Au Mali la justice lance une enquête sur un entretien téléphonique attribué à Ouattara et Boubou Cissé

On croit y entendre Alassane Ouattara et Boubou Cissé tenir des propos peu élogieux sur les dirigeants de la transition malienne. L’enregistrement « présumé » d’un échange téléphonique entre le président ivoirien et l’ancien premier ministre malien circule sur les réseaux sociaux.

La bande sonore fait l’objet depuis vendredi d’une enquête préliminaire de la justice malienne, pour « atteinte ou tentative d’atteinte et complicités à la sûreté intérieure et extérieure du Mali ».

Le procureur du tribunal de la Commune IV de Bamako confirme que c’est bien sur cet enregistrement, qui dure près de cinq minutes, que porte l’enquête qui vient d’être ouverte.

On croit y entendre Boubou Cissé « briefer » Alassane Ouattara sur l’impact des sanctions de la Cédéao sur l’économie malienne et sur les finances publiques. Les deux hommes discutent en des termes peu flatteurs de la capacité des dirigeants de la transition à tenir, ou encore de leurs attentes d’aide de la Russie, jugées pour le moins naïves. Le poids respectif des dirigeants de la transition, notamment du premier ministre ou du ministre de la Défense, est également au menu de l’échange.

L’authenticité de l’enregistrement est « en cours de vérification » par la justice malienne. Les voix d’Alassane Ouattara et Boubou Cissé semblent très reconnaissables, mais il peut s’agir d’imitations ou encore d’un montage.

La Cote-d’Ivoire ne s’est pas encore prononcé sur l’enregistrement. A Abidjan, officiellement, c’est silence radio.

Mali : ce que l’on sait de l’audio attribué à Alassane Ouattara et Boubou Cissé

Par Jeune Afrique

Une conversation téléphonique non authentifiée, attribuée au président ivoirien et à l’ex-Premier ministre malien, agite la scène politique et judiciaire malienne. On y entend deux hommes échanger sur la position « intenable » du gouvernement de Bamako.

D’Abidjan à Bamako, un enregistrement audio de près de cinq minutes, dont il n’est pour l’heure pas possible d’affirmer l’authenticité, agite les cercles politiques. Il est présenté comme une conversation téléphonique entre le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, et le Malien Boubou Cissé, qui fut Premier ministre sous Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). L’échange aurait eu lieu peu avant le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) du 3 février.

Diffusé via la messagerie Whatsapp ce 11 février, l’audio laisse entendre deux hommes qui échangent sur les autorités maliennes de transition et la situation économique du pays. La discussion est d’abord chaleureuse, conformément à la relation d’amitié que l’on prête à Ouattara et Cissé, puis laisse place à une analyse sur la situation économique et politique malienne.

« Difficile de tenir »
« Malgré tout ce qu’ils veulent faire croire, la situation reste très difficile pour eux », commence une voix présentée comme celle de Boubou Cissé. « Eux », ce sont les actuels dirigeants du Mali, qui, selon l’ancien chef de gouvernement, seraient dans une situation intenable du fait de la pression financière, une allusion aux sanctions économiques prises par la Cedeao contre le Mali en janvier. « Ce sera extrêmement difficile de tenir encore trois quatre semaines financièrement, poursuit-il. La pression est réelle, les prix ont flambé, il est difficile aujourd’hui de se procurer du riz, du sucre, du ciment à un prix normal. »

« ILS SONT TOMBÉS SUR LA TÊTE »

(…)

CET ARTICLE EST RÉSERVÉ AUX ABONNÉS

Commentaires Facebook