Les concours en Côte d’Ivoire: A quoi sert maintenant la visite médicale ?

Le postulat d’égalité devant la loi foulé au pied

chaque année, ils sont des milliers de jeunes ivoiriens à s’inscrire aux différents concours de la Fonction publique. Ils veulent devenir infirmiers, sages-femmes, instituteurs, agents de bureau, adjoints administratifs etc. Parmi la paperasse de dossiers exigés pour chaque candidat quel que soit le concours, il y a le certificat de visite médicale.

Non seulement ce papier a un coût exorbitant qui grève le coût de revient du concours mais également il a ses exigences. Entre autres, il doit se faire par des cabinets et services imposés par les organisateurs, pour être valable. Aucun autre laboratoire ne peut le faire à part celui qui est recommandé. Un bon business pour ce laboratoire qui reçoit des milliers de clients, un premier niveau d’injustice pour les autres laboratoires privés ou publics du pays qui aimerait bien profiter de cette clientèle captive et obligée.

Mais à quoi sert le certificat médical lui-même pour qu’on continue de l’exiger ? A vérifier l’état de santé du concurrent me dira-t-on. Et certaines fonctions exigent un bon état de santé pour les exercer. D’accord !
mais qu’en est-il de la fonction ministérielle ? Qu’en est-il de la fonction présidentielle ?

en Côte d’Ivoire la plus haute fonction, c’est à dire la fonction présidentielle n’est plus assujettie à un état de bien-être mental et physique. En d’autres termes la présentation d’un certificat médical prouvant que le candidat est en bonne santé n’est plus exigée depuis l’adoption de la constitution de 2016. Les ministres nommés par le président et qui exercent de hautes fonctions de l’Etat ne sont pas soumis non plus à une visite médicale pour faire l’état de leur santé avant d’exercer.
Pour être conforme au principe d’égalité consacré par la constitution ivoirienne de 2016, l’on devrait supprimer cette exigence pour les candidats aux concours de la Fonction publique. « Tous les Ivoiriens naissent et demeurent libres et égaux en droit », stipule l’article 4 de la loi fondamentale.

Continuer d’exiger des visites médicales aux candidats ivoiriens et ne pas le faire pour les aspirants aux hautes fonctions de l’état est une violation de cette disposition, une discrimination que proscrit également la même loi.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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