Côte d’Ivoire/Football: Dao Gabala, une louve dans la bergerie

Fernand Dédeh

Les dirigeants des clubs de football en Côte d’Ivoire, auront leurs yeux pour pleurer. Par leurs querelles intestines et de cours communes, ils ont introduit la louve dans la bergerie. Et maintenant, elle n’entend pas en sortir tant qu’elle n’est pas sûre d’avoir nettoyé les écuries. Et c’est elle qui a désormais la montre. Et, elle a tout le temps!

La présidente du comité de normalisation peut être décrite comme une parfaite sophiste. Avec froideur, lucidité et une intelligence fine et éprouvée, avec en plus le sens de repartie d’une politicienne doublée d’une diplomate de métier, elle a dit aux journalistes de Sport et aux acteurs, sans dire, les pilules et couleuvres à avaler.

Une conférence de presse ce mardi 23 novembre 2021, aux relents de Didiga…Chacun est responsable de ce qu’il a compris et ce qu’il veut comprendre. Mais elle est droite dans ses baskets: elle est en mission. Elle ne peut pas partir tant que sa mission n’est pas achevée. Et tout ne dépend pas d’elle. Tout dépend de ceux qui l’ont nommée. Sa mission avait été définie dans le temps: 12 mois. Jusqu’au 31 décembre 2021. Un an pour assainir l’environnement à la fédération ivoirienne de football, un an pour faire le toilettage des textes. Un an pour organiser l’assemblée générale élective.

À exactement 37 jours du délai imparti par la FIFA, échec mais pas mat. Une chose est pour le moins sûre, l’assemblée générale élective prévue initialement le 20 décembre 2021 ne peut pas se tenir. Plus encore, la mission d’assainissement des finances, le toilettage des textes, toujours en cours. Elle ne prononce pas le mot prorogation du mandat du comité de normalisation mais en mettant bout à bout, c’est le message subliminal qui découle de son plaidoyer. Elle veut juste mettre les rieurs de son côté et laisser l’initiative à ceux qui l’ont nommée de rendre publique, la mesure. Les esprits sont cependant bien préparés. « Nous sommes une mission de transition. Et quand on est une mission de transition, c’est pour préparer l’avenir. C’est que nous essayons de faire plan technique, au plan juridique et au plan de la gouvernance. Nous préparons l’avenir pour que d’autres personnes viennent continuer et pérenniser. Sortons du fétichisme des dates. »

Le football ivoirien n’est pas sorti de l’auberge. Il était sur des vagues impétueuses. La zone d’incertitudes s’agrandit. La présidente du comité de normalisation avait jusque-là, bénéficié d’un relatif état de grâce. Sa méthode, son vécu, sa position médiane dans la société, son expérience dans la gestion des structures en crise comme la Coopec, son indépendance d’esprit et son leadership au niveau national, avaient mis les antagonistes de la communauté du football à équidistance. Tous les camps lui avaient accordé le bénéfice de la bonne foi. Et surtout s’étaient engagés à l’accompagner pour sortir remettre les choses à l’endroit. Du reste, elle avait assuré ses interlocuteurs de sa volonté de sortir le plus tôt possible du cambouis Et le plus rapidement. Elle a les coudées franches.

Au bilan, elle n’a pas tenu sa promesse. Elle entend balayer la maison entièrement. Dans les coins et recoins. Tant que cette mission n’est pas achevée, elle campe. Les textes? Son comité a fait les propositions. Mais ceux qui l’ont nommée doivent arbitrer. Elle est dans l’attente du retour des textes de la FIFA.

En attendant, la novice du football, il y a encore 10 mois, à vite appris. Elle sait maintenant ce qu’un sélectionneur national doit faire pour rester à la tête de l’équipe et surtout gagner. Elle propose que les joueurs retenus s’engagent devant les membres du comité de normalisation à défendre le pays, le drapeau national. Les échéances sont si rapprochées qu’elle est partie pour gérer la CAN2022 au Cameroun et peut-être aussi, la CAN2023.

Fondamentalement, elle n’a peut-être pas changé. Elle n’a sûrement pas un agenda caché. Elle surfe sur les intérêts et les directives de l’extérieur. De ceux qui l’ont nommée. Elle a préparé l’opinion nationale à une possible prorogation de la mission du comite de normalisation. Elle part au Caire, ce mercredi 24 novembre 2021. Elle va prendre part à l’assemblée générale extraordinaire de la CAF. Elle va rendre compte à ses mandants. Puis la décision de reconduction du comité de normalisation sera formalisée ou non.

Disons les choses comme elles sont: le comité de normalisation entre désormais dans l’ère des compromis et peut-être, des compromissions… Pauvre football ivoirien!

Fernand Dédeh

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1 réflexion au sujet de « Côte d’Ivoire/Football: Dao Gabala, une louve dans la bergerie »

  1. ==== ENTRE COMPROMIS ET COMPROMISSION, TOUT UN MONDE ! =====

    Si le compromis est « un arrangement dans lequel deux parties font des concessions mutuelles dans le but d’arriver à une collaboration », la compromission par contre met en lumière « le fait d’exposer quelqu’un, de s’exposer à un préjudice moral ou d’engager sa réputation dans une affaire douteuse ; arrangement conclu par lâcheté ou intérêt ».

    Ainsi donc tandis que l’un donne une perception positive, l’autre fait une large ouverture à la négativité, à l’absence d’éthique et tout ce qui en découle !

