Élection à la FIF: Des clubs récusent Dao Gabala et réclament une commission électorale indépendante

Dans la cadre de l’élection du nouveau Président de la Fif prévue d’ici fin mars 2022, des clubs récusent Mme Dao Gabala. À cet effet, ces clubs réclament la mise en place d’une nouvelle commission électorale après l’Assemblée générale mixte du 26 février 2022.

Des clubs membres de la fédération ivoirienne de football ne sont pas d’accord que Mme Dao Gabala et le comité de normalisation soient juges et partie en s’arrogeant les prérogatives d’une commission électorale.

[ Comité de normalisation et commission électorale : deux missions différentes exécutées sans aucun mandat des membres actifs de la Fif ]

Se basant sur le mandat qui lui a été confié par la Fifa depuis un an, Mme Dao Gabala a fait inscrire dans les projets de statuts et code électoral de la Fif à adopter le 26 février 2022, que c’est le comité de normalisation qui fera office de commission électorale,consistant à ouvrir le processus électoral, à recevoir les candidatures, à les examiner , à publier la liste des candidats, à recevoir et examiner des recours en premier ressort , à organiser le scrutin, à proclamer les résultats, tandis que la Fifa ou le TAS fera éventuellement et si nécessaire office de commission de recours de second degré.

Des clubs ne sont pas d’accord avec cette proposition. À la différence des autres mandats qui lui ont été confiés par la Fifa, Mme Gabala et le comité de normalisation ne peuvent exercer le mandat de commission électorale, sans l’accord des membres de la Fif, à travers la validation de l’Assemblée générale mixte. Pour la première depuis un an, le sort et l’avenir de la normalisation vont être décidés par les clubs eux-mêmes le 26 février 2022, sans aucune interférence de la Fifa.

En effet, les clubs peuvent librement décider de ne pas confier à Mme Gabala les prérogatives commission électorale, pour mettre en place une vraie commission électorale indépendante qui ne sera à la solde ni de la Fifa, ni d’aucune autre instance.

[ Saisine de la Fifa et des autorités ivoiriennes ]

Les clubs soutenant cette vision veulent saisir la Fifa, les autorités ivoiriennes, et le comité de normalisation pour protester comme le mélange des genres entre l’organe exécutif de la Fif et l’organe électoral au mépris des textes et des bonnes pratiques, sous prétexte de normalisation. Alors que les textes aussi bien de la Fifa que de la Caf, ainsi que les bonnes pratiques, exigent la mise en place d’organes électoraux indépendants pour la designer des dirigeantes des instances fédérales et nationales, la Fifa a octroyé à tort cette prérogative au comité de normalisation de la Fif. Cela dérange des clubs, qui souhaitent la mise en application immédiate après l’adoption des nouveaux textes le 26 février 2022, des dispositions relatives à la commission électorale en vue de l’élection du nouveau Président de la Fédération ivoirienne de football. Il s’agira pour le moment d’une saisine simple et non d’une procédure judiciaire. En effet, ces clubs affirment savoir que la stratégie de la normalisation est de créer une situation de conflits et de désaccords, empêchant la validation des textes le 26 février 2022, et prolongeant la mission du comité de normalisation. Ils disent vouloir refuser ce piège , tout en restant vigilants face aux principes de bonne gouvernance, en vue de la mise en place d’un organe électoral indépendant de l’exécutif de la Fif, qui est le comité de normalisation. Cela en conformité avec les textes et les bonnes pratiques auxquels la Fifa ne saurait se soustraire.

En principe, sauf à vouloir créer un conflit, et sauf à vouloir manipuler et tripatouiller le processus électoral, il n’y a aucune raison au niveau de la Fifa, de la Caf et du comité de normalisation, de refuser la mise en place d’un organe élection indépendant de l’exécutif de la Fif, étant entendu que c’est l’action de la commission électorale passée, et la polémique sur son indépendance qui ont conduit à la crise. Mettre cette prérogative sous influence du comité de normalisation (alors que l’exécution précédant avait été sanctionné précédemment pour s’être ingéré dans le processus électoral), n’est-ce pas donner un signal de mauvaise gouvernance, et prendre à contre pied, l’esprit qui a présidé à la mise en place de la normalisation ?

Charles Kouassi/Afrikipresse.fr

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