Ces drôles de candidats en Côte-d’Ivoire qui ont peur d’affronter ADO, Bédié et Gbagbo

Drôles de candidats qui ont peur d’affronter ADO, Bédié et Gbagbo

Je m’apprêtais à publier mon article relatif au système hospitalier en Afrique et en Côte d’Ivoire quand j’ai vu de façon récurrente ce sujet de mon article de ce jour. Les candidats de seconds couteaux étalent leur aveux d’impuissance à la place publique. Ils veulent qu’ADO, Bédié, et Gbagbo se retirent de la vie politique. Ceux qui se prononcent le plus publiquement sont Jean Louis Billon et Affi Nguessan. Leur argument est que ces trois leaders sont vieux. En politique il n’y a pas d’âge limite, pourvu que vous disposez de vos facultés mentales et physiques, mais mentales surtout. C’est justement parce qu’ils sont vieux qu’ils doivent continuer à faire la politique. Regardez comment ils prouvent qu’ils sont tous les trois intelligents. Ce n’est pas une question de jeunes ou vieux mais un jeu d’intelligence, la politique comme la vie tout court d’ailleurs.

ADO: De simple responsable du comité interministériel puis premier ministre il a su conquérir le cœur de millions d’ivoiriens et du monde extérieur. Il a proposé son plan de gouvernement et a su séduire les populations. D’aucuns l’accusent de s’être endossé à une région du pays. Mais cela fait partie des tactiques intelligentes pour s’en sortir. Brèf. Il a su se battre en prenant la direction du parti. Lorsqu’il a constaté que le RDR était très critiqué pour son acquaintance avec les dioulas et les peuples du Nord de la Côte d’Ivoire, il a créé le RHDP puis l’a transformé en parti politique; un RDR modifié et restructuré.

On y retrouve aujourd’hui des gens venus du PDCI et d’autres petits partis politiques mais également d’autres régions du pays. Par exemple les Anoblé de San Pedro, Adjoumani de Bondoukou, Mme Goudou de Toumodi, etc. Aujourd’hui cette étiquette de RDR, parti des Dioulas ne prospère plus. Malgré la dominance des Dioulas dans le parti, le RHDP présente nettement mieux que le RDR que nous avons connu et cela grâce à l’intelligence de M. Ouattara. Et il continue de faire adhérer beaucoup d’autres ivoiriens dans le parti.

Bédié: Revenu d’exil, il a trouvé Laurent D. Fologo à la tête du PDCI. Il n’a pas mis du temps à s’imposer à la tête du parti avec la magie dont lui seul a le secret. Le parti a su résister aussi à la tempête militaire. Aux différents congrès, Bédié a toujours su s’imposer pour garder la tête du parti. Il n’a jamais empêché quelqu’un d’être candidat mais lui a gardé le profil haut en faisant à chaque fois des aménagements et en créant selon les besoins de nouvelles structures au sein du parti. Les Djédjé Mady, Lamine Fadiga et autres ont essayé mais Bédié demeure incontournable au PDCI.

Gbagbo: Est il vraiment l’animal politique qu’on dit de lui? Chacun y va de son commentaire. Moi j’ai admiré son courage politique face au tout puissant Houphouët. Il s’est présenté candidat face au Président Houphouët. Il est l’un des rares ivoiriens qui disait haut et fort à Houphouët ce que les ivoiriens n’osaient pas dire même dans leurs rêves, que le parti unique n’était plus à la mode dans ce monde. On lui reproche d’avoir manipulé les étudiants mais comme dans le cas d’ADO, cela fait partie des tactiques politiques. Gbagbo, Adah Camille et Marcel Eté ont brisé le mythe Houphouët et aujourd’hui les ivoiriens peuvent parler haut, peuvent écrire haut sans être inquiétés du moins théoriquement.

Gbagbo et ses amis de lutte ont su imposer le multipartisme à Houphouët. Il a bravé les militaires et s’est imposé à eux au temps de Robert Guéi. On le disait totalement mort politiquement depuis son incarcération à la Haye Mais l’homme en bon stratège a su déjouer tous les coûts pour se retrouver à la tête d’un nouveau parti politique qu’il a créé et qui compte déjà des milliers de militants. Il faut lui accorder ce crédit. Il est le père du multipartisme en Côte d’Ivoire. Tout le monde secoue la tête depuis les salons, y compris Nicolas Sarkozy. Gbagbo a su déjouer le plan d’Affi N’guessan et ses alliés en allant créer simplement son parti, évitant ainsi le piège juridique sur lequel Affi et ses alliés comptaient. Voilà un homme politique.

Les trois tous réunis ne sont pas parfaits certes, Ce sont des êtres humains. Mais nous devons admettre qu’après Houphouët, ils réussissent à tirer leur épingle du jeu. Ils ont montré qu’effectivement comme je l’ai toujours défini la vie est un jeu d’intelligence. Les obstacles seront toujours devant toi mais comment tu les gères pour avancer, c’est cela la différence entre les intelligents et les autres.

