Les audits oui, et après en Côte-d’Ivoire ?

Voici la réalité, « Dame Ivoire » est un grand corps malade. Un corps atteint jusqu’à la moelle épinière. Le mal est vraiment profond. Les résultats des audits menés dans nos sociétés publiques sur instruction du chef du gouvernement montrent sans ambages la gravité du mal dont souffre « Dame Ivoire » et ce mal a un nom : détournement des deniers publics.

Certains dirigeants utilisent l’argent du contribuable à leurs seuls profits. Se servir et non servir est finalement la devise de certains dirigeants en charge de la gestion de nos sociétés publiques. Ces audits ont donc révélé le mauvais comportement et l’incroyable talent de ces mauvaises gens.

Ces dirigeants avec un incroyable talent de manger : ils ont « mangé avec leurs deux mains et leurs deux pieds ». Certains fermaient mêmes les yeux au moment de passer à table non pas parce qu’ils avaient honte de manger ainsi mais simplement pour ne même pas avoir à regarder le visage du voisin d’à côté qui peine à s’offrir un repas par jour, qui vit dans des presque baraques avec sa nombreuse progéniture, un voisin parfois retraité…

L’incarnation de la méchanceté dans une société qui se veut solidaire. Ici, tout pour eux, et rien pour les autres. Avec eux, on dit d’une société qu’elle va bien lorsqu’eux et leurs familles sont dans l’opulence et ils font tout pour s’accrocher à leurs postes

Après l’étape des révélations, le temps est venu de passer à la phase de la contradiction (la présomption d’innocence). Ils doivent nous dire s’ils reconnaissent avoir « mal mangé » et/ou avoir volé l’argent du contribuable. En bon français, ils doivent plaider coupables ou non coupables pour les faits qui leur sont reprochés afin que force soit donnée à la loi.

Mais que dire maintenant si des appels à candidatures sont déjà lancés dans certaines structures citées par les auditeurs ? Le vin est tiré, il ne reste qu’à le boire. Toutes les structures concernées doivent subir le même sort. Pas de deux poids deux mesures.

Oui, ces grands « mangeurs » de la République, adeptes du favoritisme, du népotisme, et promoteurs de la médiocrité et des contre-valeurs doivent sans pitié subir toute la rigueur de la loi. Car, ils ne sauraient avoir leur place parmi nous et dans le peuple. Les révélations doivent être effectivement suivies d’effets. Celui qui a détourné l’argent du contribuable ne peut plus être apte à continuer à gérer la même société sous aucun prétexte parce qu’il a perdu toute sa crédibilité.

Que peut-il dire encore à ses employés qui puisse être crédible?

En un mot comme en mille, les révélations seules ne suffisent plus pour mettre fin à une pratique qui met à mal les fondamentaux de la République et les principes même du vivre-ensemble.

Emmanuel de Kouassi / Connectionivoirienne dekouassi64@gmail.com

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