Banques et monnaie dans l’Uemoa: Des néo diplômés en master de l’IUA font d’importantes recommandations

Pr. Prao vante le mérite de ses étudiants

Huit étudiants ont soutenu avec brio leur mémoire de fin de formation en master d’économie le samedi 13 février sur le campus de l’Institut universitaire d’Abidjan (Iua). Cette université privée créée par Dr Aka Kouamé en 2004, vient de franchir la barre des six mille étudiants sur ses différents sites. Elle forme au système LMD et compte au nombre de ses enseignants, Pr. Prao Yao Séraphin connu pour ses chroniques dans plusieurs organes de presse ivoiriens.

C’est d’ailleurs Pr. Prao qui a pris l’initiative d’inviter la presse à la soutenance de mémoire des étudiants qu’il a encadrés dans leurs travaux de recherche. Et c’était une fierté pour cet enseignant rigoureux et pointilleux d’économie, maître de conférence agrégé de voir ses chers étudiants réussir cet examen de passage. Sur ces huit étudiants, sept ont opté pour les questions monétaires, bancaires et financières. Un seul a soutenu en économie de développement.

Un instant majeur pour faire valoir la matière grise et les nombreux invités, étudiants et parents ont été bien servis par les différents impétrants et les ‘’méchantes’’ mais utiles critiques du professeur Aka Brou de l’université Houphouët-Boigny, Dr Kouakou Omer, maître assistant à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, lesquels constituaient le jury avec Pr. Prao.

Le premier à soutenir fut l’étudiant Diomandé Guié Hermann. Le thème de son mémoire s’intitule : ‘’L’effet de la régulation bancaire sur les marges d’intérêt en zone Uemoa : cas des banques ivoiriennes’’. De façon simplifiée, il s’agissait pour l’impétrant de plancher sur les conséquences des décisions prises en 2008 par les autorités étatiques de l’Uemoa d’amener les banques à augmenter leurs capitaux propres de 5 milliards de FCFA à 10 milliards. Il s’est donc évertué à diagnostiquer et à analyser chez plusieurs banques ivoiriennes comment ce relèvement du capital ou fonds propres a impacté l’activité économique. À l’aide de tests techniques appuyés par des recherches chez bien d’auteurs dont les économistes Modigliani et autres, Hermann Guié arrive à la conclusion que la trop forte régulation a plutôt un effet nocif sur l’activité économique. Aussi recommande-t-il aux autorités monétaires trois choses :

– Ne pas trop augmenter les exigences minimales en matière de fonds propres des banques

– D’assouplir les conditions d’accès au secteur bancaire

– Veiller à ce que les banques respectent les normes en termes de ratio de liquidité bancaire

Le directeur du mémoire Pr. Prao précise que si la crise de 2008 avait conduit les autorités monétaires à prendre la décision de relever le capital social des banques afin qu’elles soient des structures solides, cela a eu pour conséquence de réduire les fonds prêtables. Du coup l’activité économique, faute de prêts bancaires, va ralentir avec aussi une augmentation des taux d’intérêts débiteurs.

Par la médiatisation de cette soutenance, il souhaite que ce qui se fait dans les universités et notamment à l’Iua soit su des institutions, des employeurs et des milieux financiers. Malgré tout, insiste-t-il, il y a de la bonne graine, de bons étudiants et chercheurs dans les universités ivoiriennes et il faut donner à ces étudiants-là leur chance en les insérant dans le tissu économique. Ils pourront ainsi mettre en pratique, assure-t-il, les résultats de leur recherche.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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