    Entre les deux se glisse très souvent un fait de concussion. Cette dernière étant une « infraction commise par un représentant de l’autorité publique ou une personne chargée d’une mission de service public qui, sciemment, reçoit, exige ou ordonne de percevoir une somme qui n’est pas due. ».

    Et maints fois un acte de connivence engage les auteurs liés dans le cas de la compromission ! La connivence elle subodore une intelligence, une complicité morale ou intellectuelle conduisant vers le délictueux !

    L’excellent Journaliste journaliste Jésus Kouassi Yobouet, qu’on ne saurait accuser d’user et d’abuser des mots avec une méconnaissance avérée de leur sens, avait fait un magistral cours sur les termes de COMPROMIS COMPROMISSION et CONNIVENCE dans son hommage au ….Président Sékou TOURE qui durant sa vie entière, refusa la CONNIVENCE et les COMPROMISSIONS DOUTEUSES !

    Nous n’avons pas ici, la prétention de faire une leçon de droit à notre ami qui parle abusivement de l’intrusion d’une « louve dans la bergerie » !

    Et pourtant je serais tenté de dire que pour une fois LE DROIT S’EST INVITE DANS LA MAISON DITE DE VERRE ! En voyant le regard apaisé de l’auguste Agrégé de Droit Public et Science Politique, Professeur titulaire des Universités, Président d’honneur de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme, ancien vice-président de l’Union interafricaine des droits de l’homme et ancien ministre de la Sécurité intérieure, le Professeur Martin BLEOU.

    ===== CETTE MAISON DE VERRE ======

    C’est l’antre d’une Galaxie fermée ! S’ils savaient le sort qui les attendait avec la mise en place du Comité de Normalisation, les acteurs de notre écosystème du football auraient justement usé de toutes les compromissions et connivences pour fermer la porte au regard de la FIFA ! Avec la présence de leur homme lige, SAM ETIASSE dans la première composition élargie dudit Comité, ils ont été rassurés. Jusqu’à ce que ce dernier soit poliment remercié. Une séparation matérialisée, le jeudi 12 février 2021 en présence de commissaires de justice, qui ont scellé le bureau de l’ancien directeur exécutif de la FIF. Avant de faire l’inventaire. Une procédure NORMALE mais qui a été difficile à avaler par les uns et les autres !

    Exit donc les jeux de jambes des danseurs de SIMPA, qui ont torpillé la mission de l’ancienne commission chargée des Élections de la FIF et qui était dirigée pourtant par une très haute personnalité du football Ivoirien, le Ministre René Djedjemel Diby, l’homme de Sénégal 92.

    Peut on considérer la Maison dd verre de la FIF comme une bergerie ? Une maison dont les patrons peuvent agresser un Alain Gouamené comme un vulgaire sportif ? On les comprend ! Ils prétendent être riches avant d’être à la FIF mais ils refusent qu’on jette un œil dans leur gestion !

    Pourquoi elle a eu toujours des difficultés à cohabiter avec un juriste ? Un authentique bien entendu !

    Les pratiques..les pratiques….les habitudes qui y ont la vie dure.

    Souvenons nous en de la démission en Mai 2014 de Michel Brizoua-Bi, Président de la Commission des Affaires… juridiques !

    Feu L’ancien Président de la FIF avait seulement regreté que le courrier de la démission ait fait le tour des rédactions avant d’atterrir sur son bureau !

    « Le Président de la FIF avait seulement « regreté d’une part, que ce soit par le biais d’un Membre du Comité Exécutif qu’il ait été informé de cette décision et d’autre part, que le contenu de cette lettre soit rendu public par voie de presse, avant que lui-même n’en prenne connaissance .. ». Tels étaient les propos !

    On ne peut soupçonner un Michel Brizoua Bi de méconnaître les mécanismes de l’administration. Mais Paix aux Absents !

    Les héritiers de la MAISON de VERRE, oû on peut fomenter un complot pour évincer un sélectionneur national ( Yeo, Trousses etc) ne peuvent considérés comme des brebis. Et l’équipe du Comité de Normalisation un troupeau de Loups !

    On peut ne pas aimer les méthodes de la FIFA mais la paralysie du football Ivoirien est bel et bien le fait de ses acteurs principalement ses dirigeants abonnés à toutes formes d’arrangements.

    Ne réveillons pas les morts.

    Mais à la FIF, MADY TOURE le guineen de Conakry, émigré en Sierra Leone, pouvait en une nuit, devenir Alioune CISSE (transcrit ALIOU par la presse, puis l’année suivante DZM TURRAY !

    On passera outre les autres nombreuses affaires (Kah Jean Michel, Kablan Ignace etc). Les faits de mauvaise gloire sont nombreux et l’opportunité est belle pour faire UN TRES MENAGE !

    Voici pourquoi pour paraphraser Mitterand, il faut du temps au temps ! Naturellement un changement de calendrier n’arrange pas les affaires de tout le monde. Et pour cause. Ceux là oublient que la gestion calamiteuse de notre football Roi a atteint son paroxysme avec l’Africa Sports en deux division.

    Laissons les audits suivre leurs cours. Qu’on puisse à la fin écarter tous ses suceurs de sang des sportifs…

    Laissons les rédacteurs des textes nous proposer une base solide qui nous permettra l’optimisation dans l’exploitation des infrastructures de la CAN 2023, après cette compétition !

    Au Mali, en Guinée, …A la FIF, les normalisations doivent être profondes et non des transitions hâtives !

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