Sanctions contre le Mali: Le Cercle libéral de Côte-d’Ivoire apporte son soutien à la Cedeao/Uemoa

Déclaration du think tank Le Cercle libéral sur la situation du Mali

Abidjan le 13 janvier 2022

Le 09 janvier 2022, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, réunie à l’occasion de sa 4eme session extraordinaire à Accra (Ghana), a délibéré sur les développements politiques en République du Mali.
Au terme de sa session, la conférence a déclaré :

avoir constaté avec regret :
– l’incapacité des autorités de la Transition au Mali à organiser les élections présidentielles avant le 27 février 2022, contrairement à l’accord conclu avec la CEDEAO le 15 septembre 2021 et à l’engagement pris dans la charte de la Transition.
– le manque évident et flagrant de volonté politique des autorités de la Transition qui s’est traduit par l’absence de tout progrès tangible dans la préparation des élections ;
 avoir pris note :
– des conclusions des assises nationales du 13 décembre 2021 qui ont adopté un chronogramme qui prévoit la tenue d’élections présidentielles « d’ici fin décembre 2026 », soit une période de transition de six ans et demi ;
Cependant,
a estimé :
– ce chronogramme « totalement inacceptable » ;
a conclu à la volonté d’un « gouvernement de Transition militaire illégitime de prendre le peuple malien en otage pendant les cinq prochaines années » ;

a appelé les autorités de la transition à agir dans le sens d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Aussi, la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO a-t-elle décidé de renforcer les sanctions initiales prises le 12 décembre 3021 à Abuja au Nigeria, par des sanctions supplémentaires vigoureuses, notamment économiques et financières dont le gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales et commerciales de la CEDEAO, ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali. En outre, la conférence au sommet a décidé d’activer la force en attente de la CEDEAO, afin de parer à « toute éventualité ».
Ces sanctions seront réexaminées lorsqu’un chronogramme crédible pour l’organisation des élections présidentielles et législatives sera élaboré avec l’ensemble des partenaires et validé par tous.
Dans la foulée de la CEDEAO, les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine, réunis en session extraordinaire, ce même jour à Accra (Ghana), ont statué sur le même sujet. Au cours de cette session, outre la suspension du Mali des organes et Institutions de l’UEMOA, la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement a adopté des sanctions additionnelles vigoureuses, incluant notamment des sanctions économiques et financières, tout en se déclarant solidaire avec les sanctions prises par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.

Au regard de la gravité des événements qui compromettent dangereusement la paix, le développement, la stabilité et la souveraineté du Mali, pays frère de la Cote d’Ivoire et des autres Etats de la CEDEAO et de l’UEMOA, Le Cercle libéral, think tank affilié à l’Internationale Libérale et établi à Abidjan (Côte d’Ivoire), a accueilli avec un grand soulagement et une totale satisfaction les mesures pertinentes et courageuses prises par les Conférences des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA, à Accra, dans la capitale ghanéenne, le 09 janvier 2021.
La mise en œuvre de ces décisions fortes et courageuses, faut-il le souligner, constitue à ce jour le seul moyen pacifique pouvant aider le Mali à recouvrer, dans les meilleurs délais, son statut d’Etat de droit et, à se doter d’institutions démocratiques et de dirigeants légitimes. Il s’agit, pour les dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA, de contraindre le régime de transition à renoncer à sa volonté de s’incruster au pouvoir pendant « au moins cinq ans », par la ruse et la malice, sans se soumettre au suffrage du peuple souverain du Mali.

En effet, initialement, des concertations nationales tenues en septembre 2020, avaient adopté une Charte qui prévoyait une Transition de 18 mois. Les institutions régionales et internationales, la CEDEAO en tête, avaient fait bon cœur et accepter d’accompagner ce chronogramme. Est-il besoin de rappeler que le Président Alassane Ouattara fut le plus ardent défenseur de ce compromis minimum acceptable. Mais c’était sans compter avec la volonté cachée du quarteron de militaires putschistes de Bamako de confisquer, jusqu’à nouvel ordre, le pouvoir d’Etat.
Ainsi le 20 mai 2021, le Vice-Président toléré par les Chefs d’Etat de la CEDEAO, s’empara de la totalité du pouvoir a la faveur d’un second coup d’Etat et décida de le confisquer jusqu’à ce que « le Mali guérisse de ses maux séculaires ». Depuis ces événements, selon les témoignages de plusieurs observateurs nationaux et internationaux, la situation des libertés démocratiques et des droits de l’homme s’est considérablement dégradée. Des dizaines d’officiers et de sous-officiers de l’armée nationale sont embastillés, tandis que de nombreux cadres de l’opposition et de la société civile, critiques d’une transition prolongée, sont constamment harcelés. Le régime de transition militaire a démontré à suffisance sa mauvaise foi, s’installant dans une stratégie de division de la société malienne par une rhétorique nationaliste manichéen.

