La direction d’Assurance reconnaît que «La mise sous surveillance permanente de la Matca n’a pas été levée»

Affaire Matca

Le sous-directeur du contrôle des sociétés d’assurance tranche

Alors que les dirigeants actuels de la mutuelle d’assurances des taxis compteurs d’Abidjan (Matca) avaient indiqué, il y a de cela quelques mois, en assemblée générale extraordinaire que la mise sous surveillance permanente de la Matca a été levée depuis lors, la direction d’assurances vient d’apporter un démenti qui met fin aux vrais faux débats. Lors d’une rencontre d’échanges avec des délégués et sociétaires de la mutuelle le vendredi 30 juillet dernier au siège de l’assurance aux Deux-Plateau, le sous-directeur du contrôle des sociétés d’Assurances, M.Assi Lucas Anney, assisté de Kouakou Bah Simplice et Bouabo Lucien, a fait des révélations de taille.

«Toutes les sociétés sont sur surveillance permanente. La décision de la mise sous surveillance permanente de la Matca avait été prise en 2010. Le courrier existe encore. Cette décision n’a encore pas été levée. Elle est toujours en cours puisqu’aucun courrier n’est venu abroger cette décision» a tranché M. Lucas Anney à ses hôtes. Et de poursuivre, « dans le cadre de la surveillance permanente, les décisions sont portées à la connaissance de la Direction d’assurance ».

En 2010, , la CIMA en charge du contrôle, avait demandé que la Matca soit mise sous surveillance permanente de la Direction des Assurances. En réponse à cette injonction de la CIMA, le directeur d’assurances avait demandé aux responsables de la Matca que 500.000f CFA et plus ne serait décaissé de la trésorerie de la mutuelle des taxis compteurs sans l’avis des deux commissaires contrôleurs des Assurances à la Direction des Assurances, Messieurs Kouakou Simplice et Gnizako Eloge. Les Commissaires contrôleurs doivent être informés de toutes décisions importantes de gestion notamment : la signature de convention avec des tiers des administrateurs et dirigeants. En outre, toutes les dépenses de fonctionnement ou d’investissement de la société, hormis celles relatives aux sinistres, dont le montant est supérieur ou égale à 500.000f FCFA sont soumises à l’autorisation préalable des Commissaires Contrôleurs.

Au regard de cette disposition, l’on peut légitimement s’interroger si la signature du récent partenariat de la Matca avec la microfinance, CREDAFRICA a eu l’avale des commissaires contrôleurs ?

Depuis quelques jours, un collectif de délégués et sociétaires dénoncent la gestion opaque de l’équipe dirigeante actuelle de la mutuelle d’assurance des taxis compteurs d’Abidjan. Ils évoquent le coût exorbitant (400 millions de F CFA) seulement pour le ravalement de façade de l’immeuble KM au Plateau. « C’est trop. Jamais on nous a donné les éléments de preuves » se plaint Coulibaly Bakary dit Bako.

Lors de la rencontre du vendredi 31 juillet dernier le sous directeur M.Assi Lucas Anney avait indiqué que le montant avait servi à la peinture de l’immeuble KM, à l’ascenseur, au renouvellement des fenêtres et portes. « Quand il y a eu cette affaire, la direction d’assurance a diligenté une enquête. Des preuves justificatives des montants dépensés ont été données », a souligné le sous-directeur sans jamais apporter la moindre preuve. Pour Bako et Coulibaly Brahima, c’est la preuve d’une gestion opaque de la mutuelle. « Nous allons demander un audit de la Matca. C’est notre droit en tant que sociétaire. S’ils sont innocents de tout soupçon, on le saura. Si non on tirera les leçons », avertissent les sociétaires de la Matca. Affaire à suivre. C’est le lieu d’indiquer et d’interpeller que la transparence et la bonne gouvernance n’ont pas droit de cité à la Matca.

Emmanuel de Kouassi connectionivoirienne dekouassi64@gmail.com

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