Un pas vers la professionnalisation du sport-roi ?

Yacine Idriss Diallo (Yid) continue de pousser ses pions. Depuis son avènement à la tête du sport-roi, il ne cesse de traiter les sujets abordés pendant sa campagne. C’est clair. Autant il met les clubs au cœur de son programme, autant les joueurs y ont largement leur place. En témoigne cette importante décision prise au sortir d’un séminaire, mercredi, au Plateau.

Désormais, dans le championnat national de Ligue 1 de Côte d’Ivoire, le footballeur devra percevoir, au bas mot, un salaire de 160 mille FCfa. C’est ce qui est ressorti du séminaire sur l’organisation administrative et financière organisée par la Fédération ivoirienne de football (Fif) en présence des 16 clubs de Ligue 1.

L’autre information, c’est qu’il est demandé 20 joueurs au moins par club. « Nous avons fait une proposition au comité exécutif qui a été adoptée. Nous l’avons soumis aux 16 clubs qui l’ont validé ce jour à ce séminaire. Le salaire de base est de 160 000 FCfa par mois par joueur pour 20 joueurs professionnels par club », explique Salif Bictogo, président de la Ligue professionnelle de football.

Pragmatique et surtout en dirigeant averti, Idriss Diallo a décidé de répartir la subvention de 100 millions de FCfa qu’il a promis aux clubs sur 10 mois. A raison de 10 millions de FCfa par mois. Pas comme on le faisait par le passé où les clubs percevaient la moitié de la subvention avant le début du championnat et le reste après.

L’avantage avec cette façon de faire est qu’elle oblige le club, à la fin du mois, à payer systématiquement le salaire des joueurs et celui des encadreurs techniques. Du coup, Yid déjoue les plans de certains dirigeants de club, qui gardaient par devers eux ces moyens additionnels octroyés par la faîtière, au détriment de l’équipe.

Cette décision, même si elle ne résout pas le problème, marque le début de la professionnalisation du football ivoirien. Enfin, le footballeur local, au bout de quelques mois, peut se prendre une baraque et y vivre avec sa petite famille. Il pourra se soigner et scolariser ses enfants. C’est un début de solution, pour garder un peu plus longtemps, dans notre championnat, nos pépites.

L’exode des joueurs vers le Vieux Continent ou d’autres destinations plus attractives financièrement n’est pas nouveau. Même en Europe, de grands clubs comme Manchester United, Fc Barcelone ou le Real Madrid ne parviennent plus à y faire face.

Le rêve de tout footballeur est bien souvent d’atteindre l’un de ses grands championnats à savoir : la Premier League (Angleterre), la Liga (Espagne), la Bundesliga (Allemagne), la Série A (Italie) et la Ligue 1 (France). Voir nos meilleurs joueurs s’exiler en Europe ou même dans le Maghreb est compréhensible.

Mais les voir se ruer vers la Tanzanie, l’Éthiopie, le Soudan et autres, donne à réfléchir. Il y a problème ! Que possèdent ces pays du continent ou que peuvent-ils bien faire que la Côte d’Ivoire ne peut pas faire ? Pourquoi ne pas penser à un modèle économique qui mette en exergue le club et le joueur… Osons essayer pour voir.

Mais avant, il faut applaudir des deux mains ce que vient de faire Idriss Diallo. Il est sur la bonne voie.

Paul Bagnini
Lebanco.net

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