En Côte-d’Ivoire la fourniture de l’électricité tourne au ralenti, vers un plan de délestage ?

Par Issouf Kamgate

Depuis une dizaine de jours, la Côte d’Ivoire fait face à des coupures intempestives d’électricité. Si la perturbation, la semaine dernière, de la fourniture de l’électricité à Abidjan et des villes de l’intérieur avait été créée par une panne à la centrale thermique d’Azito, la coupure de ce vendredi 30 avril est la conséquence d’un problème survenu sur le réseau électrique, explique la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE).

« Le vendredi 30 avril 2021 à 3h 43, un incident est survenu sur le réseau électrique ivoirien, créant une importante interruption de la fourniture de l’électricité dans plusieurs communes d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Les reprises progressives de la fourniture en cours ont débuté depuis 4h 21. A la mi-journée, l’électricité était rétablie dans la majeure partie de la ville d’Abidjan et cela sera effectif partout à l’intérieur du pays dans les toutes prochaines heures », indique dans un communiqué, la compagnie d’électricité.

Mais, ces désagréments seraient plus profonds. Car, selon une note de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), le pays semble confronté à un déficit de 200 MW, qui pourra trouver des débuts de solution dans un plan de délestage.

145 entreprises industrielles vont être alimentées en électricité de façon alternée pendant 12 heures sur une plage de 48 heures. A en croire cette note, la longue saison sèche a réduit le débit des barrages qui produisent 37% de la production totale.

Photo: Ahmadou Bakayoko Dg CIE/Sodeci

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2 réflexions au sujet de “En Côte-d’Ivoire la fourniture de l’électricité tourne au ralenti, vers un plan de délestage ?”

  1. Finalement, on avance dans l’éclairage public (sans jeu de mot) au sujet de l’électricité. Paheu (pardon, parce que) la dernière fois dans le morning de Nostalgie, j’ai entendu cette bonne et pathétique blague : « une turbine d’Azito a rendu l’âme, ce qui explique cette situation ». Au passage, ils expliquaient que « la CIE n’est pas responsable de la situation, parce que pas producteur mais simplement distributeur d’électricité ». Sérieusement ? Personne n’est responsable, c’est la faute à « pas de chance », à la chaleur, au vent, au bon Dieu, aux écureuils écrasés sur l’axe Daloa-Bouaflé, etc. Et les barrages hydro-électriques dont on se gargarisait il y a peu ? Et les autres turbines d’Azito ? Et les turbines de Ciprel qui ont décuplé ses capacités ? Etc…

    Au début des années 2000, une bonne amie Française qui travaillait pour Azito Energie via le groupe de l’Aga Khan, IPS, m’apprenait que Ciprel tournait à 9% de sa capacité de production. Etonné, je lui demandai pourquoi ? Et elle de me répondre que la CIE achetait cette quantité à Azito, rien que pour respecter ses accords et maintenir l’unité en vie. La CIE, propriété à l’époque du groupe Bouygues, achetait prioritairement à sa sœur du même groupe, Ciprel, l’essentiel de l’électricité qu’elle distribuait. Ce n’est que des années plus tard que la Côte d’Ivoire a envisagé une politique de grande production pour alimenter les pays frontaliers. Dans cet intervalle, Azito a tourné à plein régime et accru ses capacités avec au moins une turbine supplémentaire. De même, Ciprel a été agrandie pour doubler au moins sa production. L’électricité, nous en produisons tant et tellement qu’on éclaire la sous-région jusqu’au Togo.

    Alors, d’où vient-il qu’on nous parle aujourd’hui de turbine d’Azito en panne, sachant que l’essentiel de ce que produit cette unité est destiné à l’étranger, la Côte d’Ivoire étant très largement auto-suffisante ? Facile à comprendre : entre rompre un accord de vente avec un pays étranger et perdre de l’argent, s’exposer à leur plainte… et supporter les jérémiades d’Ivoiriens qui resteront à maugréer chez eux depuis le passage en force sanglant du 3ème mandat, l’Etat a choisi. Ce sera continuer la desserte extérieure quitte à priver à l’intérieur. Pourquoi ? Paheu on se connaît, vous aller gbaher hoba hoba, ça va pas aller quelque part ! La desserte normale sera rétablie quand ils seront contents. Si vous êtes trop fâchés, sortez kêh ! Vous-même vous connaissez… Ou bien ?

  2. Mon grand père ( RIP) disait qu’on entend avec fracas le bruit des arbres qui tombent et on est sourd aux murmures de la plante qui pousse lentement et sereinement dans la forêt.
    Pour donc multiplier les sources énergétiques des projets visionnaires sont en cours de réalisation à savoir la biomasse dans le département d’Aboisso et des panneaux solaires au nord de la Côte d’Ivoire.
    Oui on entendra les fracas de la pénurie de Dame pluie mais pas les constructions de nouvelles sources énergétiques.
    À chacun sa lorgnette !!

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