Sicogi/Côte-d’Ivoire: Des agents mécontents de la nomination du nouveau DG Brahima Traoré dénoncent un favoritisme

En principe, les Directeurs généraux des sociétés d’État sont nommés par décret présidentiel après leur désignation par un conseil d’administration ou de gestion. Selon des informations en notre possession cette procédure n’aurait pas été respectée à la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI) après le départ de Bouaké Fofana.

Nous apprenons que suite à sa promotion, l’ancien Directeur général de la SICOGI, devenu Ministre de l’Assainissement et de la salubrité, Bouaké Fofana avant son départ aurait fait valider en catimini par les 10 administrateurs la désignation par appel à candidature, son successeur.

Or selon d’autres informations proches de l’entreprise, le nouveau DG, Brahima Traoré n’aurait pas fait acte de candidature, puisqu’il aurait confié à la presse qu’il «n’avait jamais pensé même dans ses rêves les plus fous qu’il serait DG de la SICOGI ».

En dépit de cette irrégularité, des employés révèlent que la passation des charges entre le DG entrant et son prédécesseur s’est faite hors de tout cadre légal, puisqu’aucun décret présidentiel n’a été signé et elle s’est faite en ignorant la période d’intérim assuré par le DGA.

«En effet, selon les textes, l’ancien DG devenu ministre devrait faire la passation avec l’intérimaire qui a bien été nommé par le conseil d’administration, afin que celui-ci passe à son tour la main au candidat retenu et nommé par décret présidentiel. Sauf que la passation s’est faite entre l’ancien DG Bouaké Fofana et le nouveau DG Traoré Brahima sous le regard et les commentaires avisés de Bruno Koné (ministre de tutelle, ndlr) le 9 août 2021 », explique, une source proche du ministre de la Construction.

Pour rappel, le nouveau DG a été nommé dans l’après-midi du jeudi 5 août 2021 et le PCA a aussitôt convoqué un conseil extraordinaire le vendredi 6 août 2021, veille de la fête de l’indépendance, pour entériner ce choix. C’est au cours de ce conseil que les administrateurs ont reçu le dossier de présentation de candidature de celui qui n’a « jamais rêvé » d’être le DG de la SICOGI. Séance tenante, l’organisation de la passation de charges a été programmée le lundi 9 août 2021 et elle s’est effectivement tenue à cette date. Nombreux sont donc les agents qui se disent surpris par ces manœuvres inhabituelles et les objectifs qui y sont liés.

⅚Par ailleurs, plusieurs sources proches du dossier affirment que la nomination du nouveau DG est couverte par des malversations. Elles évoquent également une vieille histoire au sujet d’une parcelle de terrain qui secoue actuellement la SICOGI.

«En effet, un bras de fer et une grosse affaire foncière semble opposer cette société immobilière, un particulier et une microfinance dénommée « Fin Elle ». Les faits remontent à 2001 lorsque Djibril Camara obtient le lot n°165 îlot 10 d’une superficie de 525m², issu du terrain immatriculé au numéro 207 906 du Livre Foncier de la Riviera appartenant à la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi). Mais les problèmes fonciers ont commencé par rapport au terrain en question cette année, soit 20 ans après. Ces problèmes impliquent plusieurs personnes et sociétés autour de la même parcelle. Toutes les tentatives pour trouver un terrain d’entente sont restées vaines. En témoignent les multiples courriers échangés entre la SICOGI et la société « Fin Elle », d’une part et entre la SICOGI et la Conservation foncière de l’Etat ivoirien d’autre part, concernant la situation foncière de la parcelle litigieuse depuis 2020. La SICOGI a précisé dans un courrier que les requêtes adressées à cette institution financière pour éclairer les protagonistes sur le vrai propriétaire du terrain de 525 mètres carrés ont été vaines. Cette société immobilière a également adressé à l’entreprise « Fin’Elle » un autre courrier pour recueillir des informations qui permettraient d’éclairer sur les circonstances qui ont conduit à la prise de cette hypothèque conventionnelle », mentionnent nos sources.

En réponse au courrier de la SICOGI, la microfinance « Fin’Elle » a précisé que l’emprunteur Sidiki Boubacar Sangaré avait sollicité et obtenu de leur institution, un prêt de 200.000.000 de FCFA en contrepartie de garantie d’une hypothèque d’un terrain nu formant le lot 165 de l’îlot 10 sis à Abidjan-Cocody Riviera Palmeraie. Or, la société de gestion immobilière estime que cet état foncier n’est pas clair.

Pendant que l’affaire suit son cours, nous apprenons enfin que le service qui gère les questions foncières au sein de la SICOGI va passer sous la tutelle du service de l’audit, dans lequel travaille, Idrissa Fofana, petit frère de l’ancien DG Bouaké Fofana et actuel ministre de l’Assainissement et de la salubrité.

Avec Koaci.com

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