L’impunité, une faiblesse qui a longtemps miné l’houphouétisme



Or donc, cela était possible dans la pratique de l’Houphouétisme. A savoir, combattre de façon exemplaire et avec toute la détermination et la rigueur requises, toute forme de soustraction frauduleuse des deniers publics. L’Inspection générale d’Etat dont on avait perçu l’avènement comme l’expression d’une complaisance osée, aura donc infligé un démenti cinglant à ceux qui avaient cette vilaine perception d’elle. C’est qu’elle a pris le temps d’évaluer avec parcimonie, la gestion des comptes de différentes entreprises d’Etat allant de 2018 à 2020. Il en a résulté la mise à nu de divers dysfonctionnements, des profils et compétences professionnelles, loin d’être productifs à des postes pourtant essentiels. Ainsi que le débarquement en cascade, de plusieurs directeurs généraux et acolytes ou associés pour des malversations. Certains de ces malfrats déguisés, avaient tenté l’intimidation en criant à l’injustice. Mais, pour n’avoir pas obtenus des échos favorables à leurs tentatives éhontées, ils s’essaient actuellement au pardon. Reconnaissance implicite de leur culpabilité, marquée par le commissionnement nocturne de quelques personnalités influentes, vers le principal décideur politique du pays. Afin qu’il leur accorde sa grâce. Alors qu’ils n’ont même pas encore subi la procédure judiciaire qui les attend fermement.

« On ne regarde pas dans la bouche de celui qui grille des arachides » : allégorie rieuse et fâcheuse à la fois, souvent jetée à la face de tous ceux qui, au cours des années 1970à1980, s’offusquaient de savoir qu’aucune véritable sanction punitive n’était prise à l’encontre de tous ceux qui, piochaient allègrement dans les sacs à foin de l’Etat. C’est que, la trop grande mansuétude de l’Houphouétisme venait à l’époque, comme un bouclier invisible, contrer toute tentative de conscientisation collective en la matière. Il en a de toute évidence découlé, une vaste culture de l’impunité. Qui, a fortement fertilisé le champ de la gabegie à tous les niveaux de la société ivoirienne. La parfaite illustration de cet état de fait est, l’échec spectaculaire des sociétés d’Etat. Lesquelles étaient pourtant perçu comme un symbole fort du succès du capitalisme d’Etat, initié par le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, au cours des premières décennies qui ont suivi l’indépendance, pour bâtir les fondements de l’économie nationale. Et ce grâce aux recettes tirées de la production et de l’exportation du café et du cacao et autres notamment. D’où cet autre slogan d’encouragement : « le succès de ce pays repose sur l’agriculture ». Pour ainsi justifier tout l’intérêt accordé à l’essor du secteur agricole. La pratique du détournement des deniers publics, se poursuivra au fil des années, de façon plus osée et subtile à la fois. Suscitant par moments des scandales retentissants, par ce que portant sur d’importantes sommes d’argent, tirées des contributions financières étrangères, au développement du pays.

Mais, qu’on se le tienne pour dit désormais. Les héritiers actuels de la philosophie politique du bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, ont à ce jour corrigé cette insuffisance de l’Houphouétisme. La lutte contre l’impunité des mauvais gestionnaires des deniers publics, n’a que trop longtemps fait défaut à cette conviction politique. Elle est dorénavant engagée contre tous ces bandits à col blanc, qui n’auront pas encore compris, ou simplement s’obstineraient à ne pas croire que les temps ont bel et bien changé. Que l’impunité n’est plus de mise. Du coup, il devient aussi primordial pour les populations, de s’approprient pleinement cette réalité, en soutenant les pouvoirs publics. En s’affranchissant surtout, de tout sentimentalisme tribal, militant, communautariste, fraternel ou encore amical, dans lequel d’aucuns voudraient les embarquer, afin que les mis en cause échappent à la rigueur de la loi. La corruption, le racket et tous ces autres actes similaires, dorénavant traqués au quotidien avec une bouleversante sérénité par le ministre Epihane Zoro Bi et son équipe, achèvent de convaincre sur la ferme volonté d’Alassane Ouattara, à faire de la Côte d’Ivoire, un pays ou la bonne gouvernance se cultive par l’action et par l’exemple.

Moussa Ben Touré

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