Alors pour en venir aux Affi, Billon, et autres qui veulent que ces trois leaders se retirent d’abord je dis qu’eux mêmes montrent ainsi qu’ils sont incapables. Le pouvoir on ne le donne pas, on l’arrache avec mérite. On se bat pour l’obtenir. Ce n’est pas forcément avec des armes mais avec des idées, des projets. Il faut séduire les gens à votre cause. Les gens viendront à vous non pas parce que vous êtes beaux ou riches mais parce que vous avez des idées, de bonnes idées, de bons projets qui méritent qu’on vous écoute.

Par conséquent, vous devrez montrer que vous êtes aussi intelligents ou plus intelligents que les autres par vos actions, vos programmes, vos activités et non attendre que les trois leaders dégagent d’abord. Et s’ils ne dégagent pas? Qu’allez vous faire? Forcer le conseil constitutionnel à les écarter sans motif valable? Si vous ne pouvez pas les affronter dans une compétition électorale cela veut dire que vous n’avez rien à proposer aux ivoiriens et je vous conseille de vous taire. Par rapport à ce qu’ils font, vous pouvez vous aussi proposer vos propres projets aux ivoiriens. Seuls Les électeurs apprécieront.

ADO, Bédié et Gbagbo n’iront pas d’eux mêmes, ce sont vos projets qui attireront les gens vers vous et comme ça ils seront découragés et prendront leur retraite. Par contre si vous persistez à avoir comme projet de société le retrait des autres, vous aurez échoué en tant que politiciens et vous devrez avoir le courage de vous taire. Macron n’a pas attendu que les anciens se retirent pour se présenter. Il a proposé son projet de société au peuple français. Celui-ci l’a apprécié et a voté pour lui.

Pourquoi voulez- vous que les gens meurent d’abord, ou soient handicapés d’abord, ou qu’ils se retirent d’abord avant de faire valoir votre savoir faire? Arrêtez de vous comporter comme les membres d’une équipe de football qui ont peur d’affronter leur adversaire et qui voudraient que les trois meilleurs joueurs de leur adversaire soient blessés, ou disqualifiés comme ça le match serait plus facile à remporter. Tant qu’ADO, Bédié, et Gbagbo sont alignés, ce sera difficile de les battre et gagner le match, il ne faut donc pas qu’ils soient dans le match; voilà caricaturées les pensées d’Affi, Billon et autres.

A Affi Nguessan, à Jean Louis Billon, et autres je propose à l’instar de ces trois grands leaders ivoiriens, de faire leur preuve sur un terrain bien vierge: par exemple celui de la démocratie en Côte d’Ivoire et en Afrique. Le multipartisme n’est pas la démocratie. C’est un petit pas vers la démocratie. Tant qu’il n y a pas de démocratie malgré la présence des milliers de partis politiques, le président en exercice fera toujours du pays ce qu’il voudra et il n’y aura rien.

On définit en général la démocratie comme le pouvoir du peuple exercé par le peuple. Le peuple se fait représenter. Mais le peuple doit être représenté dignement et à tous les échelons de l’appareil de l’Etat. Est-ce cela en Afrique? Je ne suis pas certain. En Afrique le président est tout, tout part de lui et tout finit par lui. Il contrôle tout c’est à dire l’exécutif, le parlement, le sénat, la justice, les régions, les finances, etc. Il n’a pas de compte à rendre à qui que ce soit. Les lois existent mais elles sont faites pour les autres, lui ne se sent pas concerné dans leur application. Il a un budget de souveraineté taillé sur mesure, un budget de présidence, il nomme les ministres et autres responsables des institutions sans l’avis de qui que ce soit, ni la chambre des élus, ni la chambre des sénateurs, il manipule la constitution, etc. Où est la démocratie? Si c’était en Afrique le président Trump serait encore au pouvoir présentement ici aux USA. En démocratie les pouvoirs sont équilibrés entre les institutions de l’Etat, ce qui n’est pas le cas en Afrique.

Affi Nguessan, Jean Louis Billon, et autres peuvent faire leur essai sur ce terrain vierge. Ils peuvent solliciter les suffrages des ivoiriens en leur permettant d’instaurer une véritable démocratie en Afrique et en Côte d’ivoire soutenus par des projets de développement plutôt que de souhaiter le retrait des autres de la politique sous prétexte qu’ils sont vieux. Allez y aux élections qu’elles soient primaires ou définitives pour faire valoir vos projets de société.

Dr. Charles Koudou, Administrateur de la Santé

Consultant en Santé et Développement, Fondateur de la Société Civile CND: Conscience Nationale pour le Développement www.cnd1.org contact@cnd1.org koudoucharles@gmail.com charleskoudou@facebook.

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