Benoît XVI, pape ultra-conservateur est mort à 95 ans

Le pape Benoît XVI, décédé aujourd’hui à l’âge de 95 ans, restera dans les mémoires comme le premier pape à démissionner volontairement.

Son pontificat a duré moins longtemps que son statut émérite et a fait peu d’impression. Il a surtout marqué l’Église au cours des 24 années précédentes lorsque, en tant que gardien ultra-conservateur de la foi, il s’est opposé à tout changement.

Ses huit années en tant que pape, de 2005 à 2013, ont été marquées par des abus sexuels dans l’Église catholique romaine. Il a fermement condamné les abus et a pris des mesures contre les auteurs, mais a également été accusé d’avoir agi sans enthousiasme contre le clergé qui les avait commis.

Même après son abdication, Benedictus en était hanté.

Au début de cette année, un cabinet d’avocats allemand a allégué qu’en tant qu’évêque de Munich, entre 1977 et 1982, il n’avait pas agi contre quatre ecclésiastiques qui avaient abusé de garçons.

Et en 2019, il s’est discrédité lorsqu’il a expliqué les abus dans l’église de la révolution sexuelle des années 1960 et les idées libérales dangereuses, selon lui, au sein de l’église. Une critique implicite de son successeur, le pape François.

La démission de Benoît XVI, le 28 février 2013, fut l’événement le plus marquant de son pontificat.

En démissionnant de ses fonctions à l’âge de 85 ans, il a rompu avec la tradition de plus de 600 ans de papes mourant en armure. Mais selon lui, ses pouvoirs avaient tellement diminué qu’il n’était plus en mesure d’exercer ses fonctions.

Ses prédécesseurs étaient également vieux et fatigués. Pourquoi alors lui, qui s’était toujours attaché à préserver la tradition, a-t-il dû s’arrêter ? Cela, écrit-il, avait à voir avec les temps modernes. Le monde changeait si vite et les questions de foi étaient si grandes qu’un pape avait besoin « d’un esprit fort et d’un corps fort » « pour diriger la nef de saint Pierre et proclamer l’Évangile ».

Il a ensuite vécu encore dix ans et est même devenu le plus ancien des 266 papes que l’église ait eu.

En fait, le départ de l’Allemand ultra-conservateur a représenté une innovation sans précédent pour l’Église. Cela a alimenté l’idée que la papauté est un travail ordinaire qui peut être complété par une retraite.

Son successeur Francis a indiqué qu’il souhaitait également faire usage de cette possibilité. Il a d’ailleurs annoncé ce mois-ci qu’il avait sa lettre de démission prête depuis près d’une décennie, au cas où il ne serait plus en mesure d’exercer ses fonctions en raison de problèmes de santé.

DK

Commentaires Facebook