Grève au ministère de l’agriculture : Déperdition ou détournements de recettes ? Adjoumani accusé de mauvaise gestion par le syndicat des agronomes Synataci

Que se passe-t-il au Ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du développement rural ? Au cours d’une rencontre avec la presse, TERSIA Tchétcho Stéphane, Secrétaire Général du Syndicat National des Techniciens d’Agronomie de Côte d’Ivoire (SYNATACI), par ailleurs Assistant des productions végétales et animales, a expliqué la situation qui se vit au ministère conduit par le ministre Kobénan Kouassi Adjoumani. Ecoutons-le jusqu’au bout.

‘’Ce matin nous souhaitons faire cette conférence de presse pour interpeller le ministre d’Etat, le ministre de l’agriculture, pour interpeller le Premier ministre et pour interpeller le président de la République sur une situation qui se vit au sein du ministère de l’agriculture.

Depuis le 19 novembre 2013, son excellence, le président de la République, Alassane Ouattara, dès son accession au pouvoir, a pensé à rehausser, le pouvoir d’achat des agents du ministère de l’Agriculture qui sont dans tous les 11 mille villages de la Côte d’ Ivoire pour encadrer nos parents paysans. Et c’est dans ce sens que le président de la République a pris un décret, le 19 décembre 2013 qui octroie des primes aux agents du ministère de l’Agriculture. Ces décrets ont été suivis de plusieurs arrêtés ; et ces arrêtés permettaient au ministère de l’Agriculture d’engranger des recettes en faisant des prélèvements que je peux citer par exemple, 0,3 FCFA sur tout ce qui est exportation de cacao, 0,3 FCFA pour le café, 0,3 FCFA sur tout ce qui est anacarde, d’hévéa, de palmier à huile, toutes les cultures pérennes et bien d’autres recettes. Ces recettes, si elles sont bien récoltées, on peut s’en sortir avec un chiffre d’environ 8 milliards de FCFA. Et il y avait une clef de répartition entre le Trésor public et le ministère de l’Agriculture. Le Trésor avait 20 pourcent des recettes qui doivent être récolté et 80 pourcent pour les primes des agents du ministère de l’Agriculture.

Et je tiens d’abord à dire merci au président de la République pour cet acte fort qui a été posé à l’endroit des agents du ministère de l’Agriculture. Parce que dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, jamais un ministère n’a eu une régie à 80 pourcent des recettes et l’Etat prend 20 pourcent ; même le trésor public, même les finances n’ont pas cet avantage alors que nous, l’Etat de Côte d’Ivoire nous a octroyé 80 pourcent des recettes que nous allons récolter.

Malheureusement, dans la récolte de ces fonds, il y a une déperdition. Le régisseur qui a été mandaté au ministère de l’Agriculture pour récolter ces fonds n’est pas en amont des opérations. Ce sont des individus qui sont nommés pour aller récolter les recettes de l’Etat de Côte d’Ivoire, chose qui n’est pas normal et qui crée une déperdition.

Donc vers la fin, les montants qui sont donnés ne sont pas des montants exacts et ce qui fait qu’aujourd’hui, le ministre de tutelle nous octroie des primes à hauteur de 30 mille FCFA pour un trimestre pendant qu’un groupe de personnes au niveau du ministère, dont on ne sait comment la liste est définie, ont des primes de 3 millions FCFA par moi. Nous ne voulons pas citer de noms pour l’instant bien que nous les ayons.

Ce n’est pas la volonté du chef de l’Etat d’enrichir un groupe de personnes sur le dos de l’Etat de Côte d’Ivoire pendant que des agents souffrent. Nous sommes en train de partir vers la mort du paiement des primes puisqu’en ce qui concerne les 30 mille par trimestre, nous avons encore des arriérés de 2020, 2021 et 2022.

C’est pourquoi, nous voulons interpeller le Chef de l’Etat sur le fait que nous avons tous déchanté de la mesure salutaire qu’il avait prise en 2013 et qui a suscité la joie dans les cœurs des agents du ministère de l’Agriculture.

Et nous ne voudrions pas que la volonté du chef de l’Etat puisse être enterrée.

Donc nous souhaitons que les recettes du ministère de l’Agriculture soient encaissées, soient recouvrées par le Trésor public. Dans ce sens, nous avons adressé un courrier au DG du Trésor. Il nous a reçus et il est dans de bonnes dispositions pour le faire. Mais il s’est frotté à un refus catégorique de la part de notre ministère. Pourtant si ces recettes sont bien récoltées, l’Etat ivoirien gagnerait 20 pourcent, en moyenne 2 milliards par an. Ce qui renforcera la caisse de l’Etat.

C’est pourquoi, nous agents du ministère de l’Agriculture, nous interpellons l’autorité. Parce que si rien n’est fait, nous allons le lundi 14 mars 2022, déposer un préavis de grève. Et du 28 mars au 1er avril, nous allons entrer en grève pour descendre dans la cour du ministère de l’Agriculture pour réclamer le paiement des primes et réclamer le recouvrement par le Trésor public’’.

Voilà qui est clair. Cependant, suite à un courrier adressé au Trésor public par les soins du syndicat pour information, il ressort que les recettes du Ministère de la Justice, du ministère des Eaux et Forêts sont recouvrées par le Trésor public.

«Ce n’est donc pas juste que les autorités du Ministère de l’Agriculture disent que le Trésor public n’a pas la compétence pour recouvrer les recettes de nôtre ministère», confie M. Tersia.

Et de conclure que « tant que ce sont des individus désignés par le ministère qui seront en charge du recouvrement, les vrais montants ne seront jamais déclarés et les agents auront toujours 30 000Fcfa comme prime et l’État de Côte d’Ivoire recevra toujours des montants insignifiants de la part du Ministère de l’Agriculture ».

Pour avoir la version du ministère, nous avons joint la direction de la Communication dudit ministère par la voix de M. Lopez Abalo qui nous a dit et nous citons : «Nous n’avons pas à nous justifier dans la presse sur notre gestion. Ecrivez ce que vous voulez», et il a raccroché.

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Source: Africanewsquick.net

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