Entre incompréhension et colère en Côte-d’Ivoire après l’augmentation du prix du lait infantile

Edwige FIENDE

« Ce n’est pas normal, il devait avoir une baisse de 20% je crois », interprète à sa manière Richard, père d’un bébé de deux mois, après avoir constaté une augmentation de « 300 FCFA » sur le lait infantile de sa fille.

Les marques de lait infantile vendues dans les supermarchés et les pharmacies ont augmenté ce mois de janvier.

Des marques les plus vendus comme Nan optipro 1 (3600 à 3924 FCFA), France lait 1 (3200 à 3400 FCFA), Nursie 1 (2.920 à 3170 Fcfa) et Primalac (5.015 à 5.555 FCFA) ont connu une hausse allant de 200 à 500 FCFA.

La nouvelle mesure fiscale de 2021 entrée en vigueur le 08 janvier fait ressortir un taux réduit de 9% sur le lait infantile.

Un coup dur pour des ménages, affectés par les effets de la pandémie de Covid-19.

Chaque mois, après avoir reçu son salaire, Alice, 40 ans, comptable, achète deux boites de lait pour son bébé. Mais la marque de son fils a augmenté de 200 FCFA. « Ce n’est pas normal, tout devient cher, on ne sait pas ce que l’année 2021 nous réserve avec le coronavirus, c’est difficile pour nous les mères », se plaint-elle.

Si elle déboursait 20.400 FCFA par semaine pour sept boites de lait pour ses jumeaux, aujourd’hui Elise doit ajouter 2.000 de plus, une situation qu’elle juge « difficile ».

Dans sa pharmacie à Marcory, au Sud d’Abidjan, une pharmacienne tente de faire passer la pilule à ses clients

« Ce n’est pas une pharmacie qui détermine le prix de vente, c’était un produit qui était vendu hors taxe, maintenant il est vendu avec un taxe de 9% d’où l’augmentation », explique t-elle.

Une mesure à caractère social

L’annexe fiscale 2021 précise qu’une application de la TVA au taux de 18 % au lait infantile et aux préparations alimentaires infantiles, « contribue à renchérir le prix de vente de ces produits, de sorte qu’ils se trouvent « hors de la portée économique de nombre de parents ».

« En vue de contribuer à rendre plus accessible à la population les préparations alimentaires destinées aux nourrissons ainsi que le lait infantile, l’annexe fiscale étend le taux réduit de la TVA à ces produits. Ainsi, sont soumis à la TVA au taux de 9 %, le lait infantile ainsi que les préparations alimentaires composites homogénéisées destinées aux nourrissons », explique le texte.

« Les entreprises qui commercialisent ces produits avaient une lecture erronée des textes législatifs ». Elles « considéraient ces produits comme des médicaments et n’appliquaient pas la TVA », indiquait à la mi-janvier le directeur général des impôts, Ouattara Sié Abou, pour mettre fin aux diverses interprétations de cette mesure.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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