Tchad: L’Union africaine refuse la candidature de Mahamat Idriss Déby

L’Union africaine était attendue au tournant. Il y a un peu plus d’un an, l’organisation africaine avait décidé d’accompagner le Conseil militaire de transition dirigé par le fils du président défunt Mahamat Idriss Déby après la mort de son père le 20 avril 2021.

Cette fois, le Conseil paix et sécurité s’est voulu ferme. Il a rappelé, lors de sa dernière réunion le 19 dernier, qu’aucun membre du CMT ne pourra être candidat à la fin de la transition, et s’en tient toujours à une seule transition de 18 mois.

La position de l’Union africaine se faisait attendre, selon des sources diplomatiques. Depuis quelques jours, les ambassadeurs au Tchad faisaient pression pour que cette organisation, qui doit donner le « la » sur ces questions, sorte de son silence avant la fin des débats en cours au palais du 15-Janvier à Ndjamena.

« Elle tombe pile au bon moment », a commenté un de ces diplomates. Le Dialogue national inclusif débat sur les propositions d’une commission ad hoc qui a opté notamment pour l’éligibilité du chef de la junte militaire au pouvoir, le général Mahamat Idriss Déby, pour un référendum sur la forme de l’État ou encore pour une prolongation de la transition d’une durée maximale de 24 mois.

Depuis deux jours, des centaines de délégués se succèdent au micro où ils s’affrontent sur ces sujets qui clivent profondément le Tchad, avant que la plénière ne tranche sur le sujet demain ou en début de semaine prochaine

« Une nouvelle donne »
Mais ceux qui militent pour l’inéligibilité des dirigeants de la transition ne se faisaient guère d’illusions jusqu’ici sur la future décision, en expliquant que les tenants du pouvoir militaire ont tout verrouillé dans ce dialogue. Ils parlent désormais d’« une nouvelle donne » avec cette prise de position du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine qui « rappelle sans équivoque » dans son communiqué, qu’aucun membre du CMT, la junte militaire au pouvoir, « ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ».

Pour le moment, aucune sanction n’est annoncée, mais elles ne sont pas loin, selon nos sources. L’Union africaine a d’ailleurs prévenu dans son communiqué qu’elle prévoit d’organiser « en temps utile une séance spéciale » qui sera consacrée à la « transition politique au Tchad ». « La balle est dorénavant dans le camp des autorités tchadiennes », estiment ces sources.

RFI

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