Gadoukou (Ouragahio) – Après des années de brouille Baoulé, Sénoufo, Malinké, Tagbanan et leurs « tuteurs » Bété scellent la réconciliation

La méfiance, la rancune, la division et autres maux, conséquence de plusieurs années de crises socio-politiques que la Côte d’Ivoire a vécues, sont désormais derrière les populations de Gadoukou. Cela, après le Djadjo 2022, la fête de la réconciliation, de la solidarité, de cohésion sociale et des retrouvailles qui s’est tenue les 26 et 28 août 2022 dans le village.

La cérémonie officielle du Djadjo 2022 a été rehaussée par les présences remarquées de Essis Jean Baptiste Hubert Lasm, sous-préfet de Dahiépa-Kéhi, représentant Lancinan Fofana préfet de la région du Gôh, de l’honorable Antoni Gahourou et Mme Tio Alice, directrice régionale de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté de Gagnoa, représentant la ministre Myss Belmonde Dogo.

La mobilisation de toutes les communautés vivant dans le village de Gadoukou et ses campements pour donner un cachet spécial à cette fête, a profondément ému le sous- préfet Essis Jean Baptiste Hubert. « Je félicite l’organisation de ce Djadjo 2022 dont l’objectif est de consolider la cohésion sociale et la paix. Notre pays a connu des difficultés liées aux questions politiques. Mais aujourd’hui, tout le monde est unanime qu’il faut aller à la réconciliation. C’est pourquoi le chef de l’Etat a décidé de dédier deux ministères à la question de la réconciliation nationale, la cohésion et la solidarité. Mais pour que cette réconciliation soit une réalité, il faudrait avoir des comportements allant dans ce sens », a-t-il soutenu, avant d’ajouter : « Il est important que tout le monde connaisse son rôle et sache sa place pour éviter des conflits ».

Pour sa part, l’honorable Antoni Gahourou, député-maire du Grand Ouragahio, s’est dit heureux d’avoir été associé à cette fête qui scelle la réconciliation entre les différentes communautés vivant à Gadoukou. « La raison de notre présence est fondamentale. Il s’agit de soutenir la réconciliation entre des communautés qui se regardaient en chien de faïence. Cependant cette réconciliation doit se traduire par des actes concrets. C’est notre rôle de parler de la réconciliation entre les populations qui nous ont élu. A nos frères venus d’autres contrées du pays et installés ici, je vous demande de soutenir le développement de ce village qui est désormais le votre. », a-t-il indiqué.

Quant à Zehia Yassi Paul Léon, le PCO de Djadjo 2022, il est revenu sur l’objectif de cette cérémonie. « Les crises que notre pays a connues ont aussi impacté les relations entre les habitants de notre village. Fort heureusement, les effets néfastes de ces crises sont totalement loin, très loin dernière nous parce ce que les fils et filles de Gadoukou et leurs frères Djimini, Baoulé, Sénoufo, Mossi, Gouro etc. tous ensemble ont décidé d’enterrer définitivement la hache de guerre et laisser derrière eux la barrière de la méfiance et de la haine », a-t-il déclaré. Zehia Yassi Paul Léon est convaincu que le soutien constant des autorités administratives et politiques peut contribuer à consolider la réconciliation et la cohésion entre les communautés, seule condition pour permettre le développement de ce village.
Justement, pour amorcer le développement de Gadoukou, Célestin Gnao,le président de sa mutuelle de développement a soumis quelques doléances au Conseil régional du Gôh. Doléances qui se résument essentiellement au reprofilage de la route qui relie la commune de Ouragahio à Zédi en passant par Gadoukou, la finition des travaux de la maternité du village, du logement de la sage-femme ainsi que la dotation du dispensaire en ambulance.

Notons qu’outre le rituel du DJADJO, la fête a été marquée par des prestations de danses traditionnelles des différentes communautés de Gadoukou Béthé, Baoulé, Djimini, Sénoufo, Tagbanan etc. et des artistes en vogue de la région comme Kobéhi Bazo.

JB, correspondance particulière

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