Fin de Congrès: Gbagbo annonce qu’il va partir et dribble partenaires et adversaires

Un signal envoyé à Bédié et Ouattara

Après 48 heures, les travaux du congrès du Parti des peuples africains – Côte d’ivoire ( PPA-CI) ont pris fin par le discours d’orientation de Laurent Gbagbo.

Si la mobilisation a tenu ses promesses avec la présence de plusieurs délégations africaines et européennes, des diplomates y compris ceux des puissances occidentales, le discours de Laurent Gbagbo aura été l’un des actes les plus atypiques.

Iconoclaste comme toujours, Laurent Gbagbo n’a pas épousé un ton de triomphalisme. Il a préféré parler à la conscience des Africains sur ce que doit être l’ Afrique de demain. Un continent uni s’il veut gagner le défi du développement et forcer le respect des autres. D’où le rêve du panafricanisme qu’il dit avoir commencé sous son magistère à la tête de l’État mais qui s’est estompé avec les attaques ennemies.
Laurent Gbagbo a réglé des comptes à ceux qui veulent « décréter  » sa retraite politique. « Personne ne décidera à ma place », s’est-il braqué avant de dire pourquoi il lance ce nouveau parti. D’abord, sortir de ce qu’il a appelé la polémique stérile pour parler de la guéguerre qui avait commencé avec son ancien premier ministre Affi N’guessan. Ensuite le désir de mettre sur pied un instrument de lutte pour servir la cause du panafricanisme, son nouveau cheval de bataille.

Ce qui lui tient à cœur, c’est surtout sa volonté de préparer sa retraite comme il le désire. Aussi a-t-il tonné du haut de la tribune :

« Nous avons eu des déboires dans le passé parce que j’ai quitté la tête du parti (le FPI) en 2001, mais sans préparation de la passation de pouvoir. Et cela a provoqué la catastrophe.

Donc, il faut préparer le retrait des aînés. La structure du parti, que j’ai voulue, est une structure pour préparer mon retrait et que demain, je puisse aller dans mon village, sans regrets. Mon ambition, c’est de partir, pas pour vous abandonner mais en étant militant de base. (…) A cet âge et après ce parcours, la sagesse, c’est de se préparer à partir, mais pas brusquement. La sagesse est de se préparer à partir. Donc je partirai mais sachez que je suis avec vous. On mènera ensemble les combats ».

Cette partie du discours a laissé pantois ses partisans venus nombreux et accrochés à ses lèvres. Silence dans la salle comme pour désapprouver mais Laurent Gbagbo a tenté de rassurer.

Un discours depuis le Sofitel Hôtel Ivoire qui parle également à Bédié et Ouattara qui s’apprêtent eux aussi à passer le flambeau.

Sont également servis, en ayant du grain à moudre, ceux-là qui depuis ces derniers temps agitent le débat de la limitation de l’âge à la présidentielle.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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2 réflexions au sujet de “Fin de Congrès: Gbagbo annonce qu’il va partir et dribble partenaires et adversaires”

  1. ========= PARI RÉUSSI ? =======

    Ils sont partis avec, disaient ils à qui voulait l’entendre, le contenu et le cœur du Parti, laissant l’enveloppe donc vide, aux mains de AFFI N’GUESSAN.

    Personne ne peut donc dire que la montagne n’a pas accouché.

    Mais le bébé …

    Apparemment il n’a rien de l’ancien. Oû est donc passé le contenu de l’enveloppe ?

    Et si AFFI détenait toujours et l’enveloppe et son contenu ?

    ===== LE MANIFESTE DU PARTI =======

    Plus que les discours, paroles qui s’envoleront à coup sûr avec temps, qu’ils aient été lus ou déclamés par des leaders propulsés ou des figures politiques complètement oubliées dans leur propre pays, ce que le petit monde des « talentueux archivistes » attendait, c’est le tant annoncé Manifeste du Parti. La commission est composée des grands penseurs encore vivant et attachés à une vision personnifiée. On ne peut douter de leur intelligence collective.

    Voici pourquoi les morceaux de déclarations à recouper, n’intéressent pas trop certains.

    Que dit Le Manifeste ?

    Pour parler comme l’un d’entre eux:

    « A vous la parole. Prenez-la ! Et pour la vérité !

    Comment cette affaire de PPA est sortie de l’enveloppe du FPI ?

  2. ======= LES FAUX NUMEROS 1 ========

    En Afrique et pas spécialement aux bords de la Lagune EBRIE, les « numéros 2 » ne seront-ils, ni plus ni moins que des futurs « numéros 1″ en carton ?

    « Nous avons eu des déboires dans le passé parce que j’ai quitté la tête du parti (le FPI) en 2001, mais sans préparation de la passation de pouvoir. Et cela a provoqué la catastrophe… »

    La révélation est énorme. Certainement elle est vraie. C’est l’une des thématiques qu’on voudrait voir figurer dans les mémoires des hommes qui acceptent de passer la main. Le MEA CULPA dans le calme et la sérénité. Et non à l’occasion d’un règlement de comptes interne. Le contexte actuel affaiblit la portée de cette révélation.

    ===== LA LEGITIMATION DU RETOUR A LA MANŒUVRE DE OUATTARA =====

    Le Président Gbagbo volontairement ou involontairement, vient de démontrer toute la justesse de la décision du Président OUATTARA de reprendre la main, après le décès d’Amadou GON COULIBALY !

    L’argument serait spécieux pour certains mais on ne peut dire que GBAGBO ne légitime pas la position de OUATTARA.

    ===== POUR LE RESTE… ======

    On ne peut que souhaiter bon vent au PPA.

    Qui n’est pas le (CPA-U) CONGRÈS DES PEUPLES AFRICAINS UNIS, mouvement de soutien local.

    Qui n’est pas aussi l’éphémère « The African People’s Party (APP) » Kenyan.

    Qui n’est pas non plus Le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) dont le PDCI est l’une des composantes encore en vie. Que cette vie soit sous assistance médicale ou pas !

    Qui n’est pas enfin Le Parti de la convention du peuple (Convention People’s Party, CPP) fondé sur les idées de l’ancien président Kwame Nkrumah. Le CPP qui a conduit N’krumah de la prison ai pouvoir…

    Mais qui sait ce qui est dans le ventre des dignitaires qui ont rédigé le Manifeste du Parti, que d’autres étaient chargés de baptiser ?

    En général celui qui baptise est celui qui conçoit le Manifeste. Mais ça fait quoi ? Les mauvaises langues ont toujours quelque chose à dire ! Elles pourraient voir ici une mesure de prudence.

    Comme si en raison des « un Kouyaté ne peut pas Maire à Lakota » qui composaient la commission du Manifeste, quelqu’un a jugé plus sage de confier la commission « Dénomination du Parti » à un autre groupe…

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