Craintes des pouvoirs militaires – La Cedeao toujours menaçante contre l’axe Bamako-Conakry-… (communiqué)

(Nations Unies/New-York): La Cedeao continue d’étaler sa grande peur des pouvoirs militaires dans la sous-région ouest-africaine.

En effet, pour la Cedeao un chef de l’État peut modifier sa constitution, mettre son armée dans sa poche, et tranquillement s’octroyer 15, 20 ou même 27 années à la tête de son pays. Les exemples de la Côte-d’Ivoire, du Togo, d’Alpha Condé, de Compaoré, sont là pour nous édifier.

Mais dès qu’une junte s’installe dans l’un de ces pays, c’est la levée générale de boucliers, car en réalité ces juntes ne font pas l’affaire des régimes de civils, classés parmi les plus corrompus et corruptibles au monde.

Le nouveau communiqué qui a sanctionné la réunion tenue hier à l’exiguë à New-York, bourré de menaces les unes aussi sordides que les autres, illustre pleinement la haine des civils chefs d’État pour les militaires, bons selon eux pour seulement les casernes et les champs de bataille.

De Kesséh

SOMMET EXTRAORDINAIRE
DE LA CONFÉRENCE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT DE LA CEDEAO SUR LA
SITUATION EN GUINÉE ET AU MALI
New York, 22 septembre 2022

COMMUNIQUE FINAL

Commission de la CEDEAO New York, Septembre 2022
1. La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté
Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu une Session
extraordinaire à New York, aux Etats-Unis, en marge de l’Assemblée
Générale des Nations Unies, le 22 septembre 2022, sous la présidence de
S.E. Umaro Sissoco EMBALO, Président de la République de Guinée Bissau
et Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la
CEDEAO.
2. Le Sommet extraordinaire a été convoqué à l’effet d’examiner le
rapport du Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée et la situation des 46
soldats ivoiriens détenus au Mali.
3. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ci-dessous ou leurs
représentants dûment mandatés y étaient présents :
S.E. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire.
S.E. Adama BARROW, Président de la République de Gambie.
S.E. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana.
S.E. Umaro Sissoco EMBALO, Président de la République de Guinée Bissau.
S.E. George WEAH, Président de la République du Liberia.
S.E. Macky SALL, Président de la République du Sénégal.

4. ci-après :
Etaient également présents au Sommet extraordinaire, les personnalités

● SE. Rui Alberto de Figueiredo SOARES, Ministre des Affaires
Étrangères, de la Coopération et de l’Intégration Régionale de la
République de Cabo Verde ;
● S.E. Hassoumi MASSOUDOU, Ministre des Affaires Étrangères, de la
Coopération, de Intégration Africaines et des Nigériens à l’Extérieur de
la République du Niger.
● S.E. Geoffrey ONYEAMA, Ministre des Affaires de la République Fédérale
du Nigeria ;
● Prof. David J. Francis, Ministre des Affaires Étrangères et de la
Coopération Internationale de la République de Sierra Leone ;
● Prof. Robert DUSSEY, Ministre des Affaires Étrangères, de
l’Intégration africaine et des Togolais de l’Extérieur de la République
Togolaise.
● Ambassadeur Marc Hermanne G. ARABA, Représentant Permanent du Benin
auprès des Nations Unies.
5. Ont également pris part au Sommet:
● S.E. Thomas Boni YAYI, Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée, ancien
Président de la République du Bénin.
● S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union
africaine.
● Dr Omar Alieu TOURAY, Président de la Commission de la CEDEAO.
● M. Mahamat Saleh ANNADIF, Représentant spécial du Secrétaire Général
des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

