Le taux de transformation de l’anacarde traîne toujours les pas [9% en 2018 à 21% en 2022] en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire se hisse au 3e rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d’amandes de cajou après le Vietnam et l’Inde. La filière anacarde enregistre, depuis quelques années, de fortes progressions. Avec une chaîne de valeur des plus prometteuses, en termes de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie des producteurs.

Le gouvernement ivoirien est engagé à faire de la filière anacarde, un secteur majeur de l’économie nationale.

Le pays veut devenir le pionnier de la transformation structurelle de cette filière en Afrique et l’acteur majeur de ce secteur dans le monde. L’objectif étant de créer des emplois et de la richesse permettant d’améliorer les conditions de vie de nos populations.

Depuis une décennie, la filière anacarde a connu une importante progression, tant dans sa production que dans sa capacité de transformation. En onze ans, le pays a doublé sa production, passant ainsi de 400 mille tonnes en 2011 à 1 million de tonnes en 2022.

Au terme de la campagne 2022, ce sont 1 028 172 tonnes de noix de cajou qui ont été enregistrées. Ce résultat de production correspond à une hausse de 6% par rapport aux 968 676 tonnes enregistrées en 2021.

La réforme gouvernementale intervenue en 2013, garantissant un prix d’achat aux cultivateurs de noix de cajou, à travers un système de « prix plancher », a contribué à améliorer les conditions de vie des producteurs.

Pour la campagne 2023 de commercialisation, le prix bord champ plancher obligatoire du kg de noix brute de cajou bien séchée et bien triée, ne comportant aucune matière étrangère, est fixé à 315 FCFA contre 305 FCFA pour la campagne 2022.

719 900 tonnes de noix brutes de cajou ont été exportées en 2022 contre 805 748 tonnes en 2021, essentiellement vers le Vietnam et l’Inde.

Le volume de noix brutes transformées localement a poursuivi son ascension avec 224 036 tonnes réalisées par 27 unités, soit 21,8% de la production totale commercialisée. Le taux de transformation locale était de 9% en 2018 avec 68 515 tonnes de noix brutes transformées.

Comme pour les principales productions agricoles, l’ambition affichée par le gouvernement est de transformer localement d’ici 2030 plus de 50%. Et pour y parvenir de nombreuses actions ont été menées.

Ainsi, le Président de la République Alassane Ouattara a inauguré, le 1er octobre 2020 à Yamoussoukro, le Centre d’innovations et de technologies de l’anacarde (CITA), d’une capacité de transformation de 6 000 tonnes par an.

Aujourd’hui, plusieurs unités de transformation sont déjà installées dans le pays. L’une des plus importantes est « Dorado Ivory » à Toumodi dans la région du Bélier. Cette unité de transformation de noix de cajou a été inaugurée par le Premier Ministre Patrick Achi, le vendredi 8 juillet 2022. Bâtie sur 12 ha, l’usine a une capacité de traitement de 60 000 tonnes d’anacardes par an. Le montant de l’investissement s’élève à environ 15 milliards de francs CFA.

Le gouvernement a prévu quatre zones industrielles destinées à la transformation à Bouaké (centre), Korhogo (nord), Bondoukou (est) et Séguéla (nord-ouest). Dans la future zone industrielle de Bouaké par exemple, un site de plus de 400 hectares sera exclusivement dédié à la transformation de l’anacarde.

En 2014, le pays a initié le Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (Sietta) dont la 4e édition se tiendra du 30 mars au 1er avril 2023.
Ce sont autant d’actions qui démontrent l’engagement du gouvernement ivoirien à accroître la valeur ajoutée dans une filière de plus en plus stratégique. L’or gris occupe près de 400 000 producteurs et génère les plus importantes devises d’exportation du secteur agricole après le cacao et le caoutchouc naturel. Avec une chaine de valeur des plus prometteuses, en termes de création d’emplois, la filière offrira de nombreuses opportunités aux jeunes.

CICG

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