Tribune : L’Afrique et le souffle russophile

Ne devons nous pas poser les bases d’une réflexion, de ce vent nouveau qui tend à gagner notre continent, en particulier notre sous-région ?

Que peut apporter à nos pays, qui pactisent avec la Russie, dont le dirigeant actuel rêve d’un grand empire russe ? De toute évidence, l’inconséquence de Poutine qui menace à tout bout de champ de son arsenal nucléaire, jouit du droit de véto de ses principaux alliés chinois et indiens qui génèrent l’instabilité mondiale. Force est de constater que l’invasion menée en Ukraine résulte de l’action d’un dictateur qui n’a aucun compte à rendre à son peuple, usant tout à la fois, de la désinformation et l’arrestation de ses opposants.

Les sanctions homéopathiques européennes de nature économique ne suffiront pas à dissuader, ni même arrêter ce dictateur.qui rêve, non seulement de son grand empire russe, mais également d’une présence stratégique entamée sur le continent africain.
Les chevaux de Troie que sont la Centrafrique et le Mali aujourd’hui ne devraient ils pas nous interpeler sur ce sujet qui nous paraît plus que prégnant, quant aux risques de facteurs conflictuels entre états voisins dans notre sous-région ?
Nous n’ignorons pas que le Mali a dû, à une période de son histoire, afficher une affinité avec la République Soviétique. Ce qui peut expliquer à l’aulne de ce qu’a été la Grande Bretagne, trublion de l’Union Européenne, le Mali aujourd’hui, endosse ce rôle déstabilisateur de la CEDEAO. Rappelons que ce pays, en son temps, est sorti du Franc CFA, pour adopter son Franc malien. C’est avec bonheur que nous avons enregistré son retour dans notre unité sous-régionale.

A quoi assistons-nous aujourd’hui ?

– Le rapprochement du Mali avec la Russie de Poutine, qui ne partage pas les valeurs internationales et droits de l’homme dans notre vision démocratique, devrait nous inquiéter au plus haut titre. Poutine aux commandes de son pays depuis 22 ans, se projette encore dans cette responsabilité sans partage jusqu’en 2036 !!!

– Les objectifs de Poutine ne traduisent-ils pas son unique obsession de redorer l’image de puissance de la Russie ? Cette fédération de la Russie qui est en réalité d’une puissance économique comparable à l’Espagne.

– Cette préoccupation de vouloir constituer un bloc face à l’occident est plus que dangereuse. Ce bloc nuisible, à vocation belliqueuse rassemble des nations connues comme la Chine, la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie… qui ne devraient pas servir de modèle à nos pays africains épris de liberté.

– Cette vision à laquelle adhère la junte malienne, doit nous inviter à une sérieuse interrogation. Un premier ministre Choguel Maïga qui ne pèse guère plus de 2% de taux de popularité dans son pays, accompagné de nombre des officiers qui promeuvent les outils d’analyse et de réflexion russes dans leur pays.
La présence de mercenaires russes (groupe Wagner), instillés sur le continent marque le début d’une nouvelle tutelle (d’un néocolonialisme rampant) dont on doit s’inquiéter.

Nous pouvons craindre sur le moyen ou long terme les agressions à l’encontre des ressortissants de pays voisins, tout comme nous avons observé le sentiment anti-français.

Il est grand temps de se départir de tous les freins à notre développement. En l’occurrence ceux qui consistent à resservir l’argument des deux grandes guerres, les ressentiments de tout genre et bien plus loin encore, ceux de l’esclavage.

Loin de nous, cette idée de nier ces grandes blessures subies par les peuples de notre continent. C’est à bon escient que nous rappelons que l’Afrique compte 54 Etats et que la France n’avait pas la tutelle de tout ce grand continent.
Aujourd’hui, il est peut être temps de cerner la nature du problème africain. Ne viendrait-il pas de la mauvaise gouvernance, jalonnée de coups d’état institutionnels ou militaires ? Une vraie démocratie ne serait elle pas le remède à nos maux ? La démocratie peut par moment montrer ses fragilités, mais il n’en reste pas moins qu’avec des institutions fortes, elle garantisse nos libertés.

Lacisse Abdou
Professeur d’économie
Académie de Lyon, France

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1 réflexion au sujet de « Tribune : L’Afrique et le souffle russophile »

  1. Ca ce sont les gens du PDCI ca vraiment, on comprend pourquoi depuis 1999 ils ne sont plus aux premières loges, toujours prompt à botter dans les pas des impérialistes alors que la jeunesse du continent navigue vers sa libération des impérialistes. Les Baoulés aussi sont impérialistes il parait

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