Front social – Les docteurs chômeurs marchent sur l’Université pour réclamer du travail au gouvernement

Pr. Hauhouot (Sg) tente de casser le mouvement

Comme ils l’avaient promis lors d’une conférence de presse à la mi-septembre, les titulaires du doctorat des universités de Côte d’Ivoire plus connus sous le vocable « Docteurs non recrutés » ont organisé une marche pacifique ce 3 octobre. Ce premier jour de rentrée, ils ont par cette manifestation invité les autorités à regarder de près l’incompréhensible situation qui est la leur.

Pancartes et banderoles à la main, ils sont arrivés sur l’esplanade de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, devant les locaux de l’administration universitaire. C’est là qu’ils ont animé un meeting, fait des déclarations à la presse et campé toute la journée. Non sans difficultés parce qu’ils ont eu maille à partir avec le secrétaire général de l’université opposé à la manifestation. Dans sa tentative de casser la manifestation, Pr. Célestin Hauhouot Assépo s’empare d’un microphone qu’il brise. Vaine tentative. Il n’aura pas raison de la détermination des Docteurs, chômeurs depuis la fin de leur soutenance.
Par la voix de Dr Déroux Simi, leur porte-parole, ils ont fait connaître leur principale revendication. A savoir « un recrutement planifié » à la fonction publique sans concours. « Nous demandons une insertion planifiée des 3000 Docteurs et cela est possible si les autorités décident de nous écouter autour d’une table. Nous avons des propositions pour qu’en moins de quatre trimestres tous ces Docteurs soient insérés », laisse entendre Dr Simi qui décrit une situation de précarité dans laquelle vivent les diplômés.

« Il faut comprendre qu’il n’est pas aisé pour un état d’investir dans la formation de docteurs et de les laisser par la suite sur les carreaux alors que des possibilités d’insertion existent. M. Adama Diawara essaie de faire croire en une inadéquation formation emploi mais ce n’est pas vrai. Il y a de la matière et nous avons des propositions », objecte le numéro un du collectif des Docteurs non recrutés, meneur de la manifestation.

De propositions, il en a fait cas. Selon le président du collectif l’une des premières mesures consisterait à insérer ces docteurs dans les structures étatiques qui auraient besoin de leurs connaissances (théoriques) pour se perforer. La deuxième est le recrutement dans les universités et grandes écoles privées qui reçoivent des affectés de l’état. La supervision de l’état, pense-t-il, devrait imposer une grille salariale conforme à leur statut aux fondateurs. Une autre proposition du collectif est la conversion des montants payés chaque année pour les heures supplémentaires en recrutement de nouveaux enseignants pour combler les déficits. Mais tout cela, à en croire Dr Simi, doit émaner de la volonté politique laquelle doit aboutir à un recrutement massif exceptionnel à l’initiative du chef de l’état. Il en veut pour exemple la Tunisie où pour résoudre la crise des docteurs chômeurs, l’état a décidé de recruter 1900 docteurs sur deux ans.

Pour cet ancien étudiant de sciences politiques, les concours de recrutement avec des résultats au compte-gouttes et des critères peu objectifs ne sont pas la panacée. C’est pourquoi il estime que le ministre Adama Diawara ne fait pas le vrai point de la situation au gouvernement. Il doute de ce fait de sa compétence et l’invite à passer la main afin que ne se perpétue pas ce qu’il qualifie dans leur milieu de « génocide intellectuel ».

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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