Côte-d’Ivoire: Depuis son exil, Soro dénonce des prises « d’otages » pour le « faire chanter »

Manuella YAPI

Exilé en Europe, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a dénoncé vendredi des prises d’ »otages » de « compagnons et frères » pour le « faire chanter », dans la « vague de répression brutale qui s’est abattue » sur ses proches depuis fin décembre 2019, dans une adresse solennelle à l’occasion du Nouvel an.

« On maintient en prison des femmes, des mamans qui auraient mérité l’attention du plus insensible. On enferme des compagnons et des frères juste pour faire mal, des otages pour me faire chanter », a déploré M. Soro, ajoutant que « la terreur s’est intensifiée » en 2020, après la « vague de répression brutale qui s’est abattue » sur ses collaborateurs du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS, opposition) « à compter du 23 décembre 2019 ».

Estimant que l’année écoulée a été celle de la « perpétration des pires exactions contre les droits humains, et partant contre la démocratie » en Côte d’Ivoire, il a à nouveau demandé la « libération de tous les détenus politiques civils, ainsi que les membres des Forces de défense et de sécurité incarcérés depuis la crise postélectorale de 2010 », dont certains sont « sans jugement ».

« Malgré la terreur et la répression, je plaide pour que nous ne dévoyons pas la valeur sacrée de notre engagement en faveur de la démocratie », a poursuivi le leader de GPS, invitant ses militants à « garder espoir car malgré tout rien n’est perdu pour (le) pays ».

Présents au siège de GPS le 23 décembre 2019 pour une conférence de presse relative au retour manqué de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, une vingtaine de ses collaborateurs dont le député Alain Lobognon (transféré en urgence de la prison à l’Institut de cardiologie d’Abidjan le 23 décembre) ont été interpellés pour troubles à l’ordre public et diffusion de fausses nouvelles entre autres. Ses frères, Simon et Rigobert Soro, ont également été arrêtés.

M. Soro a quant à lui été condamné par contumace à 20 ans de prison ferme pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux » fin avril 2020 et est poursuivi pour « attentat contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national » ivoirien.

« GPS doit maintenir le cap de l’engagement contre le 3e mandat » de Ouattara

L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro a appelé vendredi son mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) à « maintenir le cap de l’engagement contre le 3e mandat » de l’actuel président Alassane Ouattara, dans un discours.

« Devons-nous accepter le principe de la jurisprudence d’un troisième mandat en Côte d’Ivoire, nous résigner et approuver la dictature et le viol de la Constitution au motif que nous sommes éprouvés, accepter l’actuelle forfaiture ? Je dis non. GPS doit maintenir le cap de l’engagement contre le 3e mandat », a déclaré M. Soro.

Il a demandé à ses militants de « prendre courage » et « garder espoir, car « rien n’est perdu pour » la Côte d’Ivoire.

« Comment peut-on espérer bâtir une stabilité durable basée sur une farce » alors qu’il ne peut (en) jaillir que du désordre et de l’instabilité », s’est-il interrogé, estimant que 2020 a été « l’année de la perpétration des pires exactions contre les droits humains et la démocratie » en Côte d’Ivoire.

Rappelant les incarcérations de ses « compagnons et frères pour (lui) faire mal », Guillaume Soro espère que « bientôt (ils) conjugueront (les) malheurs présents au passé », car « une ère de justice, de concorde prendra le pas sur ces temps tragiques ».

Exilé en Europe depuis son retour manqué en Côte d’Ivoire en décembre 2019, l’ex-président de l’Assemblée nationale a été condamné par contumace à 20 ans de prison ferme pour « recel de détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux » fin avril et est poursuivi pour « attentat contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national » ivoirien.

EFI

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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