Côte d’Ivoire / Assemblée nationale – Georges Armand Ouégnin bien parti pour être président du groupe parlementaire Eds

Dans quelques jours, le contentieux ouvert depuis la proclamation officielle des résultats du scrutin législatif du 6 mars sera bouclé. On parle du 25 mars comme date butoir. Cette phase de fin du contentieux ouvrira sur une autre phase, celle de la mise en place des organes de la nouvelle assemblée nationale, notamment le bureau. Dans le camp de l’opposition, les réunions préparatoires de rentrée ont commencé. A l’invitation de Georges Armand Ouégnin, les députés élus sous la bannière Eds se retrouvent ce mercredi, sur un ordre du jour qui n’est pas précisé. Toutefois l’on imagine aisément qu’il s’agit d’une réunion de bilan d’étape, de conciliation des positions et de projection sur la future Assemblée nationale.

Il est clair que dans les officines de Eds et de son allié Pdci accrédités de près de 91 députés en commun, on s’est finalement résolu à former deux groupes parlementaires distincts pour mieux peser sur l’institution. Eds avec ses 18 députés en attendant la liste définitive aura son groupe parlementaire. Mais à qui reviendra la direction de ce groupe parlementaire ? Hubert Oulaye l’un des plus expérimentés ? Séhi Gaspard, un ancien administrateur civil donc outillé en matière administrative ? M’Bolo Martin, un téméraire qui s’est taillé une stature d’homme intègre et de poigne au terme d’un mandat réussi et renouvelé ? Georges Armand Ouégnin, l’un des nouveaux députés de Yopougon, président d’Eds ?

Pour la vice-présidente de Eds, Désirée Douati interrogée par Connectionivoirienne, l’on ne devrait pas tergiverser pour positionner le président de Eds à ce poste qu’il mérite.  »Pour ce qu’il est le président de Eds et pour son combat permanent, il ne devrait pas avoir de doute que ce soit lui. Georges Ouégnin président du groupe parlementaire Eds, ce serait justice rendue », relève cette responsable. Georges Armand Ouégnin, faut-il le dire, est avec Emile Guiriéoulou qui renait lui aussi de ses cendres après son exil au Ghana, l’un des rescapés du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo à demeurer dans la lutte démocratique. Resté fidèle à son mentor qui l’avait nommé secrétaire d’état en charge de l’assurance maladie dans cet éphémère gouvernement, Georges Armand a fait le bagne de Boundiali aux côtés de Danielle Boni Claverie et bien d’autres après le 11 avril 2011. Sorti de prison au terme d’un procès expéditif, il ne se reniera pas ni ne rentrera pas dans l’incognito comme certains compagnons d’infortune. L’homme est resté fidèle à ses convictions, défendant à toutes les tribunes celui qu’il appelle  »le président Laurent Gbagbo ». Professeur de médecine option urologie, membre de la communauté scientifique africaine dans sa spécialité, Georges Armand est un technocrate qui se révèle finalement un politique. Le discours rassembleur, modéré mais loyal quand il s’agit de la cause Gbagbo, il a vite fait son trou. C’est sans hésiter qu’il est adoubé par feu Sangaré Abou Drahamane et des ténors de la galaxie Gbagbo pour conduire les destinées de la plateforme naissante EDS en avril 2018 à l’hôtel Belle Côte. Il ne reculera plus. Présent lors des grandes célébrations comme lors des rendez-vous avec l’histoire, il murit vite politiquement.

Il ne savait sans doute pas qu’il portait sur les épaules l’espoir de tout un parti qui venait ainsi de contourner un obstacle imposé par le pouvoir dans sa volonté de casser le Fpi, fer de lance de l’opposition. Il fait son chemin avec Eds qui rentre vite dans les habitudes et dans les esprits. Eds est reçu dans les chancelleries, participe au dialogue politique et défend ses points de vue. Quand tombe la décision de participer aux législatives du 6 mars, c’est sans coup férir que les défenseurs de la ligne  »Gbagbo ou rien » reçoivent l’onction de cette plateforme qui parraine leurs candidatures. Georges Armand Ouégnin lui-même est coopté pour briguer un siège à Yopougon après avoir lâché du lest à Grand Bassam où il était pressenti, en raison de l’alliance avec le Pdci.

Avec 18 députés, une moisson mi-figue, mi-raisin, la Coalition Eds peut s’enorgueillir d’avoir réussi un coup de maître pour un coup d’essai. Et Georges Armand Ouégnin, cet homme affable qu’on n’a pas vu venir peut se permettre de rêver : être le futur président du groupe parlementaire Eds, le couronnement d’un succès d’étape. Mais au Fpi Gor, sous sa déclinaison Eds, le vrai distributeur de cartes s’appelle Laurent Gbagbo.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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