Déclaration – «Les Démocrates de Côte d’Ivoire » sur les erreurs administrative et de codification à l’Education nationale et à l’Ecole normale supérieure

Monsieur Dassé Yazi Philippe Bédel décédé le 26 septembre 2021 de la Covid-19 et inhumé quelques jours après a été nommé par arrêté n°0173/MENA/CAB en date du 14 septembre 2022 directeur régional de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (DRENA) de Grand-Bassam. Avant cette nomination, les services de madame Mariatou Koné n’ont pas daigné prendre soin d’actualiser leur liste de personnes susceptibles d’être promues et d’y supprimer celles qui sont décédées. Ne l’ayant pas fait par laxisme, ils ont amené la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation dont la compétence et la rigueur ne font l’ombre d’aucun doute dans l’opinion publique à réveiller un cadavre et raviver, chez sa famille, la douleur de sa brutale disparition.
Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » invite la ministre à punir de façon exemplaire ce laxisme présenté par euphémisme comme « une erreur administrative ». La qualification d’« erreur administrative » est une mauvaise excuse. Il y a une grande différence entre l’erreur administrative et le laxisme flagrant que révèle cette grave et gênante affaire que le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » trouve scandaleuse. L’irresponsabilité de certains agents doublée des lenteurs dans le traitement et la transmission des dossiers à archiver et des problèmes de coordination entre les services peut expliquer ce grave manquement que la ministre et son département paient en publicité négative. Cette situation pose un réel problème de maîtrise des effectifs dans ce ministère.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », toute la chaîne administrative des directeurs, chefs de service et agents chargés de la gestion de ce dossier d’actualisation régulière des données du ministère a sa part dans ce gros scandale. Les responsabilités doivent être dégagées au plus vite par une enquête administrative. Il est de notoriété que la short list des personnes proposées pour des nominations est connue de quelques initiés des mois, voire des années, avant lesdites nominations. Comment se fait-il donc que la liste sur laquelle s’est retrouvé le regretté Dassé Yazi Philippe Bédel n’ait pas été vérifiée à nouveau et actualisée ? Qui était chargé de cette tâche, entre le cabinet et les ressources humaines ? Et pourtant, le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation dispose d’applicatifs pour la gestion de son personnel. En termes économiques, cette soi-disant « erreur administrative » pose un problème de productivité en rapport avec les performances administratives, les compétences fonctionnelles liées aux postes occupés et les compétences socioaffectives (éthique professionnelle) du capital humain au sein de ce ministère, de fiabilité de ce capital humain et de crédibilité des prises de décisions publiques. Ce problème montre que le pouvoir bureaucratique ou, à tout le moins, des chaînons de ce pouvoir au sein du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation sont défaillants. Ce serait une erreur de considérer cette monumentale défaillance comme un fait anodin.
Le laxisme décrié, ici, ne se limite malheureusement pas seulement au cas des morts non extraits des fichiers mais concerne aussi la non-actualisation, parfois, des mouvements du personnel (affectation, mutations, congés maladie longue durée, etc.). Il se trouve même, pour évoquer une situation pendante, que les ex-enseignants contractuels ayant bénéficié d’un décret d’intégration exceptionnel du Président de la République sont toujours à leur poste d’affectation de contractuels sans que la direction des ressources humaines du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation n’ait daigné procéder régulièrement à leur affectation en qualité de fonctionnaires au titre de l’année scolaire 2022-2022 comme indiqué dans le communiqué n°02566/MEN/DRH/ND du 2 août 2022 signé du directeur de cabinet agissant par délégation. Il s’ensuit que les concernés ne peuvent ni remplir ni faire signer par leur supérieur hiérarchique aucun certificat de prise de service parce que non officiellement reconnus. Et pourtant, ils bénéficient d’emplois du temps ; ce qui est un vice de procédure et une situation fortement regrettable.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », ce qui se passe dans le département ministériel dirigé par madame Mariatou Koné est symptomatique de certaines des habitudes de l’administration ivoirienne et édifie de ce que la chaîne administrative dans notre pays a besoin d’une reprise en main éthique déterminée et ferme. L’indulgence vis-à-vis des laxistes, des incompétents et des irresponsables devrait prendre fin. La complaisance dans les nominations subordonnées, parfois, au népotisme et au clanisme nuit à la performance du service public dans notre administration. Pendant que les pays occidentaux ont choisi le mérite dans l’animation des postes administratifs, les pays en voie de développement ont opté pour des postes administratifs politisés, victimes en certains lieux du continent africain de rattrapage ethnique. Et pourtant, il est fortement admis que le capital humain a une incidence notable sur la productivité et la croissance économique.
Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » invite la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation à être intraitable sur la question de la grossière erreur de son département qui n’honore pas le premier responsable qu’elle est, encore moins l’Etat de Côte d’Ivoire aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » estime qu’un cadre d’éthique professionnelle devrait être élaboré pour l’administration publique afin de permettre aux différents animateurs d’accomplir avec efficacité la mission qui leur est dévolue. Et, la culture de la performance devra y occuper une place de choix. La situation que le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » déplore est une mauvaise publicité pour la Côte d’Ivoire et dénote de la piètre qualité du service public.
Les résultats des concours directs d’entrée à l’Ecole normale supérieure (ENS), session 2022, proclamés sur le site informatique de cette école qui forme aux métiers de l’enseignement ont déclaré admis 3 candidats inscrits au concours de Professeur de Lycée (discipline Espagnol) qui se sont retrouvés plutôt ajournés lors de la phase d’inscription des candidats admis. Cette situation regrettable a été mise sur le compte d’une « erreur de codification » par la direction de l’ENS. Cette justification a été endossée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans son communiqué du 20 septembre 2022.
Même si le concours a été organisé pour 25 postes budgétaires et que les candidats classés 26e, 27e et 28e ont été déclarés admis par erreur, il reste que ces derniers ont subi de la part de la scolarité de l’Ecole normale supérieure un préjudice moral grave et inadmissible. Le préjudice allégué résulte de ce que l’erreur commise par le service informatique de l’Ecole normale supérieure a porté atteinte à l’honneur et à la réputation des candidats ainsi floués publiquement. Dans un Etat de droit, le préjudice moral demande réparation. Ce chef de préjudice rendu emblématique par l’actualité des défaillances du système informatique mis en place par l’administration de l’Ecole normale supérieure engage la responsabilité pleine et entière de cet établissement d’enseignement supérieur. La souffrance morale éprouvée par les victimes et leurs parents, amis et connaissances ainsi que la réaction virulente de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) dénonçant une supercherie rendent inéluctable et irréfragable le droit à réparation du dommage d’autant plus qu’en les déclarant admis puis après ajournés, la scolarité de l’ENS les déconsidère fortement aux yeux de la communauté estudiantine et trouble durablement leur vie.
Le préjudice réparable concerne le discrédit ainsi médiatisé. Comme réparation, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » propose que les trois candidats concernés par cette situation soient déclarés définitivement admis à la session 2022 du concours de Professeur de Lycée (discipline Espagnol), même s’il faut, pour cela, que l’Etat crée de façon exceptionnelle trois postes budgétaires spécialement à eux dédiés ; ce ne sera que justice. Les responsables à l’origine de cette fâcheuse situation doivent, pour l’exemple, subir la rigueur administrative. L’impunité ne doit plus bénéficier d’aucune faveur en Côte d’Ivoire sous le régime des houphouétistes. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » invite aussi à un peu plus de sérieux dans l’organisation des concours et dans la proclamation des résultats pour éviter les suspicions de supercherie. Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » invite également les pouvoirs publics à traquer et mettre fin aux réseaux qui privent les méritants de leurs admissions.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », les cas de légèretés administratives deviennent réguliers et criants dans nos administrations et, les autorités doivent y mettre le holà parce qu’ils remettent en cause la fiabilité de notre administration et sapent la confiance en son intégrité. Toutes les personnes impliquées dans une procédure administrative au nom de l’administration ou dans une prise de décision administrative devront être personnellement mises en cause en cas de dysfonctionnement grave parce que leur professionnalisme discutable met à mal le bon déroulement du service public et nuit gravement à l’image de l’administration publique.
Fait à Abidjan, le 27 septembre 2022.
Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».
Le Président
Pr. Séraphin Prao

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