Côte-d’Ivoire: Test de mobilisation à Bonoua, l’ex Première dame Simone Gbagbo ignore Laurent Gbagbo

Bonoua/ Test de mobilisation réussi pour Simone Gbagbo

L’ex-premiere dame ignore Gbagbo et affirme son engagement pour la démocratie

Simone day’s. C’est l’événement qui a réuni ce 8 août à Bonoua, autour de l’ex première dame Simone Ehivet Gbagbo, des soutiens et des proches.
L’ancienne députée en instance de divorce est apparue sous un air débonnaire, resplendissante, accompagnée du roi Miessan de Bonoua. Ce rassemblement était placé sous le thème  » la valeur de la démocratie dans la vie  » . Mais il a vite pris des allures de meeting politique contre le gré des organisateurs qui voulaient ainsi honorer celle-là en qui ils trouvent des valeurs d’intégrité tout en célébrant aussi l’an 3 de sa sortie de prison intervenue le 8 août 2018.

Quatre discours ont précédé celui de la vedette du jour, Simone Gbagbo. La native de Moossou encore adulée dans la cité de l’ananas s’est bornée à défendre les femmes contre la mainmise des hommes dans tous les compartiments de la vie sociale. Elle a exhorté les femmes à croire en elles et à lutter pour prendre leur place. A lutter contre les entraves qu’elle qualifie à juste titre de  » forteresses mentales contre lesquelles elles doivent se lever »

Le discours de Simone était empreint de symbolisme et de paraboles dans lesquels elle semblait régler quelques comptes. Quand elle déclare que dans notre société quand la femme se dresse contre les obstacles des hommes, « on la traite d’ambitieuse ». Elle se gardera toutefois, de nommer Laurent Gbagbo. Celui-là qu’elle avait de tout temps adulé et appelé à la libération quand il était dans les liens de la détention. Elle ne souffla aucun mot de son cher whidy de Mama, son Laurent à elle.

« On doit respecter la femme »

Elle ne marchera pas ses mots dans sa ligne de défense. « Les femmes portent la vie et on doit les respecter. Parce qu’elle porte la vie, on doit respecter les femmes », sermone-t-elle qui veut l’entendre. Sur cette lancée elle incite les femmes à aller au-delà de cette donne naturelle pour être aussi des porteuses de progrès scientifique, des actrices de l’innovation technologique, des agents de transformation de la société et de transformation des hommes.
Sa référence à Dieu a dominé son discours. Ce Dieu qui l’a libérée de prison et qui a opéré le dernier miracle qui l’a définitivement sortie de l’étreinte de la Cpi, un jour où elle était à la prière.

De la démocratie, elle dira que sa quête est permanente car le compte n’y est pas encore. « La démocratie continue d’être un sujet de préoccupation. Je me suis engagée très tôt pour la démocratie et ce combat là n’est pas terminé. Les moments des élections continuent d’être des moments de tension et de deuil », affirme Simone Gbagbo qui dans l’état des lieux qu’elle dresse met en lumière quelques faiblesses actuelles. L’ineffectivité de la séparation des pouvoirs, l’insécurité, la justice et les droits de l’homme pas encore au rendez-vous, la gestion équitable et solidaire des besoins des populations encore à l’étape des slogans… Bref, c’est à une critique de la gouvernance actuelle qu’elle s’est livrée avant d’afficher l’optimisme que rien n’est perdu. « Ce sont des défis à relever », relativise-t-elle.

Le monde de Simone

Dans cette croisée de chemin à laquelle se trouve le Fpi, même si ce rendez-vous n’était pas un véritable rappel de troupes, Simone Gbagbo peut quand même compter sur quelques têtes du grand parti d’opposition fondé en 1988 sous des bananiers à Dabou. Elle a remercié les patriotes du Fpi tout en se réjouissant de la percée du mouvement « Ehivet capable » qui n’arrête plus d’étendre ses tentacules en Côte d’ivoire, en Afrique, aux États-unis, au Canada et en Europe.
Des têtes fortes du Fpi comme le ministre Lazare Koffi, le député de Bonoua Ekra Elidjé, Tapé Kipré, César Etou, Kpeya Ben, Dosso Charles Rodel, Maurice Lorougnon, Bertin Kadet étaient de la partie. Pour Eds, outre le doyen Harding Samuel, membre fondateur, on notait la présence de Boga Sako et de pasteur David Mebra. Pour la société civile, la militante des droits de l’homme Pulcherie Gbalet était en bonne place au côté de Simone Gbagbo.
« Mon souhait est que la justice et l’équité lèvent les bras pour libérer ceux qui sont encore dans les geôles », déclare Simone Gbagbo qui appelle Alassane Ouattara à libérer le général Dogbo Blé et tous ses compagnons de prison. Elle termine sur ce ton d’engagement indéfectible :  » Nous sommes encore engagés pour le bonheur de la Côte d’ivoire « .

SD à Bonoua
sdebailly@yahoo.fr

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