Par conséquent,
Le Cercle libéral :

– exprime son soutien actif aux décisions pertinentes et courageuses de la conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA, prises le 09 janvier 2021 à Accra, au Ghana ;
– encourage les Etats membres de la CEDEAO et de l’UEMOA à mettre en œuvre, avec la plus grande rigueur les dites-décisions ;
– adresse ses chaleureuses félicitations, son soutien actif ainsi que sa gratitude à SEM Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, pour son leadership éclairé, son sens du sacrifice et son engagement aux côtés des peuples de la sous-région, chaque fois que le destin de l’un d’eux s’est trouvé contrarié ; en l’occurrence, dans le cas du Mali, outre l’accompagnement diplomatique, cet engagement s’est aussi matérialisé par l’envoi d’un contingent de soldats ivoiriens dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) ;
– note avec une grande satisfaction le soutien franc de l’Union Européenne, de la France et des Etats-Unis d’Amérique aux décisions prises le 09 janvier par la Conférence des Chefs d’Etats de la CEDEAO et de l’UEMOA ;

– appelle le peuple de Côte d’Ivoire à manifester sa fraternité et sa solidarité envers le peuple frère du Mali, en soutenant activement les récentes décisions de la Conférence des Chefs d’Etat, qui ne visent d’autre but que d’écourter les souffrances de ce peuple frère, victime des stratagèmes d’un groupuscule civilo-militaire avide de pouvoir et qui tente de s’y accrocher, en instrumentalisant la souffrance des populations ;

Le Cercle libéral, au nom des valeurs qui fondent le libéralisme et dont les déterminantes sont la Liberté, la Démocratie et les Droits humains, se tient mobilisé afin de contribuer à toutes initiatives, régionale, africaine ou internationale, dont l’objectif serait de soutenir le peuple malien dans sa lutte pour restaurer la démocratie et l’Etat de droit, ainsi que sa pleine souveraineté sur l’ensemble du Mali.

Pour Le Cercle libéral,
Le Président
SE Mamadou HAÏDARA

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1 réflexion au sujet de « Sanctions contre le Mali: Le Cercle libéral de Côte-d’Ivoire apporte son soutien à la Cedeao/Uemoa »

  1. =========== UN THINK TANK ? =========

    Le ‘’Cercle Libéral de Côte d’Ivoire’’, une organisation d’obédience libérale qui est un club de réflexion, de prospection et d’analyses….

    Vraiment !!!

    Ils doivent être une belle poignée de membres dans ce machin !

    Je me serais bien passé de ce post !

    ====== PETIT RECTIFICATIF =====

    A Accra il y a eu certes 2 réunions. Mais pas l’ordre que vous présentez.

    Le matin ce fut d’abord celle de l’UEMOA. Puis le soir celle de la CEDEAO !

    C’est pourquoi dans le communiqué final de la Réunion des Chefs d’état et de Gouvernement de l’uemoa dit :

    « La Conférence reste solidaire des décisions qui SERAIENT PRISES par les autorités de la CEDEAO »

    J’imagine qu’en tant que THINK TANK respectable mais méconnu du grand public, il ne vous est même pas venu l’idée de lire les Communiqués officiels ! On écoute les radios et les dépêches d’agences et on rédigé une déclaration !

    Diplomate avez vous dit ? On vous regarde seulement !

    ========= DES SANCTIONS A L’IMPACT DISCUTABLE ====

    Un des points du communiqué final de la CEDEAO (que vous n’avez certainement pas lu) dit :

    « 11. Ces sanctions ont été prises pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, nécessaire pour la paix, la stabilité et la croissance. En excluant les biens et services essentiels de base, les sanctions ont été conçues pour éviter un impact sur les populations. »

    Un THINK TANK sérieux aurait pris en charge une analyse sur le terrain de cette affirmation dont la seule existence dans un communiqué officiel, devrait interroger !

    Au moment oû nous écrivons ces lignes, toute la chaîne des prix sur le marché Malien est à la hausse. Ce sont les MEMES CAMIONS qui acheminent les marchandises entre les pays. Bloqués d’un côté ou de l’autre ce sont les marchandises disponibles peut être sur les marchés de production qui ne pourraient plus être acheminés à bon port !

    Je vous épargne du poids du secteur Transport et Logistiques dans l’économie des pays de l’hinterland (Mali, Burkina, Tchad, Éthiopie, Centrafrique etc). En termes d’apports au PIB, à la résorption du chômage etc.

    Combien de transporteurs avec leurs cargaisons sont bloqués quelque part ? Qui supportera les conséquences ? La CEDEAO ? L’UEMOA ? La Junte au pouvoir au Mali ? Le propriétaire des camions ? Les chauffeurs et apprentis ? Ou le client final qui subira de toute façon une hausse de prix ?

    Cercle LIBÉRAL avez vous dit ?

    Le port de San Pedro vise BAMAKO par le couloir Man-Odienné-Bougouni ! Avec un port sec à Odienné. Est ce le meilleur message pour favoriser ce couloir dans une bataille portuaire qui sera féroce :
    – Le Nigeria a plusieurs projets portuaires en cours dont LEKKI très avancé. A terme le Nigeria va récupérer toute le trafic qui est déversé à Lomé et Cotonou en raison de la congestion de Lagos. Lomé n’aura qu’à casser davantage l’offre pour espérer attirer le lointain Mali.
    – Conakry est proche de Bamako. Avec une meilleure qualité de route et des infrastructures portuaires mises à niveau, les camions maliens se dirigeront sur la Guinée !
    – Dakar vient de lancer son giga projet de port en eaux profondes de Ndayane. Quel est le marché visé ? Le MALI.
    – enfin le gouvernement Mauritanien a conclu un nouvel accord avec ses partenaires Arise et le fond français Meridiam pour la construction et l’exploitation d’un nouveau terminal à conteneurs sur port autonome de Nouakchott. Faut il vous rappeler que le bassin pétrolier continental du Mali est le même que celui de la Mauritanie ?
    (Je vous épargne des statistiques…).

    En tant que diplomate de l’ère nouvelle (diplomatie économique) une autre posture de votre part m’aurait paru plus mûrie.

    ==== UNE POSTURE DIPLOMATIQUE CURIEUSE =====

    Dans le même communiqué final OFFICIEL de la CEDEAO, on peut lire également :

    « 13. La Conférence lance un appel à l’Union Africaine, aux Nations Unies et à l’ensemble des partenaires pour qu’ils soutiennent le processus d’application de ces sanctions et continuent d’apporter un soutien en vue d’une transition politique réussie. Elle invite les pays frontaliers du Mali non-membres de la CEDEAO, notamment l’Algérie et la Mauritanie, à soutenir la mise en œuvre de ces sanctions. La CEDEAO conduira incessamment une mission d’information dans ces pays dirigée par la Présidente du Conseil des Ministres.  »

    Aux dernières nouvelles, la Mauritanie et l’Algérie ont renvoyé poliment cette initiative !

    L’Algérie dont la position stratégique est connue peut elle vendangée aussi allègrement son pouvoir décisionnel ? Elle y gagnerait quoi à aider la CEDEAO alors que tôt ou tard ses raffineries viendraient chercher une clientèle..au Mali ?

    Bien plus curieux est l’esprit de sorcellerie qui se cache dans ce souci d’étouffer un territoire enclavé en asphyxiant littéralement les Bouches d’air que DIEU lui a donné !

    Ou bien est dans le cas de la Mauritanie un test pour juger sa crédibilité car ayant quitté la CEDEAO en 2000, elle aurait introduit une demande de réintégration en 2017 ? « Donne-nous un être très cher pour démontrer ta capacité à siéger par nous ! Et cet être cher sera ton voisin… »

    ====== UNE AUTRE ASSEMBLÉE DE DJINS ? =====

    DIABATE Massa Makan, le brillant écrivain Malien d’une belle trilogie est aussi l’auteur de « L’assemblée des Djinns ». Les maîtres de la CEDEAO autour de la table d’Accra ressemble à cette assemblée de grands maîtres sorciers. Pas seulement à cette assemblée ! Pour beaucoup de Maliens et d’africains, la CEDEAO se comporte dans ce dossier ni plus ni moins que comme une hyène affamée ! Une hyène qui retrouve sa force (d’attente) pour faire face à un pouvoir aux prises par ailleurs à une hydre tentaculaire (les illuminés du désert) que la CEDEAO sait plus novice.

    Parlant de cette bête, rappelons au passage « UNE HYENE À JEÛN » le dernier ouvrage écrit par Massa Makan Diabaté.

    Ce 27 janvier ayons une pensée pour Massa Makan Diabaté. J’entends encore le bel hommage de feu Kaba Taiffour à la plume immortelle.

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