Casamance/Banjul: L’offensive de l’armée sénégalaise contre les rebelles fait de nombreux de déplacés en Gambie

(Xinhua) — La Gambie a confirmé lundi que plusieurs communautés de la côte occidentale du pays avaient été déplacées suite à une opération militaire lancée par l’armée sénégalaise contre le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) dans le sud du Sénégal.

« Compte tenu de la proximité de la Gambie, plusieurs communautés et villages, en particulier dans les districts de Foni Bondali, Foni Kansala et Foni Bintang Karanai, ont été touchés par le bruit de tirs nourris et d’informations faisant état d’obus s’abattant sur ces villages frontaliers gambiens », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ebrima Sankareh, dans un communiqué.

Le président gambien Adama Barrow a demandé une vigilance accrue, des patrouilles frontalières robustes et une sécurité renforcée à la frontière gambienne pour la sécurité des citoyens et la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays contre toute menace étrangère potentielle, a ajouté le communiqué.

En janvier, quatre soldats sénégalais ont été tués lors d’affrontements avec des rebelles alliés au MFDC. Dimanche, l’armée sénégalaise a annoncé qu’elle avait lancé une opération contre les insurgés dans la région méridionale de la Casamance, frontalière de la Gambie.

Le MFDC cherche à obtenir l’indépendante de cette région du Sénégal depuis plus de trois décennies. Les combats y ont fait des milliers de morts et de blessés. Fin

Depuis 1982
La Casamance est le théâtre d’un des plus vieux conflits du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d’une marche du MFDC en décembre 1982. La rébellion a prospéré sur le particularisme de cette région fertile mais isolée en grande partie du Sénégal par la Gambie et encline au sentiment de délaissement.

Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petit feu, avec des coups de chaud comme le massacre de 14 hommes près de Ziguinchor en 2018. Le procès de ces évènements est prévu dans quelques jours.

Ces dernières années, les autorités sénégalaises ont entrepris de réinstaller les déplacés. L’armée avait lancé en janvier 2021 une opération contre les bases du MFDC afin de permettre ces retours et de mettre fin aux trafics florissants de bois ou de cannabis, auxquels elle accuse les rebelles de prendre part.

(AFP)

QUI ÉTAIT OUSMANE NIANTANG DIATTA, CHEF REBELLE DU MFDC, DÉCÉDÉ

Le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) est en deuil, le chef rebelle Ousmane Niantang Diatta est mort. Il est décédé la nuit dernière, jeudi 13 septembre, à Nioro où il était en soins. Selon les membres de sa famille, Niantang sera inhumé dans son village natal, Tendouck, situé dans le département de Bignona.

Ousmane Niantang Diatta était le bras droit de César Atoute Badiate, chef du front sud du MFDC avant qu’il ne soit séparé de lui pour monter son propre commandement.

L’homme sera alité par une longue maladie. Informé, l’État prend en charge ses frais médicaux et l’évacue en Espagne. A son retour, Niantang change de discours. Et appelle à la paix en Casamance. Depuis lors, il quitte le maquis et s’installe à Nioro où il est décédé.

Chef actif du Mfdc

Ibrahima Ama Diémé, membre du Groupe de recherches pour la paix en Casamance témoigne sur le défunt. « Il était un membre très actif du Mfdc armé et était même parmi les chefs les plus marqués lors des dernières décennies de ce mouvement », a rappelé Ibrahima Ama Diémé, joint par Iradio (90.3). Il poursuit : « Il a partagé sa jeunesse avec les jeunes de sa génération. Nous avons partagé beaucoup de choses et c’est après qu’il a intégré tout naturellement le MFDC dans sa branche armée, puis ensuite nous avons appris qu’il est devenu un membre de cette organisation avec tous les titres qu’il a eus jusqu’au titre de commandant en chef de sa section après l’éclatement du Mdfc en plusieurs branches », se remémore M. Diémé.

Qui indique que Ousmane Niantang Diatta fait partie des premiers chefs rebelles qui ont donné leur accord pour négocier avec les autorités étatiques pour le retour de la paix en Casamance. « Ousmane Niantang Diatta a fait partie de ceux qui ont accepté cette main tendue des autorités de l’Etat et a commencé à chercher à convaincre ses camarades pour qu’ils déposent les armes. Après, il a quitté le maquis et a rejoint le camp de ceux qui avaient en charge la réinsertion des combattants dans la société », témoigne-t-il.

EMEDIASN

13 septembre 2019

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