Ppa-Ci/Mgc: Qu’est-ce qui oppose fondamentalement Simone et Gbagbo ?

Nous avons vu les images du lancement du Mgc, le nouveau parti de Simone Ehivet. Du beau monde, des couleurs, des chants de joie et de gloire. Tout y est passé pour agrémenter l’ambiance dont l’écho n’a pas échappé au voisinage immédiat de la résidence des Gbagbo, lieu choisi pour abriter l’activité politique.

Parlant de monde, entre anonymes et curieux, l’on distinguait des têtes de l’ancien Fpi aujourd’hui déchiquetées, partagées entre rivaux. Simone n’a pas recruté au Rhdp, ni au Pdci encore moins à l’Udpci. Elle a fait son marché en famille, dans la gbagbosphère.

Ohouochi Clotilde, ancienne ministre, Tapé Kipré, ancien Dg du Sapeep, Mady Bouabré, ancien député du Plateau, Pr. N’guessan Thomas dernier ministre de l’enseignement supérieur de Laurent Gbagbo, Secré Richard ancien député et ancien ministre, Lazare Koffi Koffi, ancien ministre pour ne citer que ceux-là. Ils ont rejoint Simone Gbagbo selon qu’ils partagent une affinité ou une proximité avec elle ou encore selon qu’ils s’émeuvent de « l’humiliation » subie par Simone depuis le retour au pays de son époux après 10 ans à La Haye.

Nous avons aussi écouté le discours de l’ancienne première dame. A part sa façon singulière de brocarder le régime Ouattara qu’elle accuse de plusieurs tares contre la démocratie et la bonne gouvernance, Simone rejoint sur les autres points Laurent Gbagbo.

Elle a institué sa « fête de la liberté » tous les 30 avril, Gbagbo a sa fête de la renaissance les 31 mars. Elle opte pour la social- démocratie et l’économie sociale de marché. Là également, elle ne se démarque pas de Gbagbo. Elle est pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Gbagbo ne dit pas autre chose sauf qu’il va au-delà des frontières ivoiriennes pour inscrire cette quête dans une dimension africaine.

Les similitudes idéologiques apparaissent dans son discours d’orientation et reposent toujours sur la refondation de la Côte d’Ivoire. Un vocable galvaudé qui a disparu des éléments de langage du Ppa-Ci. Pour Simone Ehivet, c’est la poursuite du combat qui a commencé depuis les années 90 et que certains ont abandonné. Juste une critique pour rester dans l’ère du temps du divorce.

C’est ici que s’apprécient quelques ingrédients qu’elle ajoute à la sauce pour faire la petite différence. Préciser qu’elle est leader de la gauche progressiste, dire merci à la chaîne Afrique Média et à certains journalistes pionniers comme l’italienne Nicoleta Fagiolo, saluer le combat héroïque des patriotes depuis les moments de braise jusqu’à ce jour relèvent de ces ingrédients.

Sinon dans le fond, Simone ne se démarque guère de Gbagbo dont elle épouse l’essentiel de la ligne idéologique. Les deux pouvaient donc faire chemin ensemble. Mais hélas, les sentiments ont pris le dessus et le duo de charme des années 90 aura forcément à en découdre sur le terrain. Ici, heureusement elle a émis la volonté d’évoluer dans une sorte de pacte de non-agression certainement pour laisser des ouvertures pour demain.

Simone est donc désormais présidente d’un parti politique, le Mgc. Elle a maintenant le champ libre pour démontrer tout son talent et son entregent, non plus sous la couverture de Gbagbo mais sous la sienne propre.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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