Au Nigeria plusieurs dizaines de fidèles catholiques tués par des hommes armés dans une église

Cette attaque, qui n’a pas été revendiquée, s’est produite pendant la messe de la Pentecôte à l’église St Francis de la ville d’Owo, dans l’Etat d’Ondo.

Des débris et des vêtements ensanglantés dans l’église catholique St Francis dans la ville d’Owo (Nigeria), le 5 juin 2022.

L’attaque par des hommes armés, dimanche, d’une église catholique durant la messe de la Pentecôte a fait 21 morts dans le sud-ouest du Nigeria, selon un premier bilan communiqué lundi 6 juin par les autorités locales.

« De la dynamite a explosé dans l’église (…) les assaillants ne sont même pas entrés dans l’église, ils ont tiré à travers les fenêtres », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole du gouverneur de l’Etat d’Ondo, Richard Olatunde. Dimanche, un témoin, avait déclaré à l’AFP avoir entendu « une forte explosion et des coups de feu à l’intérieur de l’église » et avoir aperçu au moins cinq hommes armés, qu’il situait à l’intérieur de l’église, et qui avaient pris la fuite.

Le gouverneur de l’Etat d’Ondo, Oluwarotimi Akeredolu, a appelé dans son communiqué les forces de sécurité à retrouver les assaillants après cette « attaque ignoble et satanique ». Selon la porte-parole de la police de l’Etat, ils ont attaqué l’église munis d’armes à feu et d’explosifs.

« Le pape a appris l’attaque [survenue] à l’église d’Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants, pendant la célébration de la Pentecôte », a réagi, dimanche, le service de presse du Vatican dans un communiqué. « Alors que les détails de l’incident sont en train d’être clarifiés, le pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d’un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu’il envoie son Esprit pour les consoler », a-t-il ajouté.

Une région jusque-là épargnée
L’attaque survient à la veille du lancement par l’APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l’élection présidentielle de 2023 pour succéder à Muhammadu Buhari, un ancien commandant de l’armée qui se retirera après deux mandats. La sécurité reste un défi majeur dans le pays le plus peuplé d’Afrique, qui est aussi la plus grande économie du continent.

Les attaques contre les sites religieux sont particulièrement sensibles au Nigeria, où les tensions s’exacerbent parfois entre les communautés d’un pays dont le Sud est majoritairement chrétien et le Nord majoritairement musulman. Ce type d’attaque est toutefois rare dans le sud-ouest du pays, relativement paisible.

L’armée nigériane est, en revanche, confrontée à de nombreux foyers d’insécurité dans le reste du pays. Une insurrection djihadiste fait rage depuis douze ans dans le Nord-Est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le Nord-Ouest et le Centre, et le Sud-Est est le théâtre de mouvements séparatistes.

Le groupe djihadiste Boko Haram, présent dans le nord-est du pays, a déjà pris pour cible des églises au long d’un conflit qui a fait 40 000 morts et 2 millions de déplacés au Nigeria.

Avec AFP

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