Les syndicats des médias en Côte-d’Ivoire appellent à la fin du monopole d’Edipresse dans la distribution

Djamal AKINBOLA

Le porte-parole de l’intersyndicale du secteur des médias de Côte d’Ivoire (ISMCI), Sam Wakouboué a appelé lundi à Abidjan, à une réforme de la société de distribution des journaux, EDIPRESSE, de sorte à favoriser « l’entrée des propriétaires des journaux dans le capital », à l’occasion de la célébration de la 28éme journée internationale de la liberté de la presse.

« La société EDIPRESSE n’étant plus en mesure d’assurer la distribution des journaux, il faut une reforme de cette entreprise qui favorisera l’entrée des propriétaires des journaux dans le capital », a dit M. Wakouboué qui s’exprimait au nom des organisations professionnelles des médias à l’endroit du ministre de la Communication, des medias et de la francophonie.

Outre la reforme d’EDIPRESSE, l’ISMCI a demandé la réinstauration de la subvention à l’impression. « En effet depuis trois ans, le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) éprouve des difficultés à donner aux entreprises de presse cette subvention », fait savoir Sam Wakouboué, avant demander l’octroi « aux médias dans leur l’ensemble, de 0,1% du budget de l’Etat pour un meilleur fonctionnement ».

De plus, il a exhorté le ministre de la Communication à « mettre un terme définitif aux récurrentes grèves à Fraternité Matin, car la situation de difficulté de gestion de cette entreprise à capitaux publics, n’a fait que trop duré ».

« Il vous faudra avoir un regard circonspect sur la cession du Groupe Olympe, laquelle cession qui devra se faire dans la transparence pour préserver les droits des travailleurs », a-t-il ajouté.

Poursuivant, Sam Wakouboué a demandé au ministre de la Communication d’avoir un regard sur la promesse de soutien de 100 millions à MS MEDIAS qui « n’a jamais été octroyé » par le Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP).

Bien avant ces doléances, le porte-parole de l’ISMCI est revenu sur le thème de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, « L’information comme bien public ».

Selon lui, « les administrations et les sociétés publiques, les responsables continuent de brandir le foulard de la confidentialité » malgré la création de la Commission d’accès à l’Information d’Intérêt et aux Documents Publics (Caidp), Autorité administrative indépendante pour rendre facile l’accès à des documents publics.

Concernant l’état de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire, Sam Wakouboué fait savoir que des journalistes ont été « interpellés et déférés devant le procureur », après plusieurs heures d’interrogatoire à la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, dans des « conditions pas toujours élégantes ».

Pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Richard K. Bell a salué les progrès réalisés par le pays, qui est passé de 101e pays au classement de Reporters sans frontières en 2014, au rang de 66e sur 180 pays en 2021.

« Les Etats-Unis sont convaincus que le meilleur moyen de contrer les informations fausses, c’est avec des informations fiables. Il faut plus de transparence, pas moins. L’information est un bien public. La liberté de la presse exige la liberté de l’internet », fait-il savoir.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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