Procès de Soro 19 co-accusés en Côte-d’Ivoire: Des avocats de la Défense quittent l’audience

Serge Alain KOFFI
Ouvert le 19 mai, le procès devant le tribunal criminel de l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro et de dix-neuf de ses proches, soupçonnés d’avoir tenté de déstabiliser les institutions de la République, s’est poursuivi mercredi au Palais de justice d’Abidjan-Plateau, a constaté un journaliste de ALERTE INFO.

La semaine dernière, à la demande des avocats de la Défense, le juge Charles Bini avait renvoyé le procès, le temps pour eux d’avoir accès à certaines pièces du dossier, notamment à un enregistrement sonore d’environ sept minutes d’un échange entre Guillaume Soro et un interlocuteur.

Dans cette conversation qui daterait de 2017, l’ancien président de l’Assemblée nationale évoquait un projet de déstabilisation du pouvoir en place.

Quatorze des 20 accusés étaient encore présents dans le box. Parmi eux, l’ancien ministre Alain Lobognon, Soul To Soul, Félicien Sekongo, les deux frères cadets de Guillaume Soro, Simon et Rigobert Soro. Traoré Babou, un autre proche de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, comparaissait, quant à lui, libre.

En exil ou en fuite, six autres accusés dont Guillaume Soro lui-même, son responsable de la Communication Touré Moussa, l’ancienne ministre Affoussy Bamba, l’ex-Directeur général de la Loterie nationale de Cöte d’Ivoire (LONACI) Issiaka Fofana étaient toujours absents.

L’audience du jour a démarré par des passes d’armes procédurales entre les avocats de la défense et le Procureur de la République, Richard Adou, soutenu par les avocats de l’Etat conduits par Me Abdoulaye Ben Meité.

Les premiers, soutenant n’avoir pas encore reçu certaines pièces du dossier, notamment l’enregistrement sonore, que le procureur entendait diffuser devant la cour, ont demandé un nouveau renvoi du procès.

“A ce jour, nous n’avons reçu aucune communication de pièce du parquet. Nous avons demandé que la bande sonore nous soit communiquée. Jusqu’à cette heure nous n’avons rien reçu’’, a protesté Me Drissa Traoré.

En réaction, le Procureur de la République Richard Adou a soutenu avoir communiqué ces pièces aux avocats de la Défense en les déposant “dans leurs casiers’’. Aussi, a-t-il ajouté que les accusés avaient eu l’occasion pendant la phase d’instruction, d’écouter la bande sonore.

“Dès lors qu’un seul avocat du collectif a reçu la pièce, on peut considérer que c’est eux tous qui l’ont reçu. Monsieur le Président, ce dilatoire ne peut pas prospérer’’, a-t-il estimé.

Prenant la parole, après le retrait de ses avocats, Alain Lobognon a contredit le procureur, en expliquant que ses co-accusés et lui n’avaient “jamais’’ écouté la bande sonore pendant l’instruction.

“Nous avons entendu beaucoup de mensonges. Jamais, on ne nous a fait écouter une bande. Jamais on ne nous a parlé d’une bande. Nous avons été placés sous mandat de dépôt le 25 décembre 2019 en présence de nos avocats. Jamais, il n’a été question de bande sonore’’, a-t-il déclaré.

Pour protester contre la diffusion projetée de la bande sonore par le Procureur, Me Kadidja Touré et deux autres avocats de la Défense ont quitté la salle.

L’audience s’est malgré tout poursuivie par la comparution de Félicien Sekongo, l’un des accusés, dont l’avocat Me Sakho, s’était quant à lui, refusé de quitter la salle.

A la barre, l’ancien porte-parole des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) a plaidé “non coupable’’.

“Je n’ai pas eu connaissance d’un tel projet’’ de déstabilisation des Institutions, a-t-il répondu à l’une des questions du procureur.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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