Côte-d’Ivoire – Faut-il juger Aké N’Gbo

Hervé Coulibaly – Connectionivoirienne.net

Aké N'Gbo, ex premier ministre de Gbagbo et Président de l'Université de Cocody

Depuis son arrestation le 11 avril dernier et de façons plus intenses depuis quelques jours, il est question de juger Laurent Gbagbo pour crimes de guerre. La CPI a même désigné des juges pour évaluer l’éventualité de l’ouverture d’une procédure pénale contre Laurent Gbagbo, première étape vers son inculpation formelle et son transfert à la prison de la Haye où se trouvent déjà Jean Pierre Bemba et Charles Taylor, deux autres Bad-boys de la jungle politique africaine. Le nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara a de surcroit souhaité hier dans une interview à France24 et RFI, un double jugement pour Gbagbo, sur le plan national et international. Beaucoup d’Ivoiriens et Ivoiriennes se demandent de leurs cotés si ya pas une cabale contre Laurent Gbagbo et son épouse Simone Gbagbo. Leurs arguments: peut-on objectivement juger Gbagbo et laisser le Professeur Aké Ngbo, Soro Guillaume et tous ces autres dont les seigneurs de guerre sans poursuites ? N’est-ce pas que la rébellion de Soro en 10 ans a pratiquement pillé et ruiné économiquement les régions sous son contrôle, les fameuses zones CNO ? Et que dire des rapports avec accusations graves d’atteintes aux droits de l’homme contre les rebelles de Soro, dont certains (rapports) sont tenus secrets par l’ONU ? Aké Ngbo aussi, pourquoi n’entend-t-on Ouattara évoquer son cas ? N’est-ce-pas lui le premier ministre de Gbagbo sous lequel les agences BCEAO ont été littéralement cambriolées sous la supervision de ministres du gouvernement ? Ou bien on a d’autres problèmes à régler avec Gbagbo et Simone qu’on nous le dise. Mais à vrai dire, on ne peut pas laisser Soro et Aké N’Gbo libres (pour ne citer que ces deux là) et accuser Gbagbo et Simone de tous les péchés d’Israël. D’ailleurs même que celui qui est chargé de la garde de Gbagbo à Korhogo, au nez et à la barbe de l’ONU et de la Licorne n’est personne d’autre que le barbu chef rebelle Fofié Kouakou, sous sanctions de l’ONU pour violations graves des droits de l’Homme (Ndlr. tortures, étouffements, assassinats, exécutions, viols etc. ) Ou bien de qui veut-on se foutre dans ce pays ? « D’ailleurs même Ouattara a saisi les juges, qu’il les laisse travailler. Ses sorties médiatiques récurrentes sur ce dossier ressemblent à une volonté d’entraver la liberté des juges ».

Hervé Coulibaly – Connectionivoirienne.net

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