Espace Uemoa/Dr Paul Koffi Koffi: « L’objectif ultime de l’Union, converger vers un marché commun » (Commissaire de l’Uemoa)

Promouvoir le secteur privé et la compétitivité des entreprises ; mettre en œuvre la politique communautaire relative à l’artisanat et à l’industrie ; promouvoir l’exploitation des ressources minières et des hydrocarbures ; mettre en œuvre la politique énergétique communautaire ; promouvoir la production et les usages numériques et les innovations en la matière. Tels sont, entre autres, les objectifs du Département du développement de l’entreprise, des mines, de l’énergie et de l’économie numérique.

Dr Paul Koffi Koffi, Commissaire de l’Uemoa en charge dudit département, a présenté ses priorités au cours d’une visite de travail dans plusieurs pays notamment en Côte d’Ivoire, au Togo, et au Sénégal en juin et juillet derniers. « Globalement, l’objectif ultime de l’Union, c’est de converger vers un marché commun. Nous travaillons sur l’harmonisation du cadre réglementaire dans les Etats membres de l’Uemoa. La mission de l’Union est d’assurer l’intégration des économies, des peuples de la sous-région. Les pays doivent, pour y arriver, avoir une réglementation qui converge pour organiser les différents secteurs. Le souci d’avoir un cadre réglementaire harmonisé est une nécessité entre les États », a expliqué récemment Paul Koffi Koffi lors d’une visite en Côte d’Ivoire.

Il a ajouté que son département appuie les États dans leur politique sectorielle en renforçant leurs capacités et en leur apportant une expertise dans les réformes qu’ils engagent. « Si nous voulons promouvoir le secteur privé, nous devons adopter une politique commune qui s’ajuste aux différents contextes des États. Et concernant les mines, l’industrie, l’énergie et l’économie numérique, nous devons faire pareil », a insisté le commissaire de l’Uemoa. Non sans rappeler les actions menées par les Etats membres face à la pandémie du coronavirus.

« Les Chefs d’État et de gouvernement se sont réunis le 22 avril 2020 pour trouver une solution à la Covid-19 d’autant qu’avant sa survenue, il y avait une volonté de parvenir à une croissance économique de 5,6% dans la sous-région. En fin d’année, la sous-région est parvenue à contenir les impacts en réalisant une croissance du Pib de 1,9%. L’appartenance à un même espace communautaire a été un atout qui a permis d’atténuer les effets de la maladie dans la mesure où la Commission des Chefs d’État a décidé de soutenir les économies. La Banque centrale a, ainsi, accordé des facilités aux banques de la sous-région pour leur refinancement. La Commission et la Boad ont permis de bonifier les crédits et de faire des appuis aux États. En outre, nous avons levé des bons Covid-19. Pour ce faire, chaque État a mis en place un dispositif d’aide aux entreprises (Pme, secteur informel, etc), en fonction de ses capacités financières. Des États ont même décalé des engagements fiscaux et des échéances de remboursement de certains prêts. Tout ce dispositif a permis d’atténuer les impacts de la Covid-19 (Ndlr) », a fait savoir le Commissaire.

Au chapitre Énergies, le ministre Paul Koffi Koffi a souligné que les pays ont pris des mesures pour régler le problème de délestage.

Néanmoins, la Commission, à travers le département, se prépare à réunir, d’ici peu, l’ensemble des États pour trouver également des solutions communautaires à cette crise énergétique à court, moyen et long termes, car de nombreux réseaux nationaux sont interconnectés donc il y a transmission possible chez le voisin qui survint dans un pays : « Nous avons décidé de réunir les ministres de l’Énergie pour trouver une solution. En faisant le maillage des réseaux, l’amélioration de la production des réseaux sera obtenue. Ainsi, il s’agira de parvenir à une interconnexion des réseaux avec trois hubs : Côte d’Ivoire, Sénégal et Niger ; en développant des énergies renouvelables comme le solaire », a affirmé Dr Paul Koffi Koffi.

Pour ce qui est de l’Économie numérique, plusieurs domaines ont été identifiés pour leur numérisation, notamment les actes administratifs comme le casier judiciaire, les extraits d’actes de naissance, les certificats de résidence, etc.

« Par ailleurs, nous avons en projet la création d’un numéro unique pour les urgences (sécurité, Samu, Sapeurs-pompiers, etc.) Objectif, amener les opérateurs économiques à échanger plus facilement où qu’ils se trouvent. Nous entendons dans le même temps harmoniser les tarifs du roaming dans notre espace communautaire. Le développement de la Tnt à l’échelle sous-régionale est une avancée importante. Des pays comme le Burkina Faso ont fait d’énormes progrès dans ce processus. »

EMELINE P. AMANGOUA
Fraternité Matin

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