Plus de 20 personnes tuées dans un accident à Bouaflé en Côte-d’Ivoire, comment l’horreur est arrivée

Le 25 mars 2021 une collision entre un car de la compagnie de transport le Labelle et un gros camion contenant des sacs d’anacardes a fait 20 morts et 33 blessés, selon les sapeurs pompiers civils de Bouaflé.

L’accident s’est produit sur le tronçon Bouaflé-Yamousoukro aux environs de 21h30 au niveau de Goudji, une localité située à 15 kilomètres de Bouaflé.

Les blessés ont été transférés au Centre hospitalier régional (CHR) de Bouaflé.

(AIP)

Reconstitution d’un voyage au bout de l’horreur

La Côte d’Ivoire est en deuil, fortement frappée par un accident d’une violence inouïe et littéralement indescriptible qui selon des témoins a ôté la vie sur place à plus de 20 personnes et mit celles de plusieurs autres en suspens. Retour sur un drame sans précédent.

Nous avons pu reconstituer le trajet et le parcours du car le Labelle Transport et aussi les circonstances de l’accident à partir de témoignages de plusieurs personnes présentes sur les lieux.

C’était un trajet assez familier et régulier de la compagnie. Le trajet Abidjan-Vavoua.

Le labelle Transport est l’une des meilleures compagnies de cars du carré ivoirien, reconnue par les consommateurs.

La qualité de ses services, les heures de départ et d’arrivée respectées avec une rigueur ecclésiastique, les gares et véhicules toujours propres et bien entretenus sont les caractéristiques majeures qui témoignent en faveur du sérieux de cette compagnie fortement appréciée par les consommateurs ivoiriens.

Il est environ 17h00 lorsque le car quitte Abidjan avec une soixantaine de passagers pour la destination finale Vavoua, une ville du centre-nord de la Côte d’Ivoire.

C’est un voyage de nuit, avec tous les risques que cela comporte et les passagers le savent. L’itinéraire prévoit une excursion rapide à Yamoussoukro, puis cap sur Bouaflé, Daloa avant de longer enfin la route menant à Vavoua, soit environ 453 kilomètres de trajet.

Le voyage se déroulait bien. Un peu trop bien d’ailleurs. Les passagers confortablement assis dans ce car presque neuf, scrutaient pour la plupart le film qui passait sur les écrans embarqués de la cabine. Certains prenaient un petit repas en guise de dîner.

On était au-delà de 20 heures, Lorsque le car pris la tangente pour Bouaflé. En avalant les kilomètres les uns après les autres.

La route Yamoussoukro-Bouaflé- DALOA récemment réhabilitée est une glissière pour les véhicules. Le bitume flambant neuf, la voie élargie et les bandes blanches de sécurité offrent des commodités à tous les conducteurs qui empruntent cette voie, même les plus noctambules.

Et le chauffeur du car Le Labelle s’attelait à conduire son car vers son point de chute en toute quiétude et enfin certainement se reposer.

Hélas, les choses ne se passeront pas comme prévues.

Selon les témoignages recueillis ça et là, aux environs d’Alekran un village situé à 15 kilomètres de Bouaflé, un camion transportant une centaine de sacs de noix de cajou roulait vers Yamoussoukro à toute vitesse.

Le poids-Lourd plein comme un œuf, comprenait deux personnes à bord : notamment, Le chauffeur et son apprenti.

C’est alors contre toute attente, une roue avant du camion éclate en pleine vitesse, le chauffeur du camion perd alors l’équilibre et le contrôle de son mastodonte. Puis, quitte sa voie pour se retrouver dans le sens inverse. C’est à ce moment précis, qu’apparaît le car le Labelle Transport qui lui aussi, perce le vent avec une vitesse considérable.

Le choc est inévitable.

Le car percute la cabine du camion dans un fracassement assourdissant. Le camion malgré son poids est projeté vers l’avant avec toute sa cargaison qui se retrouve disséminée sur la voie.

Le car neuf est littéralement déchiqueté et broyé suite à l’impact. Les sièges et les passagers éparpillés partout sur le bitume. Des vêtements entremêlés avec des bouts de métals offre un spectacle d’explosion. Une horreur indescriptible.

Les premiers véhicules à arriver sur les lieux découvrent le décor. Le choc est immense.

Que faire ? Certaines victimes suffoquent et agonisent. Il fait nuit noire. Les sapeurs pompiers sont tout de suite inondés d’appels d’urgence et de panique.

Cette voie, la route A6 est l’une des plus frequentées du pays en raison des grandes villes qui la partagent.

Les rescapés sortent difficilement des décombres du car, choqués, stupéfiés, complètement abasourdis.

Et dire qu’il y’ avait quelques minutes, tout le monde était bien là. Dame mort dans sa sournoise rie habituelle a frappé avec violence.

Au mauvais endroit, au mauvais moment !

Et pourtant ceci aurait pu être éviter, si le car roulait moins vite.

Si le pneu avant du camion n’avait pas éclaté. Si le car avait 10 secondes de retard. Etc…. Et si, et si…

Hélas, les voies du Seigneur sont impénétrables. Une famille de sept personnes se rendant à un mariage a péri.

Une étudiante de l’université de DALOA, un jeune homme qui fait ses affaires dans la ville de Daloa. Le chauffeur du car, le chauffeur du Poids lourd et bien d’autres personnes effectuant un voyage commun ont tous laissé leurs vies.

C’est avec consternation que nous écrivons ces lignes.

Cet accident était certes inévitable. Cependant, les autorités doivent mettre l’accent sur le contrôle de l’état des poids lourds, un contrôle strict et sans aucune faille. Car ces derniers occasionnent beaucoup de décès sur nos routes.

Aussi, les compagnies de cars doivent réguler la vitesse de leurs engins en transmettant des messages clairs à leurs conducteurs. Pour éviter ce genre de catastrophes qui leur font plus perdre que gagner.

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