Résolution « symbolique » sur l’Ukraine: L’Afrique étale encore ses divisions

« L’Afrique prudente », titre le média d’État français RFI, NON, l’Afrique est plutôt sortie à nouveau divisée du vote aux Nations Unies sur la guerre en Ukraine. En effet, sur les 54 entités étatiques du continent appelées à voter la résolution condamnant la présence de l’armée russe en Ukraine, un seul pays à voter contre, 17 se sont abstenus et 8 n’ont pas effectué le déplacement, quand 29 États adoptaient la résolution. Et pourtant, une semaine avant le déclenchement des frappes russes contre Kiev, ils étaient presque tous réunis au 6e sommet UA-UE à Bruxelles tenues les 17 et 18 février, donnant l’impression de parler d’une même voix. « L’Union Européenne qui pensait faire le plein des votes africains doit sérieusement se mordre les doigts, elle qui pense remplacer le gaz russe par le gaz africain. », a commenté un diplomatique ivoirien.

Hevé Coulibaly

À la Une: Russie-Ukraine, la prudence de l’Afrique

« L’Afrique reste prudente », pointe, en France, le quotidien Le Figaro. C’est ce qu’a clairement montré le vote, avant-hier aux Nations Unies, de la résolution non contraignante demandant le retrait de l’armée russe d’Ukraine et condamnant la mise en position de combat de la force nucléaire russe. Sur 35 pays abstentionnistes, en effet, 17 sont africains, dont le Maroc et l’Algérie, mais aussi le Cameroun, la Guinée, ou encore le Burkina Faso. L’Érythrée a même voté contre. Et Jeune Afrique tente d’expliquer « pourquoi » une telle abstention des Africains à l’ONU (François Soudan et moi y reviendrons du reste, ce dimanche sur nos antennes, dans « La Une de Jeune Afrique »).

Toutefois, prudence ne signifie pas indifférence. Préoccupation humanitaire, d’abord, après que l’Union africaine eût dénoncé les « mauvais traitements » des ressortissants africains dans ce théâtre de guerre. Ainsi au Niger, le journal Mourya enjoint l’Union africaine à « mettre en place un dispositif qui prendra en charge tous les Africains (voulant) partir (d’Ukraine), au lieu de laisser chaque pays se débrouiller pour organiser la sortie de ses ressortissants. Car, il y a des pays qui ne se font pas entendre, simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens d’assurer le départ de leurs ressortissants », signale Mourya.

Souci économique aussi. Ainsi, au Sénégal, le quotidien 24 Heures signale que dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali ou en Mauritanie, « le sac de farine de blé de 50 kg a sensiblement augmenté de même que le litre d’huile et le kilo de pommes de terre ».

Norbert Navarro
RFI

Commentaires Facebook