fond de cette affaire.

Les commentaires sont fermés.