Burkina/Côte d’Ivoire: La porosité des frontières, échappatoire des voyageurs un an après la fermeture

Donald NGORAN

Maintenue officiellement fermée en raison de l’augmentation des nouveaux cas de Covid-19 afin de briser la chaîne de contamination, la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso reste difficile à surveiller sur sa totalité du fait de sa porosité, exploitée par des voyageurs de toutes catégories qui continuent de braver les mesures, un an après l’avènement de la pandémie.

Après l’annonce des premiers cas entre le 9 et le 11 mars, les autorités des deux pays, ont procédé à la fermeture des frontières terrestres, aériennes, ferroviaires et limité les trafics interurbains, en mettant en quarantaine les villes touchées par la maladie.

Si nombre de ces mesures coercitives ont été levées, certaines notamment la fermeture des frontières terrestres demeurent, aux désarrois des personnes aux moyens limités, une situation qui a favorisé le développement des voyages clandestins.

Malgré le maintien de ces mesures, des compagnies de transport assurant le trajet Abidjan- Ouagadougou avant l’avènement de la pandémie continuent de desservir la ligne au vu et au su des autorités avec une modification de la trajectoire. D’Abidjan, les bus se rendent à Ouangolodougou (Nord ivoirien) où les passagers sans laissez-passer, unique document requis pour traverser la frontière, continuent le voyage à moto jusqu’à Niangologo (Sud Burkina) à la charge de la compagnie.

De Ouangolodougou à Niangologo, pour contourner les postes de contrôles où il faut débourser de l’argent selon des voyageurs clandestins, des passeurs empruntent les pistes en brousse à des heures tardives en dépit des risques que cela comporte.

« On se tue à le dire, on peut fermer toutes les frontières qu’on veut, les gens continueront de partir s’ils doivent partir », pour diverses raisons, avait dit la porte-parole de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’Afrique de l’Ouest, Florence Kim, dans un journal français.

Au dire de Mme Kim, « les agents de la sécurité déployés aux frontières redoublent de vigilance. En vain. Les autorités du Nord de la Côte d’Ivoire décrivent cette frontière comme poreuse et impossible à surveiller sur sa totalité. »

Au regard de « l’inefficacité » de la mesure qui se justifiaient au début de la pandémie, le mouvement burkinabè Ballais Citoyen a appelé « les Etats de la CEDEAO à rouvrir leurs frontières terrestres tout en prenant le soin de mettre en place des dispositifs de contrôle sanitaires nécessaires comme pour les frontières aériennes ».

Selon le mouvement, sa fermeture « approfondie les inégalités sociales entre ceux qui peuvent se donner le luxe d’aller et venir en avion et les classes moyennes soumises à une interdiction qui les oblige à adopter des comportements à risque en traversant les frontières dans la clandestinité ».

En réaction, le porte-parole du gouvernement burkinabè Ousseni Tamboura a estimé qu’ »il faut laisser les instances ou les institutions qui ont été commises à la gestion de la riposte contre la Covid-19 d’évaluer les mesures (…) pour envisager soit la levée soit une meilleure organisation ».

Un an après l’apparition, la Côte d’Ivoire compte plus de 35.477 personnes contaminées soit 206 morts et 32.882 patients rétablis avec 2.389 cas actifs contre 12.207 cas confirmés pour 11.884 guéris, 180 malades encore sous traitement et 143 décédés au Burkina Faso.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

Commentaires Facebook