Port d’Abidjan Côte-d’Ivoire: Cim Ivoire ‘’plaide non coupable’’ et fait une  »démonstration par la preuve »

Ce que nous avons vu après une visite guidée des lieux

Le cimentier Cim Ivoire, le fleuron de l’industrie cimentière qui a connu un boom ces dernières années, n’en pouvait plus des coups de boutoir et autres dénigrements dont il était l’objet de la part d’’’adversaires’’. Ceux-ci avaient multiplié les attaques par voie de presse et sur les réseaux sociaux accusant sans réserve l’usine dirigée par Essam Daoud d’être à l’origine des nuées de poussière et autres particules dangereuses qui polluent l’air ambiant des cités environnantes. En réponses aux incessantes accusations, les responsables de l’usine ont organisé jeudi 11 février une journée portes ouvertes. Une occasion pour lesdits responsables d’ouvrir tous les compartiments de leur chaîne de production au public constitué de journalistes, d’associations de consommateurs, de spécialistes des questions environnementales…

L’usine est située en zone portuaire à Vridi avec de gigantesques installations qui font pâlir d’envie. Un peu plus de 65 milliards ont été nécessaires pour ces équipements que l’un des présidents des associations de consommateurs, Soumahoro Ben N’Faly a qualifiés ‘’de dernière génération’’. Les circuits aménagés de transport sur tapis roulant depuis le quai où l’on charge des tonnes de clinker jusqu’aux broyeurs, le tout assisté par ordinateur et le haut de l’immeuble surmonté d’une cheminée pour dégager les gaz et air comprimé issus du broyage de la matière première, il y a de quoi impressionner le visiteur profane.

De poussière, on ne peut pas dire honnêtement qu’il n’en existe pas dans cette zone où sont installés Cim Ivoire et ses concurrents Sca et Socim. De loin, en empruntant la voie bitumée qui mène à ces usines, l’on peut déjà observer des nuages de poussière rougeâtres. Mais de près, on se rend vite compte que ces poussières émanent du mauvais entretien de la route encombrée de bancs de sable et de terre. Et ce jour-là, des tâcherons s’employaient à débarrasser le bitume de toute cette crasse.

A l’intérieur de l’usine, tout est plutôt propre et on ne suffoque pas de poussière, en dehors comme en dedans. Un tour dans les galeries qui abritent les machines permet de voir que tout est fermé de sorte qu’aucun produit, ni la matière première, le clinker et les différents mélanges, ni le produit fini ne sont visibles tout au long du processus de transport et de broyage. Toutefois, il est quand même arrivé de remarquer des dépôts grisâtres, couleur de ciment sur des installations métalliques.

A propos des équipements sur le circuit fermé, le directeur général Essam Daoud explique que ce sont là des normes environnementales exigées par l’Etat ivoirien avant l’installation de l’usine. Au bas mot, 10 milliards de FCFA soit 15 % de l’investissement global ont été consacrés à la protection de l’environnement, fait savoir M. Daoud. ‘’Nous ne saurons être comptables de la pollution dans cette zone’’, se défend-t-il face à la presse. ‘’Notre unité de production de ciment ne génère pas d’émission à partir du process de fabrication. Ce qui est certain c’est que nous ne voulons en aucun cas causer une quelconque pollution. Bien au contraire nous sommes conscients de notre responsabilité, nous sommes disposés à assumer pleinement le rôle qui est le nôtre en tant qu’entreprise citoyenne et responsable’’, assène notre hôte du jour. Sûr de son investissement et du fort degré de respect des engagements environnementaux pris, le Dg ne semble pas ébranlé par les accusations. Il dit ne pas avoir d’adversaires mais plutôt des personnes soucieuses de poser des questions qui peuvent être légitimes. A ces personnes il répond simplement mais avec fermeté : ‘’Notre rôle c’est d’y apporter des réponses qui sont convaincantes, preuves à l’appui’’. C’est tout l’objectif, a-t-il explicité, de la journée porte ouverte.

Sur cette réplique du directeur de Cim Ivoire, le représentant des consommateurs Soumahoro Ben N’Faly qui dédouane cette société après la visite des locaux invite les autres cimentiers à ouvrir eux aussi, leurs installations au public afin que l’on s’aperçoive de ce qui se fait là-bas et que l’opinion se fasse une idée de qui est le vrai pollueur au port d’Abidjan.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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