Adjamé-Bingerville / Notables et membres de la génération tchagba exigent la libération du chef Mobio

Une crise secoue la chefferie traditionnelle du village d’Adjamé-Bingerville, dans la commune de Bingerville. Désigné chef le 27 octobre 2022, Mobio Aboussou Georges n’a même pas savouré son trône qu’il est aux prises avec des déboires judiciaires. Il est arrêté et écroué à la Maca, la prison abidjanaise alors qu’il s’était volontairement rendu à la police économique où une plainte a été déposée contre lui par Awaka Ghislain qui revendique lui aussi le titre de chef du village. Son délit : usurpation de titre de chef.

Le jeudi 8 décembre 2022, la notabilité et les membres de la génération tchagba ont fait une déclaration depuis le centre du village pour dénoncer une « arrestation arbitraire ».

Après avoir passé au peigne fin toutes les péripéties de cette crise la déclaration lue par Abi Jean Eudes, chef de la catégorie Tchagba Assoukrou était sans ambages. Elle condamne l’arrestation arbitraire se son chef Mobio Aboussou Georges Guy.

« Toutefois la communauté villageoise d’Adjamé-Bingerville s’insurge contre les arrestations arbitraires récurrentes des jeunes dans le village. Dénonce les descentes musclées des gendarmes qui sèment terreur et désolation à chacune des manifestations coutumières organisées par les populations », a fait savoir le porte-parole du village. Il a, pour conclure demandé la libération immédiate et sans condition du chef Mobio. Ainsi que la libération sans condition des jeunes natifs du village abusivement arrêtés et prisonniers à la Maca et la remise des clés du cimetière à la communauté villageoise.
Un appel pressant est également lancé aux autres villages Atchan à soutenir leurs frères d’Adjamé-Bingerville dans cette difficile źpreuve.

Il est à noter, selon le contenu de la déclaration que ce conflit est né de la délivrance d’un arrêté préfectoral à M. Awaka faisant de lui le nouveau chef du village. Cet acte du sous-préfet de Bingerville a mis le feu aux poudres. Selon les villageois, la désignation du chef Mobio avait respecté toutes les procédures coutumières et la loi régissant la gouvernance coutumière. Le sous-préfet se serait appuyé sur la position du doyen d’âge qui lui, estimait que Mobio Aboussou ne remplissait pas les conditions pour être chef. Or, selon la déclaration, le doyen d’âge n’a pas cette compétence dans les pratiques en pays Atchan.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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