Au Burkina un convoi militaire français parti d’Abidjan bloqué par les jeunes, Kaboré poussé à la démission, coupures d’internet…

Exaspération – Depuis jeudi 18 novembre, des Burkinabés s’opposent au passage d’un convoi logistique de Barkhane, l’obligeant à arrêter sa progression vers le Mali. Une première depuis le début de l’opération française dans le Sahel en 2014.

Le rejet de l’armée française dans la région ne cesse de croître, surtout parmi les jeunes.

L’enfant est porté en triomphe, à bout de bras par une foule en liesse. Avec son lance-pierre, il vient d’abattre un mini drone envoyé par les soldats français d’un convoi logistique pris au piège à Kaya (100 km au nord de la capitale burkinabée). Sur les réseaux sociaux, son image et son exploit sont relayés par des Burkinabés exaspérés par la présence française sur leur sol.

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Burkina Faso : que se passe-t-il avec le convoi militaire français bloqué ?

Des officiers de l'armée burkinabé patrouillent près d'un véhicule blindé français stationné à Kaya, capitale de la région du centre-nord du Burkina Faso, après que la population a manifesté pour s'opposer au passage d'un important convoi logistique de l'armée française en transit vers le Niger voisin, le 20 novembre 2021 CRÉDIT PHOTO,GETTY IMAGES
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BBC Afrique

Des officiers de l’armée burkinabé patrouillent près d’un véhicule blindé français stationné à Kaya, capitale de la région du centre-nord du Burkina Faso, le 20 novembre 2021

Pendant plusieurs jours, des manifestants qui exigent le départ des forces françaises du territoire burkinabé ont bloqué le passage d’un convoi militaire français.

La France a demandé au président Roch Marc Christian Kaboré d’intervenir pour apaiser la situation.

Il n’y a jusque là pas eu de réaction officielle du coté burkinabé, si ce n’est le déplacement du gouverneur du Centre-Nord basé à Kaya qui était allé à la rencontre des manifestants pour leur demander de lever leur blocus afin de permettre à l’armée française de quitter le territoire.

Un convoi logistique militaire français, en provenance de la Côte d’Ivoire, traverse le Burkina Faso pour rejoindre le Niger.

A soldier of the French Army patrols a rural area during the Barkhane operation in northern Burkina Faso on November 9, 2019. (Photo by MICHELE CATTANI / AFP)

Selon nos dernières informations, le convoi a quitté la ville de Kaya suite aux manifestations qui y ont débuté vendredi et se sont poursuivies samedi. Le convoi de plusieurs dizaines de véhicules se trouve désormais à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou.

« Les manifestations se sont poursuivies dimanche dans la capitale où des jeunes ont érigé des barricades aux sorties Nord-Est et Est de la ville. » rapporte Simon Gongo, correspondant de BBC Afrique à Ouagadougou.

Il était presque impossible pour les véhicules de circuler jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre qui ont dispersé les manifestants dans la ville. Mais c’était sans compter avec leur détermination, car dès que la police avait quitté les lieux les jeunes manifestants étaient revenus avec les mêmes barricades, dit-t-il.

Il faut noter que les sorties Nord-Est et Est de la capitale, Ouagadougou, mènent à Kaya.

Des manifestants protestent contre la dégradation de la situation sécuritaire et demandent une réponse aux attaques djihadistes, à Ouagadougou, le 3 juillet 2021

Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, estime qu’il y a des « manipulateurs » qui attisent le sentiment anti-français dans le pays.

Les jeunes manifestants s’opposent à la présence française dans le Sahel, dans le cadre de la lutte contre les militants islamistes qui sévissent dans la région, et réclament leur départ du territoire national.

Selon des informations non confirmées, des soldats français auraient tiré des coups de semonce sur les manifestants.

Coupure d’internet
Par ailleurs, l’internet a été coupé dimanche dans le pays, même si les opérateurs de téléphonie ne se sont pas officiellement exprimés sur la question.

« Habituellement, lorsqu’il y a ce genre de situation, les services de communication des opérateurs de téléphonie prennent la parole pour donner par exemple la nature de la panne s’il y en a et s’excuser auprès des clients, » explique le correspondant de BBC Afrique.

Malheureusement, dit-il, « cette fois-ci il n’y a pas eu de communication officielle » et par conséquent, la coupure est largement considérée comme étant liée à la situation.

Lundi à la mi-journée, l’accès à Internet n’était toujours pas rétabli.

BBC Afrique

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