Les Universités de Côte-d’Ivoire absentes du top 200 d’Afrique – Le Fonsti et les ministères de tutelle cherchent des solutions

Le Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (Fonsti) et le Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique (Pasres) ont convenu d’apporter une solution rapide aux défaillances des universités et institutions d’enseignement Supérieur en Côte d’ivoire. Des défaillances qui ont pour conséquence l’absence de nos établissements d’enseignement supérieur dans le top 200 des meilleures universités africaines tel qu’établi par UniRank, un organisme de référence en matière de classement.

Sur cette question, un atelier de réflexion s’est ouvert le 20 octobre 2021 à Grand Bassam. A la cérémonie d’ouverture dudit atelier, le secrétaire général du Fonsti et secrétaire exécutif du Pasres, Dr Sangaré Yaya a fait le constat amer. « L’organisation de cet atelier est parti du malheureux constat de l’absence, ces dernières années, des universités ivoiriennes parmi les meilleures du continent africain. Après les dizaines de milliards de Fcfa investis par le gouvernement dans la réhabilitation et l’équipement de nos universités, cette situation nous est apparue difficilement acceptable », a analysé Dr Sangaré.

La situation est ainsi mise en lumière. Nos établissements d’enseignement supérieur sont à la traîne là où des universités sud-africaines, sénégalaises, burkinabé et même béninoises figurent au moins dans le top 200. Seul, l’INP-Hb de Yamoussoukro sauve l’honneur en arrivant à la 197e place dans le classement africain.
Pour le ministre ivoirien de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, cette situation est inacceptable, elle n’honore pas la Côte d’ivoire. Aussi, a-t-il décidé de prendre le taureau par les cornes afin que dans des délais raisonnables, la Côte d’ivoire place au moins une université dans le top 30. La Suisse par l’entremise de son ambassadeur Anne Lugon Moulin soutient cette initiative.

« Il ne suffira plus de célébrer, chaque année, les promus au Cames parmi les enseignants chercheurs de nos universités. Au-delà des évaluations par leurs pairs, il est vital pour notre pays que nos institutions universitaires soient reconnues au plan international comme des institutions d’excellence, attractives et capables d’impacter positivement le développement socio-économique et culturel des pays africains », assène Dr Sangaré Yaya dans son allocution.

Pour le ministre Adama Diawara, en attendant les conclusions de cet atelier, une batterie d’actions prioritaires est nécessaire pour donner à nos universités la dynamique voulue pour figurer au hit-parade des universités africaines. Pour lui, tout commence par l’uniformisation de la rentrée académique dès cette année 2021/2022. Aussi, depuis le 19 octobre 2021, la rentrée universitaire a-t-elle vu son top départ. A côté de cette mesure, le ministre envisage également d’établir chaque année un classement des universités publiques et privées sur l’ensemble du territoire. Il en appelle également à une gouvernance des universités par les bonnes pratiques.

Bref. Le séminaire de Grand Bassam se fixe déjà des objectifs pour accompagner la politique managériale de la tutelle. Entre autres objectifs :

– aligner la qualité du management des universités sur les exigences et critères de classement des meilleures universités en Afrique et dans le monde – identifier les principales faiblesses structurelles, managériales, scientifiques et technologiques de nos universités
– transformer progressivement les universités classiques en universités numériques de haut niveau appliquant un système bimodal (enseignement en présentiel et à distance)…

Ces objectifs sont nobles. Mais pour les atteindre il faudra déjà envisager de combattre les maux visibles dont la corruption, le clientélisme et le laxisme. Nos universités souffrent du phénomène des heures complémentaires avec son lot de tricherie et de corruption. Des enseignants qui sont pointés alors qu’ils n’ont jamais effectué le moindre enseignement, des heures complémentaires volontairement gonflées pour certains pour amasser de l’argent, la nomination des dirigeants au lieu du recours à l’élection sont autant de défaillances qui minent nos universités. Il y a du travail à faire.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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