Face à l’intransigeance des colonels au pouvoir au Mali, Macron se résout à aller discuter avec Goïta à Bamako

Ceux qui les connaissent, ceux qui ont eu à les fréquenter de près, les disent très intelligents et très stratèges.
Eux, ce sont les 5 cinq colonels maliens qui dirigent le pays depuis le coup-d ’État du 18 août 2020, Assimi Goïta, Malick Diaw, Modibo Koné, Ismaël Wagué et Sadio Camara.

Sûrs d’avoir le soutien des Maliens, ils n’ont pas plié face aux menaces de Florence Parly ou encore de Jean-Yves Le Drian. Entretenant aussi de bons rapports avec l’Algérie et la Russie de Poutine, les 5 colonels s’apprêtent à dire leurs vérités au Président Français, Emmanuel Macron qu’on annonce dans leur pays le 20 décembre prochain.

Hervé Coulibaly

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Mali: rencontre Assimi Goïta-Emmanuel Macron à Bamako le 20 décembre

Le président français va rencontrer le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne. C’est la première fois que les deux chefs d’États se parleront en face-à-face après plusieurs échanges téléphoniques. La rencontre est prévue lundi 20 décembre à Bamako, selon des informations de Jeune Afrique, que RFI a pu confirmer auprès de l’Élysée. Les sujets de discussions ne manqueront pas, avec Emmanuel Macron.

C’est dans un contexte diplomatique tendu qu’Assimi Goïta va recevoir Emmanuel Macron à Bamako, la capitale malienne, dans quelques jours. Le président français y est attendu lundi 20 décembre. Fin de l’opération Barkhane, potentielle arrivée des paramilitaires russes dans le pays ou encore durée de la transition malienne : les sujets ne manqueront pas, entre eux.

Depuis plusieurs mois, les deux États rivalisent d’amabilités par déclarations interposées. Le Mali, via son Premier ministre de la transition Choguel Maïga, avait qualifié la fin de l’opération Barkhane d’« abandon en plein vol » devant les Nations unies. Des propos qualifiés de « honteux » par Emmanuel Macron, qui avait alors remis en cause la crédibilité du gouvernement malien.

Dans la foulée, les allusions régulières des autorités maliennes à la possible venue des mercenaires russes du groupe Wagner ont encore aggravé les tensions. Ces sujets militaires seront au cœur de cette rencontre exceptionnelle entre les deux chefs d’État.

L’un des objectifs du président français sera d’ailleurs de convaincre Assimi Goïta de ne pas recourir aux paramilitaires pour combattre le terrorisme. Et après cette rencontre à Bamako, au cours de laquelle la fin de la transition et la date des prochaines élections seront également évoquées, Emmanuel Macron se rendra ensuite à Gao pour partager un dîner de Noël avec les militaires français encore sur place.

« Cela démontre que le fait de fixer des lignes rouges est toujours problématique en matière de diplomatie. (…) Il est indispensable de discuter et de négocier d’un point de vue diplomatique. »

RFI

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1 réflexion au sujet de « Face à l’intransigeance des colonels au pouvoir au Mali, Macron se résout à aller discuter avec Goïta à Bamako »

  1. VISITE DE MACRON

    Sur la forme…que des incongruités :

    Une visite sans consultation ni négociation diplomatique…comme pour bien montrer l’illégitimité du pouvoir Malien (c’est d’abord sur les réseaux sociaux et par la presse qu’elle a été annoncée)…

    Une visite accompagnée de Nana Akufo (président de la CEDEAO)…comme si la France avait besoin de se faire chaperonner par celle-ci ou encore comme si elle était l’avocate de celle-ci…

    Une visite accompagnée aussi de Mahamat Deby, une grave incongruité…puisque tout aussi illégitime que Assimi Goïta…même si l’armée Tchadienne aide dans le cadre du G5 sahel (elle n’est pas seule)…

    Sur le fonds…des relents électoralistes :

    Macron n’est préoccupé que…par sa visite aux troupes françaises en opération au Mali…pour atténuer l’impopularité électorale de celle-ci aussi bien en Afrique qu’en France…

    Et comme il ne peut se pointer sur le territoire Malien sans passer par Bamako…sans envenimer les tensions déjà existantes…toute honte bue, il s’offre à moindre frais une visite à Assimi…accompagné…

    Pauvre France…qui ne sait sur quel pieds danser…

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