6. Les Chefs d’État et de Gouvernement ont examiné le rapport présenté
par S.E. Thomas Boni YAYI sur la situation en Guinée, ainsi que les
memoranda sur la situation en Guinée et celle des 46 soldats ivoiriens
détenus au Mali.
7. La Conférence a salué la qualité des documents présentés et a pris
note des recommandations qui y sont contenues.
Au titre de la Guinée :
8. La Conférence a rappelé que lors du 61ème Sommet ordinaire tenu le 3
juillet 2022 à Accra, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont demandé au
Médiateur de poursuivre les discussions avec les Autorités de transition
en vue de l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable au
plus tard le 1er août 2022, à défaut de quoi les sanctions économiques
et financières prévues seraient mises en application, outre des
sanctions plus ciblées, conformément aux délibérations du Sommet
extraordinaire tenu le 25 mars 2022 à Accra. La Conférence avait
également décidé de maintenir la suspension de la Guinée de tous les
organes décisionnels de la CEDEAO et de demeurer saisie de la situation
dans cet Etat membre.
9. A l’issue des échanges qui ont suivi l’examen du rapport présenté par
le Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée sur la situation dans cet Etat
membre, et notant que des progrès insuffisants ont été réalisés en ce
qui concerne l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable,
la Conférence décide d’imposer à la Guinée des sanctions graduelles au
niveau diplomatique, économique et financière comme suit :
4

a. Le rappel pour consultations par les Etats membres de la CEDEAO de leurs
ambassadeurs accrédités auprès de la République de Guinée ;
b. La suspension de toute assistance et transaction financière en faveur
de la Guinée par les institutions financières de la CEDEAO, notamment la
BIDC.
c. Des sanctions ciblées à l’encontre des personnes et groupes de personnes citées
sur la liste figurant dans la Décision MSC. A/DEC 4/09/2022, y compris
les membres des autres institutions de la transition et toute autre
personne cherchant à empêcher le retour à l’ordre constitutionnel en
Guinée dans un délai raisonnable. Ces sanctions comprennent :
i. Le gel des avoirs financiers ;
ii. L’interdiction de voyager.
10. Ces sanctions ont été prises dans le souci de faciliter le processus
de retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée, une condition
préalable à la paix, à la stabilité et au développement.
11. La Conférence engage toutes les institutions de la Communauté à
prendre des mesures assurant l’application immédiate de ces sanctions.
12. La Conférence appelle l’Union africaine, les Nations unies et les
autres organisations partenaires à soutenir l’application de ces
sanctions et à continuer d’apporter leur soutien à la Guinée en vue de
la réussite de la transition politique.
13. La Conférence demande aux Autorités de la Guinée d’accepter dans un
délai d’un mois, à compter du 22 septembre 2022, une durée de transition
raisonnable et acceptable par la CEDEAO, sous peine de sanctions plus
sévères.
14. La Conférence salue les efforts déployés par le Médiateur de la
CEDEAO pour la Guinée et lui demande de poursuivre ses consultations
avec les Autorités de la Transition et toutes les autres parties
prenantes en vue de parvenir à un consensus sur la durée de la transition.
Sur la situation des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali :
15. La Conférence a examiné le mémorandum présenté par le Président de
la Commission de la CEDEAO sur les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali.
Suite à des discussions approfondies, les Chefs d’Etat et de
Gouvernement ont pris les décisions suivantes :
16. La Conférence salue les initiatives diplomatiques entreprises par
plusieurs Chefs d’Etat de la CEDEAO, qui ont conduit à la libération le
3 septembre 2022, de trois femmes soldats ivoiriennes.
17. Toutefois, la Conférence note avec regret le maintien en
incarcération des 46 soldats restant, malgré tous les efforts de
médiation entreprises par la région.
18. a.
b. c.

La Conférence décide également de ce qui suit :

condamne avec fermeté, l’incarcération continue des soldats ivoiriens;
dénoncelechantageexercéparlesautoritésmaliennesdanscetteaffaire;
demande la libération sans condition des 46 soldats détenus au Mali;
d. envoi incessamment d’une mission de Haut niveau composée des Chefs
d’état du Ghana, du Sénégal et du Togo à l’effet de la libération des
soldats ivoiriens.
19. La Conférence exprime sa reconnaissance aux Chefs d’état et de
gouvernement et à toutes les bonnes volontés qui se sont investis pour
la libération des soldats ivoiriens incarcérés au Mali.
20. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement rendent un vibrant hommage à S.E
Umaro Sissoco Embalo, Président de la République de Guinée Bissau,
Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la
CEDEAO, pour son leadership dans la gestion des affaires de la Communauté.

Fait à New York, le 22 septembre 2022.

LA CONFERENCE

Commentaires Facebook