La Cedeao divisée sur les sanctions contre le Burkina, le plaidoyer de Jean Claude Brou pour un pays déjà affaibli par le terrorisme

À part la suspension de routine, la Cedeao n’a pas souhaité enfoncé le Burkina-Faso, pays déjà affaibli par la crise humanitaire née des nombreuses attaques terroristes de ces dernières années. Alors que le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo Addo demandait des sanctions fortes pour le Burkina, le président de la Commission de l’organisation sous régionale, l’Ivoirien Jean-Claude Brou a plutôt mis l’accent sur les difficultés que traverse le petit voisin du nord de la Côte-d’Ivoire.

SERVICE PRESSE DE LA PRESIDENCE / NOTE D’INFORMATION N° 1759 du 28 Janvier 2022

Le Chef de l’Etat a pris part, par visioconférence, à un Sommet extraordinaire de la CEDEAO sur la situation politique au Burkina Faso.

Le Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, a pris part, par
visioconférence, ce vendredi 28 janvier 2022, à un Sommet extraordinaire de la
Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sur la situation politique au Burkina Faso.
Intervenant à l’ouverture du Sommet, le Président du Ghana, S.E. Nana
Dankwa AKUFO ADDO, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement de la CEDEAO, a indiqué que le coup d’Etat perpétré au Burkina Faso,
le lundi 24 janvier 2022, par une junte milit aire, et ses implications, viennent
détériorer davantage la situation sécuritaire dans la sous- région ouest africaine.
Cette situation préoccupante doit, selon lui, interpeller tout le monde, et des mesures
vigoureuses doivent être prises pour la juguler, d’autant que ce coup de force
intervient six mois à peine après celui du Mali.

Il a tenu à rappeler à tous, le Protocole de l’Institution sous- régionale sur la
démocratie et la bonne gouvernance, qui énonce notamment dans ses principes,
qu’un Gouvernement ou un pouvoir n’est établi que par des élections, et que tout
changement anti-constitutionnel est formellement interdit et toute méthode
d’accession au pouvoir d’Etat par les armes est strictement proscrite.

C’est pourquoi, il en a appelé à la « Tolérance zéro » par rapport à ce qui vient de se
passer au Burkina Faso, car cette forme d’accession au pouvoir ou d’alternance, est
une menace pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement. Il a, par
conséquent, invité ses homologues à adresser vigoureusement la situation au
Burkina Faso par des décisions fermes pour le bien-être des populations. Il a
également exigé le retour à un pouvoir civil pour assurer et consolider la démocratie.

Quant au Président de la Commission de la CEDEAO, M. Jean- Claude BROU, il a fait
remarquer que le coup d’Etat intervenu au Burkina Faso est le 3è en dix-huit (18) mois dans la sous-région ouest africaine. Cette situation exceptionnelle fait suite, selon lui, à un contexte sécuritaire fortement dégradé dans ce pays, ayant entraîné de fortes tensions socio- politiques.

Il a rappelé que depuis 2015, le Burkina Faso subit des attaques de plusieurs
groupes terroristes qui ont entrainé des conséquences humanitaires, notamment, le
déplacement massif des populations, le départ des structures et institutions de l’Etat
de certaines zones du pays ainsi que les difficultés pour une réponse adéquate aux
défis sécuritaires.

Il a révélé qu’à la date du 31 décembre 2021, le Burkina Faso enregistrait près de
1,6 millions de personnes déplacées, dont 70% avaient moins de dix-huit (18) ans.
Le pays comptait également 2700 écoles et 135 structures sanitaires fermées.
M. Jean-Claude BROU a, par ailleurs, souligné que la situation sécuritaire s’est
fortement dégradée ces dernières semaines avec la mort, le 14 novembre 2021, de
49 Gendarmes et de 4 civils lors d’une attaque terroriste à l’intérieur du pays, et les
dispositions prises par le Président Roch Marc Christian KABORE pour faire face à
cette situation.

Le Président de la Commission de la CEDEAO a annoncé une Mission de l’Institution
au Burkina Faso, le samedi 29 janvier 2022, constituée des Chefs d’Etat- Major des
Armées des pays membres de la CEDEAO. Il s’agira pour cette Mission d’évaluer la
situation, de sensibiliser les nouvelles autorités sur la nécessité pour elles de rester
dans une posture républicaine et d’attirer leur attention sur les conséquences
négatives de leur coup de force sur le pays.

Cette Mission devrait être suivie, quelques jours après, par une délégation
ministérielle pour évaluer la situation au niveau politique.

Sur la base des Rapports qui seront produits par les deux délégations, un autre
Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO sera convoqué, selon
M. Jean- Claude BROU, pour prendre des décisions appropriées.
Notons qu’au terme de la cérémonie d’ouverture, les Chefs d’Etat et de
Gouvernement ont eu une session d’échanges à huis clos.

NOTE D’INFORMATION N° 1759 du 28 Janvier 2022

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