«Attention nos terres sont bradées» …en Côte-d’Ivoire» (Vincent Toh Bi Irié)

Attention, il y a une prédation silencieuse des terres de nos villages. À ce rythme, beaucoup de villages n’auront plus de terres pour eux-mêmes et pour leurs descendances. Déjà certains villages d’Abidjan n’ont plus de territoires libres.

AUBE NOUVELLE, dans ses missions dans les zones rurales ces mois-ci, fait face aux réalités sociales qui minent la vie rurale dans le pays profond, réalités qui ont toujours existé mais qui deviennent une réelle menace pour le pays.


Des familles naïves ou innocentes cèdent leurs terres contre presque rien.

Par ailleurs, les crises sécuritaires dans des pays de la sous-Région convoient de grands groupes de personnes qui descendent directement dans les zones rurales où se multiplient les pressions foncières et par conséquent les conflits et les crises intercommunautaires.

Certains Nationaux ou non Nationaux achètent à vil prix des centaines et souvent même des milliers d’hectares de terres, sans qu’une assistance en conseil ne soit apportée aux familles qui cèdent leurs terres.

Il y a des régions où des gens cèdent d’importantes surfaces rien que pour obtenir de l’argent pour… organiser des funérailles.

L’autre jour dans un village Ébrié situé à 44 kilomètres d’Abidjan, j’ai surpris des ressortissants d’un lointain pays en train de discuter fort avec un Vieux seul pour la vente d’une grande superficie de terre à des fins industrielles.
Dans un village sur la partie la plus escamotée de la côtière, un ressortissant d’un pays m’a demandé pourquoi les agents de l’Etat leur font autant de tracasseries, alors qu’eux ne font que mettre en valeur la forêt classée en y faisant différentes cultures pérennes et vivrières !!!

Le foncier constitue la première cause d’explosion sociale et de violence dans tous les villages de Côte d’Ivoire. A Farakoro, dans la Région d’Odienne un conflit foncier a fait des morts il y quelques mois lors de violents affrontements.

Chefferies, cadres, mutuelles, aidons nos villages à préserver leurs terres, encadrons nos parents dans leurs transactions, sinon un certain nombre de nos villages n’existera peut-être plus dans les décennies qui viennent.

À AUBE NOUVELLE, la prévention et l’anticipation sont une priorité…

Vincent Toh Bi Irié

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