Politiciens africains: Arrêtez de distraire vos populations

Chers politiciens africains, je vous demande solennellement d’arrêter de distraire les pauvres populations au profit de vos intérêts personnels. Tantôt vous parlez de forum de réconciliation, tantôt de conseil national, tantôt de dialogues politiques, code de bonnes conduites, et que sais-je encore? Combien de fois allez-vous faire ces assises à votre satisfaction? Soit vous savez ce qu’il faut faire mais vous êtes de mauvaise foi, soit vous manquez d’inspiration et ne savez donc pas que faire. Vous tous, pouvoir comme opposition, vos discours sont truffés d’hypocrisies. Ayez des discussions franches et ouvertes sur tous les sujets qui posent problèmes.

L’initiative de tenir les assises de dialogues politiques n’est pas mauvaise en soi. Cependant, vous n’allez pas en profondeur des débats de peur de heurter quelqu’un certainement. C’est l’impression que vous donnez puisqu’à chaque fois, on fait semblant d’avancer et aux élections, ce sont des morts et des violences à ne pas finir. Je vous invite donc à avoir le courage de vous demander pourquoi à chaque élection ce sont les bagarres, les coup d’états, les rébellions? Il y a l’idée de s’imposer aux urnes, donc de tricher pour gagner coûte que coûte. Pourquoi tant d’engouement autour de la fonction présidentielle de la République? Pourquoi tant de candidats ou supposés pour la fonction présidentielle?

S’il n’y avait pas de caution à payer, je parie qu’on aurait facilement des millions de candidatures. Pourquoi? Pourquoi moins d’intérêt pour les autres postes de l’Etat? Qu’est ce qui attire tant dans la fonction présidentielle? Je vous invite à mettre sur la table de vos discussions ces questions et d’en débattre ouvertement sans peur ni hypocrisie. Pour moi tout ce qui est dans votre agenda de dialogue politique sont des sujets secondaires. Vous devez discuter et vous entendre sur ce que le président de la république doit faire, ce qu’il ne doit pas faire, ses limites et ses avantages, ses émoluments, ses rapports avec les autres institutions de l’Etat. Après quoi, vous allez proposer une constitution impersonnelle qui démystifie la fonction présidentielle, qui banalise la fonction, qui équilibre les rôles entres les institutions de l’Etat. Tant que vous n’y arriverez pas, vous vous ferez toujours les guerres à chaque élection quel que soit le nombre de dialogues politiques que vous allez organiser. Il faut une véritable démocratie dans les pays. Voilà pour moi le fond de vos palabres et personne n’ose en parler. IL faut crever l’abcès, il faut en parler et ne pas en faire un sujet tabou ou fermez là. Il vous arrive parfois de signer un document de code de bonne conduite avant chaque élection. Malgré cela, vos élections se terminent toujours par des palabres.

A partir du moment où le président de la république n’est plus ou ne se croit plus au-dessus des autres institutions, qu’il ne se considère plus comme le propriétaire du pays, qu’il n’a plus d’influence sur les finances publiques et privées du pays, ni la justice à ses bottes, encore moins de manipulation des forces de l’ordre, qu’il ne nomme plus aux hautes fonctions de l’Etat sans l’avis des autres institutions ou que les probables nominés ne soient soumis à des interrogatoires et contrôles judiciaires avant leur nominations définitives, tout ce que vous citez se résoudront aisément d’eux mêmes (découpages électoraux, commission électorale, mainmise sur la justice, les médias publics, etc).

Dans un pays de droit et équilibré, chaque institution fonctionne selon les règles établies dans la constitution et dans le strict respect des uns et des autres sans aucune interférence sur les prérogatives des autres. On n’y a pas besoin d’organiser des forums nationaux, des conférences nationaux, des dialogues politiques, etc. Chaque institution sait ce qu’elle a à faire et comment le faire. Vous les politiciens africains ne pouvez pas dire à vos chefs d’Etats qui vous envoient discuter des sujets politiques vos choix ou des choix des populations. Bien plus ce sont eux vos présidents qui vous dictent ce dont vous allez discuter. Exactement comme lors des rédactions des constitutions. Ce sont les présidents de la république qui préparent les brouillons et nos fameux constitutionnalistes viennent formaliser, je sais bien de quoi je parle. On satisfait aux desideratas des présidents de la république de peur de perdre nos postes de travail ou de peur de se retrouver en prison. C’est ainsi qu’ au finish les problèmes demeurent parce qu’on a eu affaire à des accords superflux, hypocrites. Vous vivez de cette hypocrisie. Après c’est vous même qui allez crier justice aux ordres surtout quand vous n’êtes plus au pouvoir oubliant que c’est cette même justice qui vous supportait quand vous étiez au pouvoir. Bref, ayez le courage de présenter à vos présidents les sujets de discussions qui fâchent, qui ne plaisent pas, les sujets jugés tabous.

La fonction présidentielle est le nœud de toutes nos guerres et autres violences, corruptions, népotismes, corruptions, etc, etc, en Afrique. C’est cette fonction qu’il faut démystifier en la réduisant à sa simple valeur. Une fois que les choses seront équilibrées comme on en voit en occident, les passions autour des élections cesseront. Il n’y aura plus de budget de souveraineté taillé sur mesure et tant convoité, plus de suprématie de l’exécutif sur les autres institutions.’ Tout cela doit être mentionné dans une constitution impersonnelle inaccessible aux chefs des États Africains. Si vous êtes sincères avec vous-mêmes, et si vous voulez vraiment le pouvoir pour vos populations, ayez le courage de proposer de réduire considérablement les pouvoirs des chefs d’Etats, ces demi-dieux en Afrique et vos palabres cesseront.

Merci
Dr. Charles Koudou, Administrateur de la Santé

Dr. Charles Koudou, Administrateur de la Santé

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