Au Kenya la Cour suprême confirme l’élection de William Ruto comme président de la République

En vertu de la Constitution, M. Ruto doit prêter serment le 13 septembre. Il deviendra à 55 ans le cinquième président du Kenya depuis l’indépendance du pays en 1963.

Le Monde avec AFP

La Cour suprême du Kenya a confirmé, lundi 5 septembre, la victoire du vice-président sortant, William Ruto, à l’élection présidentielle du 9 août devant Raila Odinga, figure historique de la politique kényane qui avait dénoncé des fraudes.

En vertu de la Constitution, M. Ruto doit prêter serment le 13 septembre. Il deviendra à 55 ans le cinquième président du Kenya depuis l’indépendance du pays en 1963. Les deux camps ont promis ces derniers jours de respecter la décision de la plus haute juridiction, connue pour son indépendance.

C’est la troisième fois depuis sa création par la Constitution de 2010 que la plus haute juridiction du pays est appelée à trancher un litige sur une élection présidentielle. En 2017, elle avait annulé le scrutin. Figure historique de l’opposition soutenue cette année par le président sortant, Uhuru Kenyatta, M. Odinga a qualifié de « parodie » les résultats annoncés le 16 août et donnant vainqueur M. Ruto, avec environ 233 000 voix d’avance.

Fruit de la Constitution de 2010, considérée comme l’une des plus progressistes d’Afrique, la Cour suprême est « l’arbitre final et l’interprète de la Constitution ». Ses décisions sont définitives et exécutoires, prononcées par sept juges officiellement nommés par le président de la République mais que ce dernier n’a cependant pas le pouvoir de choisir. Les noms des candidats sont soumis à la présidence par la magistrature à l’issue d’un processus de candidatures libres puis de sélection via des auditions publiques – parfois retransmises à la télévision.

Créée pour statuer sur les décisions des cours d’appel relatives à la loi ou l’interprétation de la Constitution, la Cour suprême est la seule juridiction autorisée à trancher des différends liés à la présidentielle. C’est la plus haute instance du système judiciaire kényan, « l’un des plus robustes de la région, et elle ne pliera pas devant les pressions politiques », estime Benjamin Hunter, analyste au cabinet britannique Verisk Maplecroft. Selon lui, « la cour jouit d’une forte crédibilité et un processus judiciaire agirait comme une soupape pour désamorcer les tensions politiques ».

Un processus de révision constitutionnelle invalidé
Lors de la présidentielle d’août 2017, M. Kenyatta avait été déclaré vainqueur avec 54 % des voix, contre 45 % à l’opposant historique d’alors, M. Odinga. Ce dernier avait saisi la Cour suprême, affirmant notamment que la base de données de la Commission électorale indépendante (IEBC) avait été piratée et les résultats falsifiés

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