La junte de Doumbouya est-elle devenue otage d’Alpha Condé en Guinée ?

Alpha Condé est-il vraiment hors jeu en Guinée ?

Alors que les putschistes guinéens, menés par Mamady Doumbouya, multiplient les consultations pour élaborer la feuille de route du régime de transition, le président déchu Alpha Condé pourrait ne pas avoir dit son dernier mot. Son vaste réseau, tressé pendant plus de dix années au pouvoir, est toujours influent.

Visage fermé, silence obstiné. Depuis son arrestation le 5 septembre dernier, le président guinéen Alpha Condé n’a pas modifié la ligne de conduite adoptée à la suite du putsch orchestré contre lui par le général Mamady Doumbouya. Deux semaines après le coup d’État militaire mené par le Groupement des forces spéciales qu’il avait lui-même fondé, “les nouveaux maîtres du pays ont du mal à obtenir [sa] démission formelle”, souligne le quotidien guinéen Le Djely.

Tandis que les militaires à la tête du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) multiplient les consultations auprès de la société civile, le président renversé compte sur son “réseau puissant” autant que sur “sa forte assise politique”, et refuse de s’avouer vaincu. “C’est peut-être le CNRD qui est aujourd’hui l’otage de l’ancien président et non l’inverse”, ose le journal guinéen :

Stratégie politique ou arrogance d’un déchu ? En tout état de cause, la junte est dans une position délicate, bien que bénéficiant d’une certaine adhésion populaire », principalement des partisans de Cellou Dalein Diallo.

Le sort d’Alpha Condé, dont la communauté internationale réclame à l’unisson la libération, demeure aussi incertain que l’avenir politique du régime de transition. Les deux pourraient être étroitement liés, suggère Le Djely.

Le soutien international malgré tout
L’influence d’Alpha Condé se mesure d’abord à l’aune de ses relations internationales, tissées pendant plus de dix années à la tête du pays francophone. Malgré les dérives autoritaires de celui qui était déterminé à mener un troisième mandat consécutif au mépris de la Constitution